Rouler des mécanique à L.A.

Raphaël Charlier nourrit bien des passions : son métier d’acteur, Los Angeles et les voitures anciennes. Il les a réunies le temps d’un beau livre: LA Confidentiel.

PAR Sigrid Descamps. Photos DR. |

On connaît sa voix, que l’on entend régulièrement sur Pure FM, son visage, vu sur le petit et le grand écran. Des rêves hollywoodiens plein la tête, Raphaël Charlier s’est envolé pour Los Angeles. Entre castings, formations et rendez-vous avec son agent, il a baladé son appareil photo aux quatre coins de la cité des anges, et tiré le portrait des belles mécaniques – son autre dada ! – qui croisaient son chemin. Peu à peu, l’idée de rassembler ces prises de vue en un livre a fait son chemin. Le résultat ? Un beau guide atypique, loin des clichés touristiques, au rythme de chromes rutilants et carrosseries patinées.

D’où vient votre passion pour les voitures ?

J’ai grandi à côté du circuit de Spa-Francorchamps. Et mon père était un passionné. Ça aide ! Quand on habite dans un petit village, si on veut voir du monde, il faut un moyen de locomotion. Donc, très tôt, on refait une mobylette, et avant même d’avoir son permis, on chipote sur une vieille bagnole. Moi, c’était un 2 CV ! Je suis surtout fan de vieilles voitures – je réalise d’ailleurs des reportages sur ce thème sur le site du Moniteur automobile. Il y a bien quelques nouveaux modèles que j’aime, comme les Tesla, mais ils sont rares et chers. Les voitures actuelles doivent respecter un tas de normes qui font qu’elles s’universalisent. Peut-être qu’avec les électriques, où l’on n’est plus obligé d’avoir le moteur à l’avant, on va voir enfin à nouveau voir émerger des modèles plus fous.

Pourquoi avoir choisi la voiture comme fil rouge de cet ouvrage ?

Au fur et à mesure de mes allers-retours sur L.A., j’ai découvert des tas d’endroits absents des sites et guides de tourisme. Et l’un des points communs entre tous ces endroits, c’étaient les vieilles voitures. On en trouve à chaque coin de rue. Et comme le climat local limite le développement de la rouille, elles sont particulièrement bien conservées, avec leur patine particulière de voitures brûlées au soleil. C’est comme une patine sur un meuble de valeur ; il ne faut surtout pas les repeindre. D’ailleurs, en Californie, une ancêtre avec une peinture neuve, c’est suspect : ça signifie souvent qu’elle a été travaillée pour masquer des problèmes.

Qui sont les propriétaires des voitures photographiées ?

Pas nécessairement des gens fortunés ni des amateurs. Le plus souvent, ce sont des premières voitures, achetées avec le premier salaire, les premières économies, qu’ils conservent tant qu’elles roulent. Maintenant, il y a aussi à L.A. des passionnés qui se retrouvent chaque semaine dans ce qu’on appelle des cars & coffee. Ils se réunissent sur un parking, vont prendre un café, discutent entre eux. Il existe aussi des meetings de voitures anciennes, où l’on peut même parfois croiser des stars, comme Patrick Dempsey, un dingue de Porsche.

Quelle voiture rêveriez-vous d’acquérir ?

J’adorerais ramener une vieille américaine. Mais la patine typiquement californienne n’a pas le même charme sous notre ciel gris (rires). Et les normes sont différentes: L’immatriculation n’est pas assurée. En attendant, je restaure un vieux bus VW, mais qui vient de Californie ! 

Raphaël Charlier, LA Confidentiel, Caira Editions.