Cinq choses que vous ignorez sur la petite culotte

Que savez-vous vraiment sur ce triangle de tissu ? So Soir vous révèle toutes ces choses, parfois insolites, que vous ne savez peut-être pas sur cette pièce quasi incontournable des dressings lingerie.

PAR ISABELLE PLUHMANS. PHOTOS REPORTERS. |

Elle était un vêtement masculin

« Culotte », ça vient du mot cul, pas besoin d’être grand linguiste pour le deviner. Et cette culotte, au départ, c’est un truc de mec.

En Europe, même si
 on trouve des dessins sur les murs de Pompéi évoquant un ensemble slip-soutien sur corps androgyne, même si Catherine de Médicis a timidement tenté d’introduire la chose auprès de ses dames de cour, la culotte était jusqu’au XIXe siècle
un vêtement qui descendait jusqu’au genou uniquement réservé aux hommes.

L’expression « Porter la culotte » vient d’ailleurs de là. Les femmes, elles pouvaient aller cul nu sous leurs longues robes : on estimait que c’était plus hygiénique. Seules les petites filles, les malades, les bonnes et les vieilles femmes en portaient. Allez comprendre. Ou peut-être est-ce parce qu’ « on » (entendez « le sexe fort ») était content d’avoir sous la main et sous les jupes un sexe facilement accessible ?

Mais parfois, dans un mouvement vif, il arrivait qu’une crinoline, jupon maintenu par de larges cercles de bois, laisse découvrir leur intimité. Pour éviter ce désagrément, on autorisa donc nos dames à porter la culotte — sorte de pantalon bouffant peu pratique... et fendu, faudrait pas exagérer non plus.

Elle est une invention récente

On a longtemps pensé que ne pas 
porter de culotte (ou la porter fendue) était plus 
sain. Ce n’est qu’au milieu du XIXe, l’hygiénisme passant par là, que les culottes ont fini par se refermer. Se raccourcissant aussi, en suivant la mode des robes plus courtes et plus près du corps.

Dans les années 50, encore deux écoles : une espèce de culotte-jupon d’un côté... et la “vraie“petite culotte tout en simplicité. 

Par ailleurs, l’iconique culotte Petit Bateau date de 1920. A son origine ? Etienne Valton. Celui-ci est le fils
de Pierre Valton, fondateur de Valton-Quinquarlet
& fils, spécialiste à Troyes du sous-vêtement masculin. La (jolie) légende raconte qu’Etienne, entendant son propre fils chanter Maman pourquoi les petits bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des jambes ?, a l’idée de raccourcir de deux ou trois coups de ciseaux bien pensés les jambes des caleçons qu’il produit. Les temps sont économiquement difficiles, du tissu en moins, ce sont des sous en plus.

Étienne commercialise ce modèle vraiment court pour femme et enfant. Taille haute et boutons sur le côté. Et rose et blanc, seules couleurs alors admises pour les « gens bien» — le noir étant l’apanage des femmes de petites vertus. Ainsi est née, la culotte Petit Bateau.

Elle a fait l’objet d’une BD pour adultes imaginée par Yves Saint Laurent

La Vilaine Lulu, contes pour enfants sadiques ou avancés, est une BD pour adultes, fascinante et dérangeante, imaginée en 1967 par Yves Saint Laurent. Lulu, c’est une fillette mauvaise, narcissique, qui n’en fait qu’à
sa tête et imagine les pires horreurs pour arriver à ses fins. Le rapport avec la petite culotte ? Lulu en porte une, marquée
des initiales du célèbre couturier. La seule sans doute qu’il ait jamais personnellement créée.

Elle était au coeur d'une collection capsule pensée pour Wolinski, juste avant son décès

Elsa Wolinski voulait remonter le moral de son papa qui avait un peu le blues, en cette année 2014. Elle lui propose une collaboration autour d’une collection de petites culottes. L’idée plaît au célèbre dessinateur de presse : Toutes
les femmes vont désormais avoir mon nom sur les fesses, rigole-t-il. Le soir du 6 janvier 2015, tous
les deux fouillent des cartons
de croquis pour choisir ceux
qui seront reproduits sur les sous-vêtements. Le lendemain, Wolinski trouve la mort dans l’attentat de Charlie Hebdo.
Mais la collection des petites culottes a bien vu le jour.

Elle a servi aux islamistes durant la seconde guerre du Golfe

Durant la seconde guerre du Golfe, de nombreux détenus islamistes découpaient l’élastique de leur culotte dès qu’ils étaient relâchés des prisons militaires américaines. Ils avaient en effet pour habitude d’y inscrire discrètement divers renseignements importants, comme des numéros de téléphone, afin de reprendre facilement contact avec leur réseau, et retourner le plus vite possible au combat.