Que faites-vous ce week-end Gilles Dal ?

La première pièce du chroniqueur et écrivain belge se joue actuellement au Théâtre de la Toison d’Or à Ixelles, un quartier où il vit et aime vagabonder.

PAR INGRID VAN LANGHENDONCK. Photos : Volvo. |

Ne pas dépareiller

Je suis un père divorcé, donc je récupère mes enfants le samedi matin. Le vendredi soir, souvent, j’en profite pour aller boire un verre au Jalousy, rue Haute. C’est mon péché mignon du vendredi. J’aime cet endroit car il est fréquenté par des gens de mon âge. Ça manquait un peu dans Bruxelles, où pas mal de parents divorcés ont davantage de soirées pour eux: un endroit où les quadras peuvent aller boire un verre sans dépareiller (rires).

Etre un fervent supporter

Comme pas mal de parents, je passe mon samedi à accompagner mes enfants à leurs activités sportives. Jusqu’à la saison passée, mon plus jeune fils était inscrit à l’Union Saint-Gilloise, où il jouait au football. Mais le voilà depuis peu au hockey. Il a suivi des amis au Léopold, à Uccle. Ce fut – comment dire ? – une sorte de choc culturel!

Se cultiver... Sur canapé

J’ai bien mérité un peu de temps pour moi le samedi après-midi. Alors je compte bien achever la saison 2 de Docteur Foster sur Netflix ! C’est une série bien tordue, avec des personnages à la psychologie déroutante, une histoire d’adultère, où le déséquilibré n’est pas celui que l’on croit. Sinon, je pourrais aussi me plonger dans le dernier livre que l’on m’a offert à Noël, et dont je me régale : Le Journal de Jules Renard. C’est un bouquin désopilant qui nous apprend que le sarcasme n’a pas d’époque. Jules Renard est un de ces désespérés joyeux qui tire à boulets rouges sur ses contemporains. C’est vraiment drôle, incisif, et le format est idéal pour un lecteur comme moi, qui ai du mal en général à rentrer dans un roman ; je suis du genre distrait en permanence.

Aimer la vie de quartier

Après, comme tout bobo ixellois qui se respecte, je ne passe pas un week-end sans aller boire un verre au Belga et me balader le long des étangs d’Ixelles, c’est de bon ton. C’est un cliché de croire que ce quartier est envahi de paniers de légumes oubliés mais, en même temps, c’est mon biotope et je m’y sens bien. Le samedi soir, souvent, j’emmène les enfants au resto. J’invite peu car je ne sais pas cuisiner, le restaurant est donc un poste important dans mon budget mensuel. On aime aller au Delecta, au coin de la chaussée de Vleurgat, également parce que cet endroit participe à notre vie de quartier. Les discussions y tournent autour des tracas des commerçants et des habitants d’Ixelles, c’est à la fois cocasse et attachant.

Ecrire, rire et partager

Le dimanche midi, on se retrouve souvent avec Laurence Bibot, Guillermo Guiz et Fred Jannin pour préparer notre spectacle au Kings of Comedy Club. Nous ne sommes pas sûrs de continuer la saison prochaine, mais c’est devenu un genre de rituel, un moment d’échange. On y raconte nos vannes, on teste notre travail sur les autres, on commente des anciens sketches ou des photos... Sinon, quand les enfants sont chez moi, on se fait un cinéma l’après-midi et on se lance dans de longues et acharnées parties de ping-pong. La table de ping-pong est rentrée dans notre vie il y a peu et je dois bien avouer que ça change une vie de famille (rires).

Tout va très bien, jusqu’au 24 février au Théâtre de la Toison d’Or à Ixelles. www.ttotheatre.com