Les Roches Rouges, l'hôtel chic et convivial de Saint-Raphaël

Il va faire voler en éclat les stéréotypes les moins glorieux de la Côte d’Azur. L’hôtel Les Roches Rouges, qui vient d’ouvrir ses portes à Saint-Raphaël, redéfinit avec brio les standards de l’hôtellerie chic. Notre coup de cœur de l’été.

Par Cécile Bouchat. Photos Benoît Linero. |

Amateur d’ostentation grandiloquente, passez votre chemin. Même si cinq étoiles s’affichent discrètement à l’entrée, ici, pas de lobby en marqueterie de marbre, pas de service obséquieux… ni même de télévision dans les chambres. Juste le plaisir absolu d’un lieu bien dans son temps, entièrement conçu autour du bien-être de ses pensionnaires. Car si le tout nouvel hôtel Les Roches Rouges propose une autre approche du luxe, plus simple, décontractée et conviviale, il n’oublie pas d’offrir les prérequis de sa catégorie. Situé à quelques encablures du centre de Saint-Raphaël, le bâtiment est posté sur une partie préservée du littoral, pile entre la mer et le superbe massif de l’Esterel, hors de la frénésie des hot spots de la French Riviera.

Il résout surtout un problème récurrent dont sont victimes les locations de vacances comme la plupart des hôtels lambda, segment haut de gamme inclus : même si le voyageur se réjouit du moment de détente, il y a souvent un petit (ou grand) truc qui coince niveau déco et qui gâche une partie du plaisir. Rien de tout cela ici. Orchestrée par le très jeune duo d’architectes d’intérieur Festen, la réhabilitation de ce bâtiment aux allures fonctionnalistes bâti à la fin des années 50 joue en effet le sans-faute dans un esprit casual désembourgeoisé. Aux antipodes de la caricature et de la surenchère d’effets, l’aménagement à la fois sobre, ultraconfortable et chaleureux, brasse les inspirations en douceur, entre notes provençales, pointe de brutalisme seventies et once de sophistication à l’italienne, sans jamais être littéral.

Un lieu à la fois dans l’air du temps et hors mode, qui n’aura pas peur de vieillir. Et prêt à inspirer tous les “déco-maniaques”. En contrepoint du bleu de la mer que le regard embrasse à 180º, le décor décline les tonalités chaudes, terre cuite ou ocre jaune, et les matériaux naturels : roche brute au sol, enduits chaulés aux murs, rabane tendue au plafond, accessoires en céramique, lin, bois massif… Le tout rehaussé d’un mobilier qui vogue intelligemment entre design et artisanat. Bref, une esthétique bien balancée, qui cache sous son apparente simplicité une vraie élégance et une belle maîtrise de tous les détails, jusque dans la cabine d’ascenseur.

Zéro tracas

D’emblée, le ton est donné. Ici, pas de réception classique, on fait son check in confortablement installé dans un canapé vintage De Sede en sirotant un cocktail maison face à la mer. Et le reste est à l’avenant. Dans ce lieu à taille humaine – une cinquantaine de chambres et suites –, la vie est entièrement tournée vers les eaux azur de la Méditerranée et s’organise selon l’humeur. Entre une séance au spa et un concours de pétanque, on peut piquer une tête au choix dans la mer à partir de la plage de galets privée, dans la piscine d’eau de mer creusée dans la roche ou, pour les plus frileux, dans le bassin de nage chauffé. Mais aussi partir explorer (à pied ou en VTT électrique) les magnifiques paysages de l’Esterel avec un guide, paresser sur la terrasse privative de sa chambre largement ouverte sur la grande bleue, dans les vastes espaces communs – au frais ou au soleil –, voire resiroter un cocktail dans l’un des trois bars.

Et comme le ventre a ses raisons, l’hôtel est doté de deux restaurants. Emmenés par le chef José Bailly, ils font tous deux la part belle aux plats locaux, l’un en version plage chic, l’autre plus gastronomique, avec le même amour des saveurs authentiques et du bon produit, notamment le poisson du jour d’Olivier Bardoux, pêcheur du port voisin que les plus aventuriers peuvent même accompagner en mer avant le lever du jour. Last but not least, si la télé n’a ici pas droit de cité, les accros aux écrans profiteront des séances de cinéma en plein air régulièrement organisées, ou de la tablette mise à disposition dans chaque chambre. Mais il y a fort à parier que cette dernière restera définitivement endormie…  

Les Roches Rouges, 90 boulevard de la 36e division du Texas, 83530 Saint-Raphaël – Agay. De 160 à 850 euros la nuit. www.hotellesrochesrouges.com

Valéry grégo: le mentor

À la barre de ce nouveau bijou, Valéry Grégo a déjà à son actif six hôtels bien pensés (Le Pigalle à Paris, l’Alpaga à Megève…) Entrepreneur éclairé de l’hôtellerie indépendante, ce quadragénaire fan de skateboarding et de littérature a su fédérer autour de lui une joyeuse bande de collaborateurs, jeunes mais professionnels, tant au niveau de la gestion des infrastructures que du travail créatif, à l’instar de Festen mais aussi de Be-pôles, l’agence en charge de l’identité visuelle. Des projets plein la tête, ce visionnaire dont la philosophie consiste notamment à ancrer chacun des lieux qu’il crée dans la singularité de son contexte, nous concocte encore un tas de bonnes surprises. Suite au prochain épisode.

Festen: un couple glam et talentueux

Festen : retenez bien ce nom, car vous n’avez pas fini d’en entendre parler. Fondé en 2011, ce studio créatif parisien est emmené par Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay, un couple né sur les bancs de l’école Camondo. Dès le départ, tout s’est enchaîné à vitesse grand V pour ce jeune tandem glam et talentueux. Résidentiels ou commerciaux, les chantiers que leur studio mène aujourd’hui affichent un mélange réussi de rigueur épurée et de nonchalance élégante. Embarqué dans l’aventure de Valéry Grégo depuis quelques années, le duo signe avec Les Roches Rouges un projet ambitieux et très abouti. www.festenarchitecture.com