La campagne de dénonciations de harceleurs sexuels aura nourri 2017 et semble n’être que le début d’une nouvelle ère. Un combat féministe que la fashionsphère connaît bien, puisqu’elle l’aura en partie précédé.
Souvenez-vous, septembre 2016 : un t-shirt blanc siglé Dior décoré d'un message choc met le feu aux poudres. En quelques jours, le t-shirt "we should all be feminists" dessiné par Maria Grazia Chiuri pour Dior, est sold-out partout dans le monde. Dans les interviews qu'elle accorde à l'issue de la présentation de sa première collection de prêt-à-porter, la créatrice italienne affirme haut et fort son féminisme. Cette collection aurait pu rester un cas isolé. C'est tout le contraire.
Dans son sillage, une foule d'autres concepts, vêtements à messages et plaidoyers pour la cause féministe envahissent les magazines et les portants des boutiques branchées.
Féministe et féminin
Mais attention, ne nous méprenons pas. Dans sa conception actuelle, le féminisme de la planète fashion n'équivaut pas à une absence de... féminisme : sensuelle, transparentes, des couleurs vives, du glamour et de la liberté. Ni austère ou trop militant, il se contente donc d'être inspirant. Et cela marche.
La preuve: dans leurs collections croisière et printemps 2018, les marques plus populaires se sont, elles aussi, mises aux slogans féministes. Ce woman-empowerment prend désormais la forme d'un message inscrit sur un t-shirt ou d'une paire de sneakers et descend dans les rues. En témoignent la collaboration Victoria Beckham pour Reebok ou la nouvelle collection Nike.
Dans le viseur
Cette girls power n’est-il qu’un effet… de mode ? Pas sûr, les prescripteurs de tendances semblant voir dans cette approche plus qu'un concept éphémère. Et les créateurs éditent plus que jamais des pièces conçues pour afficher l'esprit, l'intuition et la force de la femme moderne. Dans la lignée de Coco Chanel et Yves Saint Laurent qui depuis les années 30 libèrent la femme à grands coups de créations magnifiques, la mode, encore, démontre qu’elle est actrice dans l’évolution de la condition féminine.