Mireille Darc : les cinq étapes qui ont fait d’elle une icône

Celle que l’on surnommait « la grande sauterelle » nous a quittés ce lundi 28 août à l’âge de 79 ans. Retour sur les éléments de son histoire qui ont fait d’elle une grande dame.

Par Tiffany Sales. Photo : © Richard Melloul/Sygma/CORBIS |

Née le 15 mai 1938 à Toulon, dans le Var, Mireille Aigroz, avait choisi un pseudonyme en référence à Jeanne d’Arc. Coupe blonde platine, yeux de biche, jambes interminables et chute de reins incendiaire, voilà comment l’actrice emblématique a fait son entrée sur le grand écran dans les années 60, avec notamment Pouic-Pouic aux côtés de Louis de Funès ou encore Galia en 1966. Dans la foulée, Georges Lautner, avec qui elle a tourné une quinzaine de films dont Les Barbouzes en 1964, et Michel Audiard, avaient fait appel à elle pour interpréter un rôle titre dans La grande sauterelle, film qui lui a donné son surnom. En 1967, Mireille Darc devenait pour toujours la grande sauterelle. 

Sa robe divine

Cette scène du film Le grand blond avec une chaussure noire où Mireille Darc apparaît dans une robe longue, noire et très sérieusement échancrée, aux côtés de Pierre Richard, reste l’une des plus belles prestations de sa carrière cinématographique. Un rôle qui lui a permis de quitter son statut de blonde candide pour celui de femme fatale.

Si sa chute de reins vertigineuse restera à jamais gravée dans nos mémoires, sa mythique tenue appartient désormais à l’histoire. Sa robe signée Guy Laroche, repose en effet au musée du Louvre.

Son histoire d’amour mythique avec Alain Delon

C’est sur le tournage du film Jeff de Jean Herman en 1968, qu’elle rencontre pour la première fois la grande figure du cinéma français, Alain Delon. Dès le premier regard, c’est le coup de foudre. À la vie comme à l’écran, ils incarneront à deux l’un des couples phares du cinéma français (ensemble, ils ont partagé pas moins de treize films). Une histoire mythique qui durera près de quinze ans avant que le couple ne se sépare en 1980. Leur amitié elle, aura duré toute une vie.  

Sa filmographie légendaire, ses reportages engagés

Jean-Luc Godard, Bernard Blier, Pierre Richard, Pierre Mondy, Francis Blanche, Jean Lefebvre, Lino Ventura, Alain Delon... Entre 1960 et 1970, l’actrice, lauréate d’un prix d’excellence au conservatoire d’art dramatique de Toulon, a côtoyé les plus grands noms du cinéma français avant de passer de l’autre côté de la caméra pour réaliser des documentaires sociétaux pour France Télévisions. Des reportages engagés pour la cause des femmes principalement, dont certains très remarqués comme Elles sont des dizaines de milliers sans abri en 2015.

En tout, la star française était apparue dans une cinquantaine de longs métrages pour le cinéma.

Mireille Darc dans les Barbouzes

Son engagement caritatif 

Depuis 2005, Mireille Darc était la marraine de l’association humanitaire « La Chaine de l’espoir », venant en aide aux enfants dans des pays en développement où l’accès aux soins n’est pas garanti, et pour laquelle elle a d’ailleurs reçu le Prix Clarins en 2006. L’actrice engagée toujours soucieuse de recueillir plus de fonds, allait sur le terrain, au Sénégal ou encore à Kaboul, vérifier sur place que les engagements ainsi que les promesses de matériel ou d’actions étaient bien tenus. 

En 2008, elle devient également la marraine de l’opération « + de Vie », opération de solidarité visant à améliorer le quotidien des personnes âgées hospitalisées. Deux ans après avoir reçu les insignes de la Légion d’honneur par Jacques Chirac.

La mise à nu de Mireille Darc pour Mille cœurs pour l’Afrique, projet de La Chaîne de l’Espoir, visant à récolter des fonds par la vente d’autoportraits de 15 femmes « d’exception » pour soigner 1.000 enfants atteints de cardiopathies pendant un an. 

Sa force inébranlable

Les années 1980 sont marquées pour Mireille Darc par de gros problèmes de santé, dont une opération à cœur ouvert et un accident de voiture dans un tunnel en Vallée d’Aoste, dans lequel elle est grièvement blessée. Atteinte depuis l’enfance d’un souffle au cœur, elle sera à nouveau opérée en 2013, puis hospitalisée en septembre 2016 après deux hémorragies cérébrales. 

Après un long combat, la grande sauterelle qui était plongée dans le coma depuis trois jours est décédée ce lundi 28 août à l’âge de 79 ans, en laissant derrière elle une filmographie riche d’une cinquantaine de longs métrages, mais surtout, un énorme vide dans le monde du cinéma et dans nos cœurs.