Michel Penneman sur tous les fronts

Depuis l’aménagement du White Hotel, dix ans qu’il enchaîne les projets. L’architecte d’intérieur bruxellois est plus que jamais sur les charbons ardents et aligne les ouvertures.

Par Cécile Bouchat. Photos : Jan Verlinde. |

Après avoir modestement débuté sa carrière comme dessinateur d’architecture chez Tractebel à la fin des années 80, Michel Penneman a continué sa route en montant son studio d’imagerie architecturale de synthèse pour finalement créer ses propres projets d’aménagement. S’il réalise des chantiers résidentiels, c’est surtout dans le domaine commercial qu’il s’est aujourd’hui taillé une belle réputation.

Mais qu’a-t-il de plus ? Sans doute le fait qu’au-delà de la stricte mission d’aménagement intérieur, il imagine de vrais concepts qui rendent chaque projet unique et identifiable. Très correct en termes de prix, il a aussi de quoi faire frissonner de plaisir tout entrepreneur averti. Loin de la surenchère d’effets gratuits, Michel Penneman est en fait une sorte de coureur de fond, un créatif qui opère sans éclats mais plutôt avec la vraie maturation de la réflexion. Un expert de l’équation “fonctionnalité-budget-esthétique”.

Là-Haut , le bar noyé de plantes sur les toits du casino Viage de Bruxelles.

Le chantier qui vous a lancé sur la planète design et fait le buzz en 2007, c’est celui du White Hotel, avenue Louise à Bruxelles. Comment s’est passée la transition du dessin 3D “Pour les autres” à la conception de projets personnels ?

Passionné par l’architecture, j’ai très vite aidé les amis et la famille dans leurs projets privés et je dessinais aussi des meubles. Un jour, mon ami Jean-Michel André m’a demandé de plancher sur la rénovation de sa cuisine. J’ai pas mal bossé et remis une proposition. Il m’a dit à ce moment-là que, finalement, il avait décidé de ne pas travailler avec moi sur cette cuisine…  Parce qu’il avait autre chose à me proposer : c’était le White Hotel, qu’il voulait lancer. Ça a été une formidable opportunité, même si j’ai dû travailler à l’époque – en collaboration avec l’architecte Sebastian Moreno – avec un budget de 350 € du m2 . Après, les projets se sont enchaînés. Aujourd’hui, l’imagerie de synthèse ne représente plus qu’une petite partie de mon chiffre d’affaires.

L’hôtel Yadoya, ouvert cet été, et sa thématique japonisante.

Votre actualité est plutôt chargée…

À Bruxelles, nous avons fini le bar Là-Haut du casino Viage et l’hôtel Yadoya au début de l’été. Et l’inauguration officielle de l’hôtel Hygge se déroulera bientôt. 

Esthétique scandinave et créations de jeunes labels nordiques pour l’hôtel Hygge.

Nous avons également inauguré à la rentrée une parfumerie de niche à Lasne et la boutique de la créatrice de bijoux Christa Reniers à Anvers… 

Fraîchement ouverte à Lasne: la parfumerie de niche Soul Kiss.

Écrin chic et épuré  pour la créatrice Christa Reniers à Anvers. 

Et la suite est plutôt riche : nous travaillons notamment sur un restaurant à Schaerbeek qui ouvrira début 2018, l’aménagement des salons et réceptions de l’ING Art Center pour l’exposition Christo & Jeanne-Claude qui débute à la fin du mois, un hôtel à Paris, et sur le projet My Story Up, un espace hybride concept store/airbnb/coworking, toujours à Paris…

C’est quoi, la valeur ajoutée “Penneman” ?

Ce serait d’abord un bon sens, une logique. Je prends réellement en considération ce que les gens me demandent et je réfléchis beaucoup en termes d’ergonomie, de confort de circulation, d’optimisation des espaces, de fonctions, d’éclairage et d’acoustique. Et aussi de mise en valeur des produits quand je travaille pour une boutique. Côté style, je ne fais pas dans le “too much”, et la contrainte budgétaire ne me fait pas peur : on trouve presque toujours des solutions.

Le grand challenge pour vous, ce serait... Travailler sur un projet d’architecture sociale. Pourquoi les gens moins nantis doivent-ils être mal lotis ? J’aime l’idée de pouvoir améliorer la qualité de vie au quotidien. 

www.michelpenneman.com