Au Gangnam, la bonne adresse coréenne de Wavre

Une adresse où nos papilles prennent cher, pour leur plus grand plaisir.

Texte et photos Carlo de Pascale et Florence Hainaut. |

Gangnam ? À part le clip du Gangnam style qui a fait le tour du monde, avec ce chanteur en léger surpoids qui mimait à la perfection la conduite du poney, et hormis quelques Wolusaintpétrusiens qui savent que leur commune est jumelée avec ce quartier huppé de Séoul, Gangnam, ça ne vous dit rien. À Florence et à moi non plus. Mais c’est aussi un restaurant coréen à Wavre, dans une rue sans âme, derrière une vitrine guère plus engageante. C’est là que j’ai dit à Florence: Pourvu que l’assiette soit bonne, sinon on n’aura pas grand-chose à raconter...

Parce que niveau déco-ambiance pour le moment, c’est plutôt “Gangnam no style”. Il y a un aquarium avec des poissons comme des ravioli wan-tan, des polaroïds de clients au mur, on ne sait pas trop pourquoi. En tout cas, en ce jeudi soir, il y a plus de clients au mur que dans la salle, mais ce n’est pas du genre à nous intimider. La patronne qui nous reçoit est peu francophone, mais souriante. En gros, elle parle français mais elle nous comprend peu, sans que cela ne complique outre mesure la commande.

La carte

En mise en bouche, on nous apporte du kimchi (chou lacto-fermenté et piquant) et d’autres petites choses, plutôt de l’ordre du légume. Nous sommes trois, nous en profitons pour commander six plats. C’est là que ça fait "boum" dans la bouche. Nouilles sautées de patates douces, tartare de bœuf poire-sésame, crêpe paejon (jeunes oignons, crevettes), servie avec une sauce intense : les premiers plats que nous dégustons nous vrillent illico les papilles. Florence et moi, nous sommes raides dingues de cuisines asiatiques, nous avons déjà tâté de quelques restaurants coréens mais, ici, les condiments et sauces, les assaisonnements des plats, sont particulièrement intenses. C’est une cuisine qui parle à ta bouche, ton palais, ta langue plus qu’à l’odorat. On est dans l’umami au carré. D’ailleurs, Florence fait les mêmes bruits que Tromboline, sa féline colocataire quand elle reçoit des croquettes premium.

Ça continue avec un bibimbap, le plat national coréen : du riz dans un bol brûlant, avec des légumes et du bœuf, que la patronne vient touilloter sous nos yeux en y ajoutant du gochujang (pâte de piments) à notre goût. Allez-y madame, on aime le piquant. Nota bene : le bibimpap est un plat par nature plus “fade” (pour parler occidental), idéal pour assécher une bonne faim du midi. Mais si vous y allez le soir, gardez-vous de l’appétit pour des mets plus intenses. Ensuite, on passe au poulet croustillant un peu caramélisé qui nous fait turgescer les papilles, même si notre troisième commensale, du haut de ses douze ans et de son récent intérêt pour les cuisines asiatiques, trouve qu’il est parfaitement assaisonné mais “pas assez croustillant”.

Enfin, barbecue bulgogi de bœuf mariné. Il n’est pas vraiment saisi sur la plaque chauffante, plutôt mijoté, mais c’est absolument délicieux. On parle souvent de contraste des saveurs et des textures. Mais ici, on le fait de manière “native”, probablement sans savoir que c’est la phrase préférée des blogueurs, catégorie “restaurants”… À boire ? Laissez tomber la carte des vins, sans intérêt. La bière locale de Corée étanche gentiment la soif. Et quand, dans ma grande ignorance, j’ai voulu commander du saké, on m’a répondu qu’on avait du soju, qui est un produit distillé (à la différence du saké, seulement fermenté), mais limité à 17° d’alcool, et composé aussi de pomme de terre. Eh bien, ce soju m’a bien clarifié les papilles entre deux bouchées sapides de bulgogi et de bibimbap !

Le verdict

L’addition ? Raisonnable mais pas “donné-donné”. À la hauteur de la cuisine. Comptez 50 € par personne sans trop forcer sur les boissons. On y retourne ? Peut-être pas pour un premier rendez-vous (outre le décor morose, j’ai oublié de vous dire qu’il y avait de l’ail – beaucoup – dans un des plats), mais pour vérifier régulièrement que nos papilles sont en parfait état de marche. Parce que chez Gangnam, elles prennent cher, pour leur plus grand plaisir. 

Gangnam, 9 rue de Flandre, 1300 Wavre. T. 010.88.80.17, www.gangnam.be. Fermé le lundi.