C’est moi qui t’invite

Hau, ça ne vous dit rien ? Normal, il y a encore trois ans, ce restaurant logé au fin fond de Woluwe s’appelait La Tour d’argent, jusqu’à ce que la vénérable institution parisienne le somme de changer de nom.

Texte et photos Carlo de Pascale et Florence Hainaut. |

Hau, c’est le nom du patron. Et il cuisine quoi ? Imaginez un resto vietnamien classique. Listez tout ce que vous n’aimez pas trop : les sauces pleines de glutamate, les dim sum surgelés, les fritures pas nettes, la viande trop cuite et une carte de vins genre night-shop du coin. Rien de tout ça chez Hau.

L’homme est fan de vin nature et sa carte ferait rougir n’importe quelle néocantine bio. Ses produits ultrafrais et de qualité nous ont fait redécouvrir une cuisine qu’on avait rarement vue exécutée avec autant de délicatesse.

L'assiette

Dans cette grande maison cossue, un samedi soir, même Carlo a fait immédiatement baisser la moyenne d’âge de la salle. La carte donne envie, mais je ne sais jamais quoi choisir.

Du coup je convaincs mon ami cartophile de me suivre sur le menu quatre services, à 30 €. En entrée, un potage aux raviolis de scampis sur lequel on se jette comme si on sortait d’une diète au jus détox. Il faut dire que le premier service s’est un peu fait attendre. Le bonheur d’enfin manger autre chose que la serviette ne nous empêche pas de nous extasier sur ces ravioles maison et ce bouillon délicat. Suivent des dim sum à la vapeur, maison, eux aussi. Parfaits.

À boire ?

La Souteronne de chez Souhaut, un gamay d’Ardèche qui nous a rendus saouls au bout d’un verre, avant que les plats ne viennent calmer nos envies de monter sur la table en chantant.

En plat, un bœuf luc lac d’un côté. Pas la sempiternelle semelle marinée, mais des bouchées fondantes, cuites à point. Des scampis, de l’autre côté. Quatre jolies choses marines dans une sauce délicate. On n’a pas résisté à prendre en sus, mais juste pour goûter, la suggestion du jour : un poulet aux liserons d’eau, sauce à base de fromage de soja (comme du tofu, mais avec du goût).

On mangera finalement les trois plats. En finissant les sauces à la cuillère. Dessert ultraléger, deux boules de sorbet. À quoi ? Aucune idée. Quand on est heureux, on ne pose pas de question, on ronronne en souriant.

L'addition

Hau, c’est une piqure de rappel. Trop souvent cantonnée à des cantines à prix cassés, la cuisine vietnamienne mérite d’être (re)découverte. Et c’est l’endroit parfait pour le faire.

L'addition ? 120 € pour deux, avec le vin. Le plat en plus a fait grimper un peu, mais cela reste raisonnable au regard de la qualité des plats et du service. On y retourne… Avec nos parents, nos amis amateurs de vin nature et des copains restaurateurs.

Hau, 1 avenue Salomé, 1150 Woluwe-Saint-Pierre. T. 02 762 99 80. Fermés les mardis, mercredis et samedi midi.