Au coeur de l'écrin atypique de l'architecte belge Gregory Dellicour

Parmi les trésors cachés que l'on déniche parfois derrière les murs des demeures bruxelloises, il y a le concept dessiné et réalisé par l'architecte belge Gregory Dellicour. Construite en 2014, cette maison uccloise offre un agencement tout à fait étonnant, ouvert sur la piscine, point central vers lequel s'oriente toute la structure de la maison.

PAR INGRID VAN LANGHENDONCK. PHOTOS MIREILLE ROOBAERT. |

Tout est parti d’un lieu, découvert dans une petite rue d’Uccle, dans le quartier Edith Cavell. Un de ces terrains, une de ces “frites”, que beaucoup ne sauraient pas comment exploiter. Pour Gregory Dellicour et Antoine, c’était au contraire une révélation. La piscine était notre rêve ; nous l’avons construite en premier, explique Grégory. 

La maison étroite a ensuite été organisée afin de proposer différents univers, comme des cellules de vie où la lumière et la nature sont prédominantes. La cuisine, espace d’accueil du bâtiment, s’articule autour d’un olivier centenaire comme posé sur le plan de travail. Le verre, les lignes pures, les bois précieux, le marbre omniprésent et un goût assumé d’une certaine idée du glamour font de cette demeure un écrin singulier, où l’on se sent comme enveloppé de volupté. Visite guidée.

“Il nous fallait un garage, mais je ne voulais pas de murs aveugles qui allaient accentuer la perte d’espace. Ce verre teinté donne un effet qui ne ferme pas tout à fait la perspective. C’est un jeu de brillance assumé.”

“Le living encastré est très seventies. J’ai toujours aimé ce style. Puis, c’est un cocon, il apporte un vrai confort quand on s’y installe. Cet endroit est aussi l’écrin de tous nos objets, ceux qui nous incarnent Antoine et moi, nos souvenirs de voyage. C’est comme un tableau en mouvement, il change tout le temps, au gré de nos trouvailles."

“On a évidemment installé une chambre d’amis. On l’a pensée avec une grande terrasse privative, qui leur offre une jolie vue sur le piscine et les maisons du quartier.“

“Ces papiers peints n’étaient pas encore à la mode quand on les a posés, mais cela nous évoquait les vacances, ces hôtels californiens un peu vintage.”

Des jeux de droites qui se croisent, de volumes bruts et de matières qui dialoguent, la maison est une merveille de graphisme.

“Comme toute la maison est assez minérale, assez léchée, on a créé un pool house plus cool, qui apporte un esprit vacances ; un genre de petit salon pour se détendre en fin de journée.”

“Cet arbre centenaire, au centre de la cuisine, fait entrer la nature dans la maison, il est un facteur clé de sa conception. En hiver, s’il y a de la neige, c’est comme si elle tombait à l’intérieur. Mais faire entrer l’arbre dans cet espace nous a demandé une énergie dingue. Il pesait plus d’une tonne, nous avons dû démonter puis remonter tout le châssis pour le rentrer. Il y avait 12 ouvriers sur le coup, une galère ! (Rires)”

“Des passerelles en verre, les espaces ouverts, la mezzanine… Tout cela multiplie les propositions d’espace de vie. Je ne voulais surtout pas couper les perspectives. On a joué sur la brillance, les matières et les textures. Le bois, le verre, le marbre, la mosaïque… Aucun mur n’est peint, afin que ces matières en dialoguant permettent de créer des ambiances changeantes en fonction des moments de la journée ou de l’intensité lumineuse.”

“Cette baignoire a passé 17 ans dans un entrepôt, mais je savais qu’un jour je la placerais dans ma maison. Le radiateur en fonte est aussi chiné en brocante. J’ai contrebalancé ces aspects anciens avec du mobilier en miroirs, pour jouer sur le contraste ancien vs moderne.”

“Ce petit espace est notre bar. On voulait d’abord en faire un coin déjeuner, mais on a trouvé ce bar des années 70 et c’est devenu une évidence. On l’a repeint et posé là ; c’est hyper convivial.”