Le Dillens, l'adresse pour manger fait maison sans se ruiner

Sur une placette de Saint-Gilles, Le Dillens, ancien caberdouche devenu lieu gentiment branchouille, offre une cuisine cent pour cent maison, originale et fraîche, et pas trop chère. Ça change.

TEXTE ET PHOTOS CARLO DE PASCALE ET FLORENCE HAINAUT. |

C ’est un lieu félin, qui a sept vies et sept personnalités, selon les heures de la journée. Et je les ai toutes testées. Carlo gère parfaitement le fait de travailler chez lui, imperturbable, perché sur un tabouret entre deux cours de cuisine. Mais chez moi, l’exercice s’apparente trop souvent à un long blocus étudiant (“Oh, je vais nettoyer les vitres au lieu d’écrire cette chronique”). J’installe donc régulièrement mon bureau au Dillens, où je n’ose pas faire les vitres ; ça ferait bizarre quand même. 

À 8 h, l’endroit se réveille doucement à côté d’une baignoire de yaourt, une confiture maison (ce jour-là prune-gingembre ) et l’un des meilleurs granolas jamais goûtés. On peut aussi se doucher au jus vitaminé pomme- citron-gingembre. La matinée voit ensuite débarquer son lot d’habitués connectés, tous installés à portée de prise de courant, obsolescence programmée des batteries d’ordinateurs oblige.

L'assiette

Un peu avant midi, la quiétude matinale laisse place à la ferveur des connaisseurs du midi. Le plat du jour est à 11 € (la liste de la semaine se trouve sur leur site ou leur page Facebook), les suggestions (parmi lesquelles du végétarien, du poisson et de la viande) oscillent entre 11 et 15 €. En une dizaine de jours, on y aura mangé un porc au caramel d’Amouma légumes croquants et riz, un incroyable tataki de bœuf riz, kimchi maison et avocat, et enfin du porc haché à la citronnelle vermicelles de riz, mangue pimentée, cresson et chou chinois à se damner. À chaque fois, un verre de vin adapté (du nature – je ronronne).

L’après-midi, c’est (très bon) café et pâtisseries maison dont un brownie au sel de Guérande vraiment fabuleux, mais dont on ne comprend pas pourquoi ils s’obstinent à le servir froid, ce qui oblige à l’attaquer au marteau et au burin, alors qu’il est fondant après une petite sieste à l’air ambiant. À 17 h 30, le niveau musical indique à tous les bosseurs que le lieu entame sa cinquième vie et qu’il est temps de boire des bières ou d’aller ailleurs. Le soir, les rillettes de sardines et le burger font partie des choses à goûter au moins une fois dans sa vie.

Le verdict

Pour décrire le Dillens, on devrait prendre un air entendu en disant que “C’est sympa mais que c’est pas de la grande cuisine”. Sauf que non. Tout est fait maison et vraiment excellent. Et original, super-frais, parfaitement assaisonné. Promis, la prochaine fois, je ferai le forcing pour convaincre Carlo de quitter son tabouret et d’y débarquer.

Le Dillens, 11 place Julien Dillens, 1060 Bruxelles. Ouvert du lundi au dimanche de 8 h (ou 9 h le week-end) à. tard. T. 02 538 31 38, www.ledillens.be