10 maisons de rêve pour voyager sans bouger de chez soi

Dans la série des « 150 choses à voir avant de mourir », un nouveau livre est consacré cette fois à des maisons de rêve aux quatre coins du monde. Notre sélection des 10 plus époustouflantes. 

Par Marie Honnay, photos D.R. |

Est-ce parce qu’elles sont privées et donc un peu mystérieuses ? Ou parce que leur histoire est liée à des propriétaires ultra charismatiques ? A moins que leur situation géographique, le plus souvent exceptionnelle, puisse justifier leur accession au rang de demeures mythiques. Co-autrice d’un livre consacré aux 150 maisons de rêve à visiter avant de mourir, l’historienne de l’art Jacinthe Gigou évoque pour nous les 10 demeures les plus insolites de ce recueil. Un choix instinctif mais, à y regarder de près, pas si innocent que ça tant il cadre avec nos aspirations actuelles. 

1. La Maison du Volcan

Retour à la nature

Enfermés dans nos maisons depuis plus d’un an, nous n’avons plus qu’une seule obsession : sortir de nos quatre murs et nous reconnecter à la nature. Plantée dans un coin retiré de Lanzarote, une région plutôt préservée du tourisme de masse, la Maison du Volcan est une création de César Manrique, un architecte soixante-huitard amoureux de son île. Véritable déclaration d’amour aux Canaries, cette maison creusée dans la roche et badigeonnée de blanc se veut discrète. Une qualité qui, au même titre que le respect de la nature, la seconde fixette de Manrique… et la nôtre en ce moment, sonne vraiment juste.

2. La Maison Unal

Ode à la « slow life »

A l’ère du « toujours plus vite », cette maison-bulle, emblématique de la cool-attitude des seventies, est plus actuelle que jamais. Exemple parfait du concept d’architecture-sculpture, elle est l’œuvre d’un couple (dans un secteur dominé par les hommes, ça fait du bien !) qui a mis pas moins de… 35 ans pour terminer la construction de cet ovni-architectural. Avec sa jolie piscine (écologique, et oui !) bordée de mosaïques colorées, la Maison Unal repose sur des principes constructifs très peu onéreux. Un bel exemple de DIY version sexy implanté dans un paysage d’Ardèche magique et secret.

3. Le Palais idéal du Facteur Cheval

L’imagination au pouvoir

Vous n’avez plus l’occasion de voyager ? Pas grave : le Facteur Cheval ne bougeait pas lui non plus. Ça ne l’a pas empêché de construire (bon, il lui a fallu 33 ans tout de même) une maison, fruit de tous ses fantasmes d’évasion. On y retrouve des fragments de matériaux récupérés pendant ses tournées, mais aussi un bestiaire et l’évocation de personnages mythologiques. Ce facteur à l’imagination débordante est la preuve qu’une cacophonie architecturale peut, au final, créer un ensemble homogène et inspirant. 110 ans après la fin de sa construction, son palais situé dans la Drôme continue de nourrir nos fantasmes. Et si c’était ça, le vrai génie ?

4. La Villa Ronde

Hymne à la joie

Si vous pensez que les architectes allemands sont forcément rigoristes, jetez un œil à ce petit bijou rond aux couleurs de Casablanca, la ville qui l’abrite. Difficile d’imaginer que, derrière cette façade signée Wolfgang Ewerth, on trouve un salon marocain néo-traditionnel tout en stuc, une salle-de-bain rose couverte de miroirs, des murs peints dans des couleurs acides (qui font un peu mal aux yeux) et une piscine… forcément ronde, elle aussi. Alors que les hôtels insolites ont la côte depuis quelques mois, cette maison des années 60 est une belle leçon de fun. On savait se marrer à l’époque, non ?

5. Habitat 67

Utopie urbaine

Vous rêvez de retrouver plus d’humanité au cœur des villes ? Genre : l’esprit village, comme à la campagne, mais sans devoir renoncer aux commerces de proximité ? Ce rêve un peu fou, l’architecte Moshe Safdie l’a eu avant nous. Il l’a d’ailleurs tellement idéalisée, sa cité idéale pensée, à l’origine pour solutionner les problèmes de densité urbaine, qu’il en a fait le sujet de sa thèse. Construit en 1967 (d’où son nom) à Montréal, une ville plus-que-parfaite pour échafauder ce type d’utopie moderne, le complexe Habitat s’est aujourd’hui résolument gentrifié. On peut en effet facilement imaginer le caractère tendance de cet ensemble de 350 modules type lego en béton empilés les uns au-dessus des autres. Alors que le brutalisme est à nouveau branché, cette « cité jardin » (chaque appart’ a le sien) a de quoi titiller nos envies de nature en ville.     

