5 pratiques étonnantes inscrites dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO

Parce qu’il n’y a pas que des lieux d’exception qui sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, certaines pratiques et traditions sont également protégées par l’organisation. Et elles sont pour le moins… surprenantes !

Par Tiffany Sales. Photo : Unesco, exposition "HaeNyeo: Women of the Sea". |

Si on entend fréquemment parler des lieux d’exception classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO tels que la Tour de Londres, le sanctuaire historique de Machu Picchu ou encore Auschwitz, en raison de leur importance historique ou architecturale, on parle plus rarement de la liste du patrimoine culturel immatériel de l’organisation.

Une liste qui ne s’arrête pas aux monuments et collections d’objets, puisqu’elle englobe également les traditions et expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants (les traditions orales, les arts du spectacles, les pratiques sociales, rituels et évènements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ainsi que l’artisanat traditionnel). Ce qui la rend d’autant plus fragile étant donné qu’elle se construit, en grande partie, sur la mémoire et les souvenirs des populations.

En vidéos, voici cinq pratiques dont vous ne soupçonnez même pas l’existence.

La culture des haenyeo (plongeuses) de l'île de Jeju

En République de Corée

Les plongeuses de l'île de Jeju, parfois âgées de plus de 80 ans, gagnent leur vie en plongeant dans la mer jusqu’à 10 mètres de profondeur, sans masque à oxygène, pour récolter des oursins ou des ormeaux. Et ce, jusqu’à sept heures par jour, 90 jours par an. Avant chaque plongée, les plongeuses prient la déesse de la mer, Jamsugut, afin de leur assurer la sécurité et une pêche abondante. Elles retiennent ensuite leur souffle pendant une minute sous l’eau lors de la récolte puis regagnent la surface en produisant un son unique.

Le rituel pour amadouer les chamelles

En Mongolie

Les éleveurs de chameaux mongols effectuent un rituel pour le moins insolite pour encourager les chamelles à accepter leur nouveau-né ou à adopter un chamelon orphelin. Pour ce faire, ils attachent la mère au petit et l’éleveur fredonne une mélodie, qu’il accompagne de gestes et de sons pour encourager cette dernière à accepter le bébé. Un rituel qui débute à la nuit tombante ou au crépuscule et qui nécessite un don pour le chant ou des compétences musicales en matière de violon à tête de cheval ou de flûte.

Le langage sifflé de l’île de la Gomera, le Silbo Gomero

Dans les îles Canaries

Reproduisant la langue habituellement parlée sur l’île de la Gomera, une des sept îles des Canaries, le Silbo Gomero est la seule langue sifflée au monde pleinement développée et pratiquée par une communauté importante (plus de 22.000 habitants). Chaque sifflement donné substitue une voyelle ou une consonne. Ils se distinguent par leur hauteur ou le fait qu’ils soient interrompus ou continus. Aussi étonnant que cela puisse paraître, avec un peu de pratique, les locuteurs peuvent transmettre n’importe quel message. Enseigné dans les écoles depuis 1999, ce langage sifflé est aussi bien pratiqué par les personnes âgées que par les plus jeunes.

Le tir aux osselets

En Mongolie

Les Mongols gardent une partie des os de leur bétail pour leurs rites religieux, loisirs et jeux traditionnels. L’un des jeux les plus populaires ? Le tir aux osselets ! Les équipes composées de six à huit joueurs envoient des petites pièces de marbres ressemblant à des dominos vers une cible composée d’osselets de mouton. Le but étant de les faire tomber dans une zone donnée. Tout au long du jeu, les Mongols possédant chacun leurs propres outils et instruments de tir et portant des costumés décorés d’ornements spécifiques, entonnent des mélodies et chansons traditionnelles.

La fabrication des tissus d’écorce

En Ouganda

Les Bangada, un peuple établi dans le royaume de Buganda, dans le sud de l’Ouganda fabrique des tissus à base d’écorces d’arbre. Pendant la saison des pluies, ces derniers récoltent l’écorce intérieure du Mutuba, ramollie par l’humidité, puis, la batte vigoureusement à l’aide de maillets en bois, de manière à lui donner une texture souple, fine et une couleur ocre. Le tissu d’écorce est porté à la manière d’une toge par les hommes et les femmes, avec une large ceinture à la taille pour ces dernières, lors des cérémonies de couronnement, de guérison, des funérailles ou des rassemblements culturels.