Jaguar i-Pace : Tesla peut trembler !

Et la réussite de Jaguar est d'autant plus belle que contrairement à Tesla, qui "vient de nulle part", le constructeur anglais a un patrimoine, une histoire, une tradition en matière de luxe et surtout de plaisir de conduite qu'il se devait de respecter. Ce qu'il a fait…

Très "Jag"

Mais la réussite passe d'abord par le style. L'i-Pace est racé et athlétique, et a justement le mérite de ne pas vraiment afficher des proportions de SUV, catégorie dans laquelle le véhicule s'inscrit pourtant. Par contre, comme un SUV, l'i-Pace présente un empattement plutôt long, ce qui lui permet de mettre en avant une habitabilité intérieure plus que satisfaisante – notamment aux places arrières – et un coffre très généreux. Deux coffres, en fait, puisqu'il y en a aussi un petit à l'avant. Et puisque c'est Jaguar, le luxe est également assuré : cuir, alcantara, bois, technologie haut de gamme… Tout ce qu'il faut pour justifier une facture minimale frôlant les 80.000 euros…

400 km garantis

Le Jaguar i-Pace dispose d'un moteur électrique par train roulant. L'ensemble développe la bagatelle de 400 chevaux et le tout est alimenté par des batteries logées sous le "plancher". Et il y en a beaucoup, des batteries, puisque l'autonomie théorique selon les nouvelles normes (plus réalistes que les anciennes) est de 480 km. Ce qui signifie que dans la vraie vie, en conduisant normalement, on peut vraiment espérer parcourir plus de 400 km entre deux charges. Le problème est qu'il est difficile de conduire normalement un engin qui tue le 0 à 100 en 4,8 secondes et, surtout, qui se comporte sur la route comme doit le faire une Jaguar !

Mordant

Car l'i-Pace ne se contente pas d'accélérer fort en ligne droite quand, de façon typiquement électrique, le couple déboule presqu'instantanément. Malgré ses 2,2 tonnes (la seule chose qui contraste avec l'habituelle légèreté des Jaguar), il gère la conduite très active sur les routes sinueuses comme un vrai félin. Le train avant est terriblement mordant, la voiture est très équilibrée et les moteurs électriques sont configurés pour que celui du train arrière soit légèrement favorisé, ce qui donne à la voiture un comportement agréablement agressif en virage. Mais pas caricatural, pas ingérable pour un conducteur normal. Et ainsi, Jaguar prouve aux sceptiques, à ceux qui ne jurent que par le pétrole, que oui, même si les performances sont encore plus jouissives accompagnées par les vocalises d'un V8, on peut faire une vraie sportive électrique. Et que cette première démonstration – il y en aura d'autres – vienne d'une si belle marque, qui a su respecter son ADN, c'est encore mieux !