Le retour de la Giulia

La nouvelle Giulia fait semble-t-il un très honorable début de carrière. Et elle pourrait faire mieux encore à l'avenir, car Alfa développe la gamme avec les versions Veloce, essence et diesel.

Laurent Zilli |

Dès le premier contact avec les Giulia "de base" (essence 200 ch et diesel 150 et 180 ch), nous avons été enthousiasmé par le réel plaisir de conduite qu'elle procure grâce à son architecture propulsion, à son excellent châssis et surtout à sa direction aussi précise ce communicative. Nous n'avions donc pas de raison de douter que le plaisir serait plus grand encore avec ces versions Veloce, dans lesquelles le 2.0 turbo essence est porté à 280 ch et le 2.2 diesel, à 210 ch.

Patinoire

Hélas, les routes sur lesquelles nous avons découvert les Veloce étaient détrempées par la pluie, parfois traversées par des coulées de boues, bref, de gentilles patinoires. Impossible donc de juger des performances pures de ces Alfa. Mais à toute chose malheur est bon, et ces conditions automnales, voire presqu'hivernales, ont mis en lumière l'autre particularité des Giulia Veloce: la transmission intégrale Q4 livrée en série, tout comme la boîte auto 8 rapports. Première bonne nouvelle, cette transmission très compacte et légère (60 kg) ne dénature en rien le fabuleux train avant de l'Alfa, toujours aussi agile, et toujours dotée d'un toucher de route jouissif.

Seconde bonne nouvelle, cette transmission peut envoyer jusqu'à 50% du couple à l'avant en cas de besoin, mais privilégie toujours le train arrière, qui est même le seul à travailler dans des conditions normales. Q4 ou pas, la Giulia reste donc une propulsion assez typée. A défaut, donc, de juger des aptitudes sportives des Veloce, nous avons constaté ses aptitudes "saisonnières". Plus d'une fois, alors que la route semblait refuser que nous suivions un virage, la transmission intégrale nous a adroitement remis sur la bonne trajectoire. Déformation professionnelle oblige, nous avions placé le sélecteur de mode de la Giulia sur "Dynamic" et deux choses nous sont apparues. La première est que l'intervention de la transmission dans ce mode non adapté aux conditions est un peu "brutal". On imagine que c'est plus fluide et discret en mode "All Weather".

La seconde est que lorsqu'on réaccélère en sortie de courbe, le mode Dynamic rend l'ESP plus tolérant et de sympathiques dérives du train arrière sont possible. Mais là arrive la mauvaise nouvelle pour les conducteurs les plus expérimentés: Alfa ne permet toujours pas de déconnecter complètement l'ESP, hormis sur la démentielle Giulia Quadrifoglio, en mode "Race". Bref, la Giulia monte en puissance, au propre comme au figuré. Et la Veloce est prête pour le sport… d'hiver.

Les plus

• Toucher de direction préservé
• Surpoids de la Q4 très mesuré
• Transmission intégrale efficace
• Mode Dynamic assez "libertaire"

Les moins

• Fluidité de la Q4 perfectible
• Accord moteurs-boîte perfectible
• Sonorité du 2.0 essence toujours pas assez "Alfa"

L'Alfa Romeo Giulia 2.2d en quelques chiffres Moteur :

• Moteur : 4 cyl. turbodiesel, 2.143cc, 210ch à 3.750tr/min, 470Nm à 1.750tr/min
• Transmission : aux 4 roues
• Boîte : auto 8 rapports
• L/l/h (mm) : 4.643/1.436/2.024
• Poids à vide (kg): 1.535
• Volume du coffre (l) : 364 – 1.263
• Vitesse maxi (km/h): 235
• 0 à 100 km/h (sec.) : 6,8
• Conso mixte (l/100km) : 4,7
• CO2 (g/km) : 122
• Prix (€ TVAC): 44.840