Peugeot 508 : Beauté fatale ?

Vous trouvez cette nouvelle 508 jolie en photos ? Attendez de la voir en vrai : dans la circulation, elle se repère de loin et est encore plus belle que sur papier ! La face avant est superbe, le profil joliment dynamique et seule la face arrière, barrée de ce bandeau noir, nous laisse quelques doutes, du moins associé à certaines teintes de carrosserie. Mais lundi dernier, les réactions dans les rues de Monaco étaient unanimement positives !

Dans sa communication, Peugeot parle de "berline-coupé", ce qui cache une réalité moins réjouissante : en ayant perdu 6 cm en hauteur et 8 cm en longueur par rapport à sa devancière, la 508 a aussi perdu en générosité, notamment aux places arrière. C’est le revers de la médaille du design : les occupants de la banquette, s’ils sont grands, auront inévitablement la tête dans le toit, et les genoux dans le siège avant si le conducteur est lui aussi un peu grand. Le problème se pose aussi côté coffre, dont les 487 litres sont certes acceptables pour la catégorie mais qui fait pâle figure face à la concurrence.

Cependant, le hayon qui remplace le traditionnel couvercle de malle rend la nouvelle grosse lionne plus pratique. Mais revenons à l'avant, où l'impression générale est excellente grâce à l’élégant dessin de la planche de bord et à la grande qualité des matériaux (juste un peu moins bonne que chez Audi).

Le diesel n'est pas mort !

En revanche, l'ergonomie reste très discutable ! Manifestement, le groupe PSA n'entend pas les critiques formulées depuis des années au sujet de son système multimédia, si irritant par certains aspects. Comme celui de devoir effectuer plus d'une manipulation pour une chose aussi simple que changer la température de la clim. Quant au "i-Cockpit" (tableau de bord surélevé et tout petit volant), il est certes très original mais ne constitue toujours pas un modèle de lisibilité pour tous les conducteurs, qui n’apprécient pas toujours non plus la forme presque rectangulaire du volant.

Nous avons pu essayer deux versions de la 508, l'une avec le 2.0 BlueHDI 160ch, l'autre avec le 1.6 PureTec (essence) de 180ch. Et quitte à aller contre la stupide tendance actuelle, c'est bien le HDI que nous choisirions. Car la générosité de son couple à bas régime, son étonnante énergie à haut régime et même sa sonorité un brin sportive collent bien mieux au caractère de la voiture, et présente un meilleur accord avec l'excellente boîte auto 8, livrée en série sur presque toute la gamme.

Sur la route, la 508 affiche un très bon comportement… même si l'espèce de conducteur en « voie de disparition » que nous sommes aurait préféré une voiture un peu moins sous-vireuse (tendance du train avant à glisser le premier lorsqu’on atteint la limite d’adhérence). Mais il n'en reste pas moins que la 508 est l'une des tractions avant les plus efficaces et réjouissantes du moment, et l'une des plus sexy aussi. Malgré les défauts de la 508 en termes d’habitabilité et d’ergonomie, souhaitons donc que le pari de Peugeot soit payant.