Nouvel avis de tempête

À l’occasion de ses cinquante ans, l’un des modèles iconiques de Delvaux se voit offrir une édition limitée teintée d’une pointe de surréalisme. Un acte trois très marqué dans la saga de ce sac aux accents féministes.

Par Marie Honnay. PHOTO DR. |

Acte 1. La création

Paule Goethals, au milieu des sixties, décennie durant laquelle les sports de voile faisaient un carton sur la Côte, le Tempête affiche des lignes pures et un montage au coupé net qui évoquent clairement la forme trapézoïdale d’un gréement.

Autre signe distinctif de ce jubilaire : ses lanières en cuir reliant les faces latérales à l’avant du sac et surtout les trois clous qui permettent de le fermer. Notez aussi la petite coquetterie stylistique – adoptée par ses fans – qui consiste à porter ces lanières… ouvertes. Si le Tempête en cuir monochrome reste un classique indémodable, la maison Delvaux propose également ce modèle dans des matières contrastées, mix de mat et de satiné. Une manière de moderniser son look et de souligner son esprit graphique.

Acte 2. La starisation

Dans le sillage de l’ouverture vers l’international du maroquinier amorcée en 2011, les modèles les plus cultes de Delvaux gagnent en visibilité et en crédibilité fashion. En 2013, la it-girl et prescriptrice de tendances Olivia Palermo s’affiche d’ailleurs à de nombreuses reprises avec le trapèze le plus désirable du royaume.

Tantôt ouvert, tantôt fermé, en version noire ou violette, le Tempête version Palermo gagne des points et passe en un temps record du statut de sac un tantinet “dadame” (à cause notamment de son obligation de le porter à la main ou au poignet) à celui d’objet hautement désirable. Aujourd’hui, le Delvaux 3.0 affiche une bride très pratique et se décline en trois dimensions (grand, moyen et micro), ainsi que dans une version clutch.

Acte 3. L'auto-expression

Le Tempête s’adresse à une femme libre qui n’a nul besoin qu’on lui indique dans quelle direction souffle le vent, précise-t- on chez Delvaux. Cette envie de s’affirmer et de s’exprimer au travers d’un sac au design marqué, voilà probablement ce à quoi tente de répondre le Papillon MM, un modèle en édition limitée (215 exemplaires uniquement) qui célèbre les cinquante ans du Tempête.

Reposant sur le savoir-faire des ateliers bruxellois de la marque, le cuir d’agneau italien du Papillon n’est ni imprimé ni sérigraphié, mais bien plié après que les artisans maroquiniers eurent apposé cinq nuances de bleu différentes sur le devant du sac. Le résultat : un motif forcément unique – rehaussé par le laquage du cuir – évoquant un test de Rorschach.