Le spray nasal, une véritable dépendance pour certains

Vice Belgique est parti à la rencontre des addicts aux sprays nasaux. Et non, ceci n’est pas une blague. Ces médicaments en vente libre peuvent devenir une véritable obsession. Jusqu’à détruire les cloisons nasales.

Par Tiffany Sales. Photo : Reporters. |

« Au départ, il ne se passe rien. Mais au bout de 25 secondes, tu ressens des colonnes d’air entrer dans tes narines. Franchement, c’était le kiff ! Je n’avais jamais respiré comme ça », explique Martin, addict aux sprays nasaux à Vice Belgique. Au début, ce dernier avait recours à ces sprays pour remédier au syndrome bien connu du nez bouché mais très vite, la spirale de la spirale de la dépendance commençait à s’installer, allant jusqu’à se pschitter le nez 20 à 30 fois par jour. « Il m’en fallait toujours plus pour retrouver le kiff initial », raconte celui qui a toujours un spray à portée de main, dans sa poche ou encore dans le tiroir de sa table de nuit.

Un cas loin d'être isolé

On vous voit déjà esquisser un sourire derrière votre écran mais ne riez pas. Le cas de Martin est en fait loin d’être isolé. « 10 % de mes patients viennent me voir pour un problème lié à l’utilisation excessive de sprays nasaux. Cela n’a rien d’anecdotique », explique Jean-Michel Klein, vice-président du syndicat national des ORL. Au-delà de l’accoutumance, provoquée par l’oxymetazoline, l’un des ingrédients actifs des sprays nasaux, qui débouche le nez puis le rebouche d’autant plus fort, l’utilisation excessive de ces derniers provoque de nombreux problèmes. Parmi ces derniers : l’hypertension, la rhinalgie chronique (nez bouché en permanence), la dégradation de la muqueuse, la perforation nasale voire même la perte complète d’odorat à terme.

Comme pour le tabac, cette addiction demande un sevrage progressif. Vice Belgique mentionne par ailleurs un traitement de substitution qui a fait ses preuves : l’inhalation d’huiles essentielles, comme celle d’eucalyptus qui débouche le nez et qui n’a aucun effet secondaire.