Maserati la joue diesel

Comme tout constructeur qui tient à sa survie, Maserati s'est mise au SUV. La mission du Levante ? Doubler les ventes de la marque d'ici 2018. Cela avec l'aide de ceux qui attendaient un alibi pour s'offrir une marque qui fait toujours rêver !

En Europe et plus particulièrement chez nous, c'est surtout la version diesel qui doit se charger de ce défi, avec le V6 3 litres turbo diesel qui anime déjà les berlines Ghibli et Quattroporte. Un SUV homologué à 189g CO2/km, ça ressemble à l'excuse idéale pour faire passer une Maserati auprès du comptable !

Sex-appeal

Premier constat, le Levante a un sacré look, sportif et agressif comme il sied à la marque. A notre avis, Maserati rejoint Jaguar au palmarès des seules marques ayant réussi à créer un SUV réellement bourré de sex-appeal. A bord, on est dans la plus pure tradition Maserati, avec des formes sensuelles, des matériaux nobles et bien assortis, une ambiance glamour, sportive et très "mode à l'italienne".

En bonus, il y a la vraie progression de la qualité. Et comprenons-nous bien : quand on parle qualité, c'est une question d'ajustements millimétriques, d'intégration de l'une ou l'autre commande et peut-être de quelques plastiques moins flatteurs si on cherche la petite bête. Mais non, les clients ne vont pas prendre des éléments de la planche de bord sur les genoux !

Technologie

Maserati refait aussi son retard sur le plan multimédia, avec un système tout à fait complet, mais ne permettant pas de connecter autant d'appareils en wi-fi que d'autres. N'empêche, Maserati a accompli un beau chemin en quelques années et avec des moyens somme toute limités par rapport aux concurrents. Si le Levante rencontre le succès escompté, les progrès vont s'accélérer.

Côté aides à la conduite, on trouve les incontournables, comme les avertissements de collision, d'angle mort et de franchissement de bande. Mais rien qui se substitue au conducteur. Correction de cap active, assistant d'embouteillage avec fonction Stop&Go, ce n'est pas ici. Plus qu'un manque de moyens, nous y voyons le parti pris assumé d'une marque qui met toujours le conducteur en avant !

Sensations ?

Sur la route, les impressions sont mitigées. Le Levante est efficace sans être trop propre. C'est un véhicule de caractère comme on l'attend de la marque au Trident, et le fait que la transmission intégrale privilégie énormément le train arrière y est pour quelque chose. Mais malgré l'excellente et bien connue boîte auto 8 ZF, le moteur, si prometteur sur papier, ne tient pas la comparaison face aux récents V6 diesels de Jaguar ou Porsche. On sent le poids de ses années, et son poids tout court sur le train avant. Du coup, la direction manque de feeling, et le manque de sensations est le reproche majeur à adresser au Levante.

Ce moteur diesel "alibi" constitue toutefois - avec le pouvoir de séduction de la marque – un des arguments principaux du Levante. Petite frustration sur les sensations de conduite, mais on se dit que ça ira mieux à l'avenir, quand les Maserati seront construites sur la plateforme de la nouvelle Alfa Giulia. Tout vient à point à qui sait attendre…

Les plus

• Pouvoir de séduction ravageur
• Classe de l'habitacle
• Performances plus qu'honnête
• Comportement efficace mais pas clinique

Les moins

• Moteur un peu "en-dessous"
• Manque général de sensations
• Graphisme du système multimédia

Le Levante diesel en bref

• Moteur : V6 turbo diesel, 2.987cc; 275ch à 4.000tr/min; 600Nm de 2.000 à 2.600tr/min.
• Transmission : aux 4 roues.
• Boîte : auto 8 rapports.
• L/l/h (mm) : 5.030/1.968/1.679
• Poids à vide (kg) : 2.130
• Volume du coffre (l) : 530
• Réservoir (l) : 80
• 0 à 100 km/h (sec.) : 6,9
• Vitesse maxi (km/h) : 230
• Conso mixte (l/100 km) : 7,2
• CO2 (g/km) : 189
• Prix (€) : 73.200