10 raisons d'aimer le vintage

Au lendemain de la 25e édition du Brussels Design Market, nous avons voulu savoir comment le mobilier du siècle dernier pouvait enflammer nos intérieurs contemporains sans tomber dans la caricature.

PAR MARIE HONNAY. PHOTOS D.R. SAUF MENTIONS CONTRAIRES |

Déjà vintage mais encore dans toutes les mémoires, le mobilier du XXe siècle affiche un statut à part qui mérite qu’on s’y attarde. Collectionneur, galeriste et marchand de mobilier édité entre 1950 et 2000, Jean-Claude Jacquemart figure parmi les 130 exposants belges et internationaux de cette foire (la plus grande d’Europe) qui s’articule autour de deux ambiances. Une première, esprit “déballage” en mode un peu brocante, et une seconde qui permet aux marchands de recréer l’atmosphère d’une galerie ou d’un intérieur. Nous lui avons demandé de nous donner en dix points ce qu’il avait de si spécial, ce mobilier vintage.

1. Le vintage, c'est comme la "slow food"

Dans notre monde d’immédiateté, le mobilier vintage impose le respect, une certaine lenteur dans la redécouverte. Les pièces anciennes affichent des proportions et un incroyable souci du détail. Tout est pensé avec minutie. Prenez une lampe de Serge Mouille : tige en acier peint en noir, réflecteurs en aluminium laqués noir et intérieur blanc, rotules en laiton... Compte tenu de la simplicité de ces luminaires, même un simple écrou se doit d’être beau. Ce sont des pièces élaborées et fabriquées dans un souci de pérennité.

2. Le vintage encourage les fautes de goût

Lorsqu’on se lance dans l’achat d’une première pièce de mobilier vintage, il est important de se demander ce qu’on aime, et il ne faut surtout pas avoir peur d’associer des objets d’époques différentes. Si le résultat vous plaît, vous êtes dans le bon. Un élément un peu kitsch, qu’on pourrait taxer de faute de goût, peut même twister un intérieur et lui donner un supplément de caractère. Le fil conducteur de votre déco, ce n’est ni un galeriste, ni une marque, ni un magazine. Ces sources d’inspiration sont utiles, mais elles ne doivent jamais prendre le pas sur votre propre sensibilité.

3. Le vintage, c'est une grande aventure

Lorsqu’on commence à se passionner pour le mobilier ancien, on n’en finit jamais d’apprendre. L’idéal, c’est de commencer l’exploration par quelques lectures sur les designers repérés sur des foires et dans les musées (le Musée des Arts Décoratifs de Paris et celui de Gand sont très inspirants). Cette année, le Brussels Design Market propose, entre autres, un gros plan sur le design italien des années 60 à 70. Ce type d’exploration permet également, parfois, de remettre dans leur contexte historique des pièces sublimes mais tellement copiées qu’elles sont devenues des poncifs du design (comme le fauteuil Barcelona de Ludwig Mies van der Rohe).

4. Le vintage n'est pas forcément cher 

Beaucoup de gens considèrent, à tort, que meubler son habitation avec des pièces vintage est forcément onéreux. Oui, si on décide d’investir dans une table Tulipe d’Eero Saarinen vintage, par exemple. Mais ce n’est pas nécessaire. Il existe tellement de pièces non signées qui affichent de belles proportions et une vraie harmonie en marge de ces best-sellers. Il faut juste être curieux et ne pas se braquer sur les grands classiques à tout prix.

5. Le vintage adore le blanc et l'épuré

Contrairement à la majorité des pièces de design contemporain, le mobilier vintage est très coloré. Pensez notamment à la vague de l’orange dans les années 70. Les intérieurs actuels, souvent blancs et épurés, constituent donc un excellent terrain de jeu. À partir de pièces neutres, vous pouvez créer d’étonnants contrastes chromatiques dans votre intérieur. Repeindre les murs de la maison de mes parents en blanc (sans les en avoir avertis avant) a été l’une de mes premières prises de position lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la décoration. J’ai appelé ça ma “Révolution Blanche”.

6. Le vintage n'est pas figé, il évolue avec vous

Pour la majorité d’entre nous, le mobilier du XXe siècle évoque des souvenirs forts liés à l’enfance et aux intérieurs de nos parents, dont nous nous moquions souvent. Mais la redécouverte de pièces qu’on n’aimait pas et qui, tout à coup, suscitent en nous une nouvelle émotion fait partie intégrante de l’expérience vintage. Il faut donc rester à l’écoute de vos bons ou mauvais souvenirs et ne jamais fermer aucune porte.

7. Le vintage peut rester une passion virtuelle

Lorsqu’on achète une pièce d’un designer pour lequel on a eu un coup de cœur, on est forcément tenté de se documenter, voire de commencer une collection sur ce thème. Elle peut se matérialiser dans votre intérieur, mais elle peut aussi, pour des raisons financières ou de manque d’espace, rester virtuelle. Elle s’apparente alors à une collection d’images emmagasinées lors de vos lectures ou visites de galeries.

8. Le vintage favorise les échanges humains

Il n’existe pas de recette miracle permettant d’éviter de tomber sur un marchand peu scrupuleux. Les foires sont donc l’occasion d’opérer un premier tri et de faire le plein d’adresses fiables. L’achat de mobilier vintage repose sur l’instauration d’un rapport de confiance et de complicité avec les galeristes, d’autant qu’il est dommage d’acheter une pièce ancienne sans se documenter sur son histoire, sa fabrication...

9. Le vintage ne boude pas Ikea

Ce n’est pas parce que votre intérieur est majoritairement composé de meubles Ikea que vous ne pouvez pas les mixer à l’une ou l’autre pièce design. Je suis, pour ma part, fan de leurs tapis. Ils éditent également certaines séries limitées assez intéressantes. Le problème de la création contemporaine, ce n’est pas tant son esthétique (il existe de très belles choses dans le design du XXIe siècle), c’est plutôt l’absence de parti pris créatif. Lorsqu’on se balade à la foire du mobilier de Milan, on remarque que trop de jeunes designers s’engouffrent dans les tendances en vogue.

10. Le vintage est en phase avec son temps

Au travers d’une exposition thématique, cette édition du Brussels Design Market met à l’honneur le travail du céramiste Georges Pelletier. Le retour en grâce des pièces en terre et en céramique, je le pressens depuis une petite dizaine d’années. Les gens ont besoin de revenir aux fondamentaux (donc à la terre), comme dans les années 70. Je recommande souvent à mes clients d’intégrer des éléments naturels dans leur intérieur.

www.designmarket.be

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