9 astuces de working mum pour mieux gérer le quotidien

On les appelle mompreneuses, working mum… Ce sont juste des femmes qui ont choisi de mener de front une carrière prenante et leur vie de maman… Comment font-elles pour trouver le juste équilibre entre vie pro et vie perso ? Elles nous filent leurs astuces ! 

Par Marie Honnay. Photos : D.R. |

Un carnet de notes

“En 21 mois (l’âge de mon fils), j’ai vécu un véritable raz-de-marée émotionnel. En marge du développement de la marque que j’ai fondée avec mon mari Gauthier en 2017, je suis devenue maman : un choix réfléchi qui résultait d’un vrai désir de fonder une famille. Dans la vie, surtout quand on est patronne de start-up, on peut se dire que ce n’est jamais le bon moment. Pendant cette période intense, mon mari est tombé gravement malade. Le fait de devoir tout gérer en son absence m’a forcée à garder le cap. Malgré la peur, je devais me lever tous les jours avec le sourire et assurer face à mes collaborateurs. Cette expérience intense m’a convaincue de l’importance d’adapter mon mode de management. L’équilibre que j’ai trouvé entre mes différents rôles m’incite à offrir à mes collaboratrices un cadre de travail qui leur permettra de s’épanouir dans leur vie professionnelle et de maman.” L’objet qui la structure ? Un cahier Moleskine. J’y note tout : mes rendez-vous, mes courses... Je souligne, je surligne, je corrige, j’ajoute... Tout s’y trouve et il m’accompagne partout - Marion Schoutteten, 32 ans, cofondatrice du label de vêtements Orta et maman de 1 enfant. 

Un porte-bébé et un baby-phone avec webcam

“Il y a 8 ans et demi, un peu après la naissance de ma seconde fille, Pierre (mari d’Arabelle et sommelier du restaurant, NDLR) et moi avons décidé d’installer notre restaurant dans l’annexe de notre maison. Pour nous, c’était une évidence. Je n’ai jamais eu envie de ‘cacher’ mes filles. Les clients les ont toujours vues se glisser discrètement dans le restaurant quand elles avaient faim ou pour nous dire bonsoir. Aujourd’hui, l’aînée (13 ans) accueille parfois les clients à leur arrivée. Elle est parfaite dans ce rôle. Et pour les gens qui l’ont vue grandir, c’est touchant. Quand elle était plus petite et qu’elle jouait dans notre grand jardin, je pouvais les voir depuis la cuisine. Pendant le confinement, je me suis forcément interrogée sur ‘l’après’ et sur ce que je ferais si on ne pouvait pas rouvrir le restaurant. Pour mes filles, c’était inconcevable qu’on arrête. Ce restaurant, c’est aussi le leur. Mon métier est évidemment très prenant, mais il ne m’est jamais venu à l’idée de renoncer à être maman. J’ai aussi fait en sorte d’expliquer à mes filles que chef n’est pas un métier d’hommes. Elles ont vu leurs parents travailler en tandem dans un schéma peu conventionnel. Une école de la vie.” L’attirail idéal pour tout gérer ? Un porte-bébé (je m’en servais pour donner la tétée au début et à la fin du service) et un baby-phone avec webcam pour surveiller mes bébés sans l’aide d’une nounou Arabelle Meirlaen, 50 ans, cheffe étoilée et maman de 2 enfants. 

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Un paquet de lingettes

“J’ai commencé dans l’agence comme stagiaire, et j’en ai gravi les échelons jusqu’à racheter le business en mars 2020, deux jours avant le confinement. Tout à coup, je me suis retrouvée en train de faire des bricolages avec mes enfants (11, 9 et 4 ans) avec, dans un coin de la tête, le bilan financier de la société que je venais d’acquérir. Avec le recul, je pense que cette période m’a été bénéfique. Le matin, je m’occupais des enfants et l’après-midi, je me retrouvais seule à l’agence, pour plancher sur ma stratégie. J’ai toujours su que je voulais une famille nombreuse. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais eu quatre enfants, mais compte tenu du caractère très prenant de mon métier, trois, c’est déjà pas mal. J’ai fait le choix de ne pas avoir de nounou à la maison. Quand un évènement se déroule le soir ou que j’ai un dîner professionnel, c’est une baby-sitter qui prend le relais. Pendant douze ans, mon mari a combiné sa carrière au Luxembourg et une activité de coach de hockey en soirée. Cette expérience de vie a forcément influencé la manière dont je gère mes équipes. D’emblée, j’ai voulu jouer la carte de la flexibilité en permettant à mes collaboratrices d’organiser leur temps comme elles l’entendent. C’est le secret de leur bien-être et c’est aussi, je pense, ce qui leur donne envie de rester fidèle à l’agence.” L’objet qui sauve la vie ? Un paquet de lingettes... J’en ai toujours à portée de main. Non seulement j’en dégaine tout au long de la journée, mais en plus, je suis accro à leur parfum - Marine Verdussen, 38 ans, CEO de Top Secret Communication et maman de 3 enfants. 

Planifier 

"J’ai eu ma fille à 41 ans, dix ans après être entrée chez Natan. Je n’ai jamais ressenti de pression par rapport au fait de devenir maman. Je l’ai fait parce que j’estimais que c’était le bon moment. Mon métier, c’est ma passion. Je dis souvent ‘Mon deuxième enfant... terrible’. Quand j’ai décidé d’avoir Louise, c’était forcément un choix réfléchi et conscient. Sur le conseil de mes parents, je me suis bien entourée. Ma mère prenait le relais quand c’était nécessaire et nous avons aussi engagé une nounou sud-américaine. Pour moi, c’était une évidence. Comme moi, elle parlait espagnol à ma fille. J’avais l’impression de lui transmettre les valeurs liées à ma culture. Le fait d’échanger en espagnol avec Louise est très symbolique. Cette langue nous unit l’une à l’autre. J’ai la chance de pouvoir facilement séparer vie professionnelle et vie privée. Quand je rentre à la maison, j’enfile des vêtements plus cool et je me consacre totalement à ma fille. Même quand je dois être présente à une soirée à Amsterdam ou à Knokke, je fais en sorte de rentrer le soir même à la maison. Le rituel du matin avec Louise, c’est sacré ! Au bureau, je parle peu de ma vie privée, mais ça ne m’empêche pas d’emmener Louise dans les ateliers Natan ou de ramener des échantillons de tissu à la maison.” L’astuce pour pouvoir tout faire ? Planifier chaque semaine bien à l’avance, pour être certaine d’avoir au moins une soirée en amoureux (juste tous les deux) et un moment rien qu’avec ma fille. - Gloria Barudy Vasquez, 48 ans, General Manager chez Natan et maman de 1 enfant.

Habiter au centre-ville

"Quand mon fils aîné, Alexandre, a été diagnostiqué autiste, j’ai eu l’impression que le monde s’écroulait. Sur le moment, on éprouve de la douleur et du découragement... À l’époque, mon ex-mari et moi étions antiquaires ; un couple plein d’ambition dont le business marchait bien. Cinq ans après la naissance d’Alexandre, l’arrivée de mon deuxième bébé m’a sauvée. Pendant cinq ans, j’avais mis ma carrière professionnelle sur pause pour me consacrer à ma famille, mais à la séparation, j’ai dû tout reconstruire. J’ai repris la direction d’une galerie fondée par ma mère et ouvert une autre, à Liège. Mon métier, c’est une passion. Je rencontre les artistes dans leur atelier, j’organise les expos à la galerie, je participe à des foires internationales. Pour offrir un service parfