Voilà plusieurs années déjà que les observateurs de tendances l’annoncent : la nature inspire, rassure, recentre. En 2012, la grande prêtresse des tendances Li Edelkoort soulignait l’urgence de recréer un lien avec elle. Plus on aura d’écrans, plus nos doigts vont avoir besoin de toucher et de reconnaître le réel. Plus on vit dans ce monde parallèle, plus on a besoin d’avoir des racines. Plus on est connecté, plus on a besoin de se reconnecter. Lors d’un séminaire organisé à Bruxelles en avril 2016, des disciples de Edelkoort reconfirmaient notre besoin de plus en plus marqué de câliner les bêtes à poils, ultime bulle de tendresse dans notre monde chahuté.
Toujours en phase avec ce qui fait battre le cœur des consommateurs, l’univers de la mode a évidemment surfé sur le thème en lui donnant une dimension colorée, décalée, voire un tantinet déjantée. Pour la campagne printemps/été de Versace, le photographe Bruce Weber a ainsi capturé le top Edie Campbell en amazone moderne faisant corps avec son cheval et la campagne anglaise. Dans un tout autre registre, impossible de passer à côté de la déferlante “chat” présente depuis deux saisons chez Gucci.
Ce printemps, Alessandro Michele, son directeur artistique très fan de buzz, affiche encore des félins, mais aussi des papillons et des serpents sur ses pièces les plus commerciales. Et que dire des blogueuses qui font grimper le nombre de leurs followers en mettant leur matou en scène au milieu de sacs et souliers griffés… Il existe en effet une dimension ludique et régressive dans la représentation de ces petits animaux qui s’affichent plus que jamais sur nos foulards, coques de smartphones, clutchs et pochettes.
La tendance vous irrite ? Sachez qu’il y a de fortes chances qu’elle n’ait pas encore poussé son dernier hennissement. La preuve : à l’occasion de la fashion week automne/hiver 2017, Stella McCartney a confirmé son engagement écolo en présentant une collection centrée sur l’équitation… Mais comme à son habitude, sans utiliser, un seul bout de cuir !