Julia, l’aïeule businesswoman de la côte

Emmitouflés jusqu’aux oreilles, nous avons entrepris ce que le Belge fait de plus brave : 1 h 30 de route pour manger des croquettes de crevettes chez Julia.

Texte et photos Carlo de Pascale et Florence Hainaut. |

À la mer, c’est connu, il y a autant de bistrots à croquettes que de cabines en bois le long des plages. Mais, nous, on avait envie d’aller chez Julia. Le resto nous avait fait de l’œil lorsque nous étions allés chez Carcasse, juste en face. Julia, ce n’est pas n’importe qui : fille d’un pêcheur important du siècle passé, elle a créé la poissonnerie Mare Nostrum, juste un peu plus loin. À la grande époque, son empire s’étendait de Tournai à Bruxelles. Aujourd’hui, les activités sont restreintes, mais ses descendants ont gardé le caractère éminemment familial de l’affaire. 

Le cadre

C’est l’arrière-petit-fils Angus qui est chef dans ce resto-comptoir qui porte le nom de l’honorable aïeule, dont la mine sévère, en noir et blanc au-dessus du comptoir, semble rappeler - qu’on ne joue pas avec la nourriture et qu’on finit son assiette. “Oui Madame !” Alors comme nous on est super disciplinés, non seulement on a tout fini mais, en plus, on a saucé.

L’assiette

En entrée, on slurpera quelques huîtres Gillardeau (nos favorites) et on se battra pour choper tout le bulot en une fois (un animal au physique un peu ingrat à qui il nous importe de rendre honneur jusqu’au bout de la queue). Devant la liste des suggestions du jour (entre 19 € et 28 € pour notre sélection), pouf, envolée l’envie de croquettes, on a plongé sur les petits crabes à carapace molle version thaï, sur la cassolette de Saint-Jacques au lait de coco, les calamars frits (trop généreusement saupoudrés de paprika, dommage) et une incroyable mayonnaise à l’ail noir. 

Si nous disposions, comme dans nos rêves les plus fous, d’un double estomac et d’une carte Gold, nous aurions aussi goûté le tataki de thon, les huîtres portugaises, les toasts à la sardine, et surtout le plus joli plateau de fruits de mer qu’il nous ait été donné de voir en ce bas monde (de mémoire, 80 € par personne). Si vous y allez, demandez à vous asseoir au bar en face du charmant monsieur qui ouvre les huîtres et crée d’artistiques montages à base de bestioles marines. C’est tellement fascinant à observer que ça vous fera peut-être oublier que la bouteille d’eau pétillante est facturée 7,50 €. Ce qui, à défaut d’être décent, est pour le moins… Intéressant. 

Si nous disposions, comme dans nos rêves les plus fous, d’un double estomac et d’une carte Gold, nous aurions aussi goûté le tataki de thon, les huîtres portugaises, les toasts à la sardine, et surtout le plus joli plateau de fruits de mer qu’il nous ait été donné de voir en ce bas monde (de mémoire, 80 € par personne). Si vous y allez, demandez à vous asseoir au bar en face du charmant monsieur qui ouvre les huîtres et crée d’artistiques montages à base de bestioles marines. C’est tellement fascinant à observer que ça vous fera peut-être oublier que la bouteille d’eau pétillante est facturée 7,50 €. Ce qui, à défaut d’être décent, est pour le moins… Intéressant. 

L’addition

Ceci étant, en se faisant fort plaisir et en partageant un petit blanc à prix correct, on aura payé 70 € par personne, ce qui est dans la norme pour des fruits de mer, sauf que ceux-ci sont particulièrement exceptionnels. On y retourne ? Oui, pour le plateau. Mais avec notre gourde d’eau. Parce bon, y a rire et rire. 

Julia, fish & Oyster bar 2, Arthur Vanhouttelaan, 8670 Coxyde T. 058 62 66 65, www.julia-baaldje.be. Ouvert midi et soir du jeudi au lundi.