Porsche 911 GT2 RS : Le monstre !

Dans la gamme un peu complexe de la Porsche 911, voici celle dont on sait où elle se situe : la GT2 RS a toujours été la plus radicale, la plus extrême des 911. Avant d'en essayer une pour la première fois, nous le savions. Mais…

Par Laurent Zilli. Photos : DR. |

Malgré notre expérience, nous étions un peu anxieux à l'idée d'essayer cette voiture taillée pour le circuit, voire pour la course. Donc pour les pilotes. Et encore, nous n'imaginions pas à quel point sa réputation de sauvagerie était justifiée…

Light

Pourtant, il n'y a qu'à la regarder pour comprendre. Non, ceci n'est pas une 911 passée chez un tuner haut de gamme. C'est comme ça qu'elle sort de l'usine, et l'énorme aileron arrière, par exemple, n'est pas là que pour épater la galerie. Entre cet aileron et les multiples modifications apportées à la carrosserie, la 911 GT2 RS profite d'un travail aérodynamique de très haut niveau qui la colle au sol.

Et on ne vous a pas encore parlé de tout ce que cette carrosserie cache en matière d'allègement. Carbone ici, magnésium là, titane pour l'échappement, vitrage en Gorilla Glass (comme sur un Smartphone haut de gamme)… L'habitacle est débarrassé de la banquette arrière, de la clim et du système multimédia. On peut récupérer ces deux derniers en option, mais ce serait dommage de gâcher le travail des ingénieurs, qui ont ainsi réduit le poids de 116 kilos !

Bras de fer

Le moteur Flat 6 3.8 biturbo est celui de la 911 Turbo S, mais porté de 580 à 700 chevaux. Et au lieu des quatre roues motrices de la Turbo, ce sont uniquement les roues arrière qui gèrent la cavalerie !

Premiers tours de roue en quittant le parking d'une concession Porsche dans le sud du Portugal. Rien qu'à la mise en mouvement, on sent que cette voiture a envie d'en découdre. Et ça se confirme dès que la circulation sur le boulevard se fluidifie et qu'on enfonce la pédale de droite avec plus de vigueur. Oooooh punaise ! La GT2 ne réfléchit pas, elle agit ! Ca pousse donc d'un coup et là, vraiment, on sent le débordement de caractère. Le train arrière s'accroche au bitume, mais en donnant des mouvements nerveux à la poupe. Et nous n'avons même pas encore placé le sélecteur en mode Sport…

Ca, c’est pour le lendemain, sur le circuit de Portimao, où nous devons piloter la Porsche à la poursuite d'un pilote professionnel, au volant de la même voiture. Quand le pilote en question voit qu'on parvient à suivre (pour le moment) et qu'il attaque un peu plus fort, nous commençons à accumuler les petites erreurs de pilotage. La GT2 devient alors effrayante pour le commun des mortels. Attention, elle n'est pas dangereuse car elle dispose de toutes les béquilles électroniques de rigueur. Mais ses réactions sont tellement vives, tellement agressives qu'elle peut venir à bout des nerfs d'un conducteur même très expérimenté. Quand il termine ses huit tours de circuit, votre serviteur qui en a pourtant maté d'autres n'a plus un poil de sec. J'ai perdu ma partie de bras de fer avec cette bête !

La Porsche 911 GT2 RS est donc un monstre, une voiture remarquable et superlative. Mais un conseil : si vous gagnez le prochain Euromillions et qu'elle vous tente (elle coûte près de 300.000 euros TVAC et consomme une citerne d’essence à chaque accélération), offrez-vous d'abord de très sérieux cours de pilotage !