Comment vivre sans voiture ?

Les services qui permettent de vous passer de voiture amorcent un virage sans précédent. Revue des troupes, avant d’oser troquer votre véhicule de société contre du cash…

Par Damien Bodart. Photos : Belga, Reporters. |

L’info trafic nous le rappelle cruellement chaque jour : excepté en mode « balade, vacances & découverte », une bagnole, c’est toujours plus de contraintes et d’énervement au volant, et de moins en moins de plaisir. Voilà pourquoi la filière des voitures partagées, jusqu’ici surtout empruntée par les urbains-jeunes-bobos-écolos, ne cesse d’engranger des parts de marché. Plus pratiques, plus souples voire plus chics, les formules actuelles frôlent même désormais la révolution copernicienne. Mais qui fait quoi dans le secteur ? On vous résume l’affaire…

Cambio, Ubeeqo, Zen Car

En Belgique, l’offre la plus historique et la plus large s’appelle Cambio, qui dessert une belle partie du pays (30 villes). On réserve, on se rend dans une des 290 stations où sont garés les 690 véhicules de la flotte et c’est parti. Facile et relativement économique. A Bruxelles, Ubeeqo et Zen Car offrent un service un peu comparable quoique plus étroit, et au volant de petites voitures électriques pour cette dernière. Seul inconvénient des trois formules : elles vous obligent à ramener le véhicule en station après usage.

Drive Now, Zip Car

C’est dans cette faille que se sont lancés d’autres opérateurs comme Drive Now et Zip Car. Ces filiales de grands groupes automobiles qui ont flairé le développement du secteur assurent un service assez semblable aux trois précédents : des autos libres à tout instant (310 Mini ou BMW d’un côté, 250 Peugeot 208 de l’autre), à la grosse nuance près que vous pouvez les abandonner à peu près où vous voulez après usage. Elles y attendront le client suivant qui les repérera par géolocalisation. Des accords ont en effet été trouvés avec les autorités pour offrir la gratuité du stationnement dans de nombreuses zones, et parfois même dans des parkings payants. Limités pour l’instant au territoire de Bruxelles-capitale, ces opérateurs bénéficient d’un sérieux buzz et devraient finir par s’étendre à d’autres zones du pays, du moins si celles-ci sont suffisamment peuplées. Pour fonctionner, le service doit en effet pouvoir garantir au client qu’il trouvera toujours un véhicule à portée de pieds.

BlaBlaCar, Wibee, Drivy

Mais que les malheureux ( ?) qui s’obstinent à vouloir vivre à la campagne se réjouissent, une autre option très tendance s’offre aussi à eux : la mutualisation. Soit une voiture propriété de l’un ou l’autre, mais mise à disposition d’une communauté via une plate-forme d’échange d’informations. A priori destiné à ceux qui cherchent d’abord l’économie voire l’écologie, ce service connaît aussi diverses déclinaisons. Le plus classique (et le plus contraignant): le covoiturage. Le propriétaire reste au volant mais monnaie les sièges vacants. Plusieurs plates-formes en Belgique, dont Carpool et le très couru BlablaCar. A Bruxelles, la formule existe aussi pour envoyer ses enfants à l’école (Schoolpool). Mais on peut aussi carrément emprunter la voiture du voisin avec des sites de partage à fort ancrage local comme Wibee, ou avec le dernier débarqué en Belgique, Drivy. Véritable airbnb de la bagnole, cette plate-forme française se vante de déjà disposer d’un million d'utilisateurs en Europe et de plus de 40 000 voitures et utilitaires de particuliers à louer.

Uber & co

Enfin, reste ce diable d’Uber. Une décision de justice a interdit sa version «Pop » en Belgique, mais le géant US demeure présent sous d’autres formules. Officiellement, Uber X n’est en effet pas un service de taxis low cost mais une location à court terme de voiture avec chauffeur « professionnel » - segment dans lequel les Français d’Ubeeqo se sont également lancés. Une version plus chic, Ubert Black, existe aussi, qui met à disposition des véhicules d’un certain standing (Mercedes Classe E, BMW Série 5, Audi A6…) et un chauffeur dont on vous assure une certaine correction dans l’habillement. Attention toutefois à la mauvaise humeur des taximen que vous croiserez...

Rien de tout cela ne sied à vos besoins ? Il vous reste alors à tester les transports en commun, la moto, la bicyclette, la trottinette ou l’hoverboard. Ou ce petit coupé qui vient de sortir et vous fait tellement de l’œil… Parce qu’une jolie voiture, quoi qu’on dise, reste un délicieux objet de désir. Coupable, le désir. Mais désir quand même...