Les métiers de la mode : Etienne Tordoir, photographe de défilé

Ils sont consultants, photographes, make-up artists ou scénographes. Ils opèrent dans les coulisses, mais leur présence aux côtés des designers et des marques est essentielle. Voici Etienne Tordoir, un photographe dans l'ombre des défilés.

PAR MARIE HONNAY. PHOTOS D.R. |

Le métier en bref

Fondateur de la plateforme digitale CatwalkPictures, le Belge Etienne Tordoir couvre la majorité des grands défilés depuis 33 ans. Ses photos, il les vend aux journaux et magazines et à certaines maisons avec lesquelles il a tissé des partenariats solides.

Le point de départ

Journaliste pour la presse écrite, il a rapidement bifurqué vers la photographie. Ses clichés du défilé hommes de Dries Van Noten en 1985 lancent sa carrière. En 2004, il crée CatwalkPictures, une plateforme qui référence la majorité des shows qui ont lieu à Paris, New York, Milan ou à Londres, mais aussi ceux des écoles de mode belges et internationales. "Ce qui m’a séduit dans la mode, ce sont les histoires humaines. Pour comprendre une collection et la traduire en images, cet aspect des choses est fondamental."

En pratique

"Il arrive que nous devions couvrir jusqu’à quinze défilés sur une même journée. Lorsqu’on arrive sur le lieu d’un show une heure à l’avance, on découvre la salle mais aussi le choix des lumières dicté par les exigences du directeur artistique. Quand je travaille pour une marque, je dois mettre ma technique et mon regard à son service, quelles que soient les conditions. Lorsque je couvre les shows, j’ai, en théorie, une marche de manoeuvre plus grande, mais je dépends toujours d’un mannequin qui ne bouge pas comme je l’avais prévu ou qui ferme les yeux où moment où je déclenche. Aujourd’hui, compte tenu de l’obligation d’immédiateté dans la livraison des photos, je n’ai plus droit à l’erreur. Sur un show de quelques minutes, je ne peux rater aucune silhouette."

Son secret

Son expérience de terrain, mais aussi une passion pour l’éphémère et la magie de l’instant. "J’ai en tête le défilé du Belge Anthony Vaccarello pour Saint Laurent, face à la Tour Eiffel illuminée en septembre 2017. Au-delà du challenge technique que représente ce type de shows, la dimension magique est ce qui me fait continuer à croire en mon métier."

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