C'est moi qui t’invite

Maxime Colin est encore un très jeune chef, mais il a déjà une belle carrière. Inauguré il y a un peu plus d’un an, son restaurant s’appelle… Maxime Colin ! Clair, net, précis. Comme sa cuisine.

Texte et photos Carlo de Pascale et Florence Hainaut. |

Soutenu par son frère Gaëtan – ex-Jaloa, un temps étoilé et actuellement aux commandes du restaurant The Avenue –  Maxime Colin a repris un joli lieu champêtre, même si on entend légèrement l’autoroute, pour y installer son restaurant, sa cuisine. Après un bon coup de peinture et quelques travaux au niveau de la chaudière (il y fit frisquet), il a ouvert il y a un peu plus d’un an. Après deux repas où j’avais chaque fois bien dîné, mais où service et pinard étaient un peu à la traîne, c’est le moment d’y emmener Florence en espérant qu’il y ait du poisson et des vins “sans” (sulfites, intrants, levures, au choix) à la carte. Il ne faut parfois pas grand-chose pour que Shirley Temple se transforme en Gremlin.

L’assiette

Le service a pris du galon, le chef de salle-sommelier, assisté d’un jeune homme très timide coiffé à la Kim Jong-un, met la juste ambiance, entre complicité et métier. Un pro. Dans l’assiette, on ne cache pas ici que l’on chasse le tableau d’honneur. Et dans ce cas, la formule menu est un passage obligé car elle permet au chef de faire étalage de son savoir sans exploser les prix ni multiplier le personnel. La formule est "adoucie" par le fait que l’on peut choisir le nombre de services et, surtout, on peut piocher dans la liste de plats pour son menu. De quoi réfréner ma légère menuphobie montante. Cinq services donc pour nous, avec - modération oblige - juste deux vins au verre, un rouge, un blanc.

Dans l’assiette, c’est cohérent, de haut niveau. Des mises en bouche – un espuma d’huître, qui transformera Florence en mouette rieuse – aux mignardises, c’est soigné, précis, goûteux. Deux moments marquants : le homard aux asperges sauce mousseline au siphon (Maxime fait des turbo-sauces) et le pigeon, flanqué d’artichauts multiplement déclinés, qui est venu s’accrocher dans le top trois de mon pigeon-parade personnel ! Florence roucoulera moins pour le pinard, même si le bourgogne blanc présenté comme "tendu" est agréable et l’inévitable rouge du sud (j’ai oublié quel sud) de tous les accords mets-vins fera le job sur le pigeon, sans plus.

L’addition

On y retourne ? Oui. Maxime maîtrise. En salle également. Et on ira en terrasse dès les beaux jours, elle est superbe. C’est cher ? 200 € tout rond, pour une maison qui assure une très belle gastronomie contemporaine avec de très belles envolées (ah, ce pigeon), c’est finalement raisonnable. 

Maxime Colin, 1 chemin des Curés, 1950 Crainhem. T. 02 720 63 46. Fermé les dimanches et lundis. www.maximecolin.be