Girls power : aujourd’hui, les filles prennent le pouvoir dans le monde

C’est la journée internationale de la fille, aujourd’hui. Une journée qui a pour but de défendre le droit des enfants et adolescentes dans le monde, trop souvent bafoués. A cette occasion, l’ONG Plan International a permis à près de 600 filles de prendre le pouvoir dans 60 pays. Explications.

Par Tiffany Sales. |

La journée du 11 octobre a été reconnue comme étant la journée internationale de la fille, une véritable victoire pour l’ONG Plan International qui lutte quotidiennement pour les droits et la situation des filles dans le monde. Mais aujourd’hui, l’action « Girls Takeover » mise en place par l’ONG est particulièrement symbolique.

Prise de contrôle 

En effet, Plan international va permettre à près 600 filles de prendre le pouvoir dans 60 pays pour mobiliser le public en faveur de l’égalité de genre. Ainsi, aujourd’hui des centaines de filles occuperont des postes à responsabilités tels que vice-premier ministre, CEO, recteur d’université ou encore rédacteur en chef… rarement occupés par des femmes. Et ce, même en Belgique !

« La situation des filles est loin d’être rose à l’échelle mondiale. Moins valorisées, moins scolarisées, moins bien payées, davantage l’objet de violence, les filles continuent de porter le poids de stéréotypes, de préjugés et de discriminations qui limitent leur potentiel », rappelle le communiqué de l’ONG. Un véritable manque à gagner pour elles mais aussi, pour l’ensemble de la société.

« L’action menée ce 11 octobre vise à rappeler la réalité des discriminations à l’égard des filles, mais surtout à montrer leur potentiel et à briser les clichés en les mettant là où on ne les voit pas assez : au pouvoir », explique Régine Debrabandere, Directrice de Plan International Belgique qui organise l’événement chez nous. « Que ce soit à Bruxelles, à Karachi ou à Bamako, les filles peuvent faire de grandes choses. Il faut pour cela que les mentalités évoluent et qu’on leur en donne l’opportunité. »

Place au concret

Chez nous, 7 jeunes filles âgées de 15 à 24 ans ont pris ce matin la place de décideurs de premier ordre : celles des Vice-Premiers Ministres (Didier Reynders et Alexander De Croo) ; du CEO de l’Union belge de football (Koen De Brabander), des recteurs de l’Université de Mons (Calogero Conti) et d’Anvers (Herman Van Goethem) ; de la rédactrice en chef de Bel RTL (Barbara Mertens) et du directeur des programmes de VTM (Ricus Jansegers).

Si cette action se veut médiatique et marquante, ces prises de pouvoirs sont loin d’être superficielles selon Diane Delava, jeune étudiante de 23 ans remplaçant Didier Reynders ce 11 octobre : « L’objectif n’est pas de faire une belle photo et de disparaître. Nous voulons véritablement avoir notre mot dire.  Sur des choix politiques de notre pays. Sur la présence des femmes dans le monde académique. Sur la ligne rédactionnelle d’un journal parlé… Et briser les clichés sur les rôles attendus des filles dans le monde et en Belgique ».

Des chiffres inquiétants

Les résultats d’un sondage de Plan International Belgique (auprès de 500 jeunes filles et garçons de 15 à 24 ans) laissent peu de place au doute quant à l’état de l’égalité pour les filles chez nous. Ainsi, par exemple :

  • ¾ des jeunes interrogés connaissent au moins une fille qui a été sifflée en rue ou qui a fait l’objet de commentaires à connotation sexuelle par des inconnus. 
  • 1 filles sur 7 (13%) déclare être souvent ou très souvent victime d’attouchements dans les lieux publics.
  • 1 sur 4 étant « souvent » ou « très souvent » la cible de sifflements et de commentaires sur son physique. 
  • 12% des filles avouent qu’on les a dissuadées de choisir certaines options scolaires du fait de leur sexe contre respectivement 5% et 8% des garçons.
  • 2 filles sur 3 disent n’avoir pas pu aller seules en soirée en raison de leur sexe, contre 1 garçon sur 3.
  • La majorité des filles disent subir une répartition « fortement » ou « très fortement » inégale des tâches ménagères à la maison.
  • La grande majorité des filles sont convaincues que les fonctions qui leur sont réservées dans le monde du travail sont moins épanouissantes que celles accordées aux garçons. Situation que seul 1 garçon sur 6 reconnaît.

Que faire ?

De nombreux jeunes plaident avant tout pour davantage de cours à l’école sur les questions d’égalité, pour l’amélioration du droit du travail et l’application systématique de peines de justice pour les auteurs de discriminations.

Un appel clair est également lancé par les jeunes aux médias. Considéré par près de la moitié des jeunes comme renforçant les discriminations sexuelles en Belgique. D’après les sondés, les médias devraient être davantage réglementés en matière de sexisme et diffuser des émissions, reportages et des campagnes publicitaires sur ces questions.

Toutes les actions de ce Girls TakeOver mondial sont à découvrir ici. Ainsi que sur Facebook, Twitter et Instagram.