6. La Maison Sheats-Goldstein

Décalage maximum

Vous avez halluciné devant le faste de la maison du film The Big Lebowski ? Normal. Imaginé par John Lautner (un architecte prolifique dont les maisons font l’objet de tours guidés organisés par la ville de Beverly Hills), ce nid d’aigle perché sur une colline est la villa de tous les superlatifs. Construction organique en forme de triangle, le lieu qui ressemble à un « repère de méchants » (il n’en fallait pas plus pour inspirer les réalisateurs d’Hollywood) n’attend qu’une chose : qu’on y organiser des fêtes de folie. De quoi contredire les défenseurs de d’architecture dite « sérieuse » et attiser notre envie de… faire péter le champagne.

7. La Villa Falbala

Hub méditatif

Les hôtels dédiés à la méditation poussent comme des champignons. Le concept d’architecture introspective n’a pourtant rien de neuf. Née dans la tête de l’artiste Jean Dubuffet, cette maison des environs de Paris au nom plutôt funky s’inscrit au cœur de la closerie Falbala, une œuvre phénoménale terminée en 1969. Si vous cherchez la lumière, peut-être la trouverez-vous, mais ne comptez pas sur la présence de fenêtres pour vous guider dans votre quête spirituelle. Elle n’en possède pas. A la place, vous trouverez des murs de style monacal recouverts de toutes sortes de dessins étranges. Si le lieu se veut une ode au dépouillement maximum, ces jolis gribouillis doivent tout de même… valoir beaucoup d’argent. 

8. La Fabrica

Comme dans un jeu vidéo

Ne dites plus : « l’upycling, c’est branché ». Surtout si vous trouvez en présence de Rocardo Bofill, fervent défenseur du concept de régénération architecturale. Grandiloquent de par sa structure cathédrale, ce lieu mangé par la végétation (qui, comme toujours, reprend ses droits) est à la fois son espace de vie et son bureau d’architecture ; un grand bureau de 5.000 mètres carré qu’on peut - comme presque toutes les maisons de ce livre - visiter sur rendez-vous. Sa configuration plutôt étrange, la Fabrica la doit à sa vocation première. Considérée comme la plus ancienne cimenterie de Barcelone, cette usine reconvertie vous plonge dans un décor étrange semblable à celui d’un jeu vidéo.

9. La villa on the Rocks

L’esprit rock’n’roll 

Signée Rudy Ricciotti, l’architecte du Mucem de Marseille et de l’extension du musée de la Boverie à Liège, cette villa construite dans la roche est la seule demeure de ce livre que vous retrouverez sur Airbnb. Un geste architectural audacieux qui traduit l’amour de l’architecte pour Bandol dont ce fou de rock (et de femmes) est natif. La location vous coûtera peut-être un peu cher, mais c’est le prix à payer pour vous offrir une tranche de décadence. Avec sa grande piscine enterrée et totalement invisible, la villa conçue pour « disparaitre au centre de la terre » s’inscrit pleinement dans notre quête d’un luxe discret, totalement dans l’air du temps. 

10. La villa Planchart

Rêve tropical

L’architecte et designer Gio Ponti est italien, mais c’est à Caracas, au Venezuela, qu’il a construit cette villa pour un couple de collectionneurs désireux d’y exposer leurs œuvres. Sorte de petit paradis exotique, cette maison ressemble à un papillon posé sur une colline. Et à l’intérieur ? Le rêve tropical continue. Dans chaque pièce, on retrouve des mosaïques de marbre de toutes les couleurs, mais aussi des plafonds aux rayures jaunes et blanches. Manque plus qu’un air de Bossa Nova. Pour ça, pas de soucis. Suffit de vous brancher sur Spotify. 

150 houses you need to visit before you die par Jacinthe Gigou et Thijs Demeulemeester, edition en anglais, 29,99 € chez Lannoo. lannoopublishers.com

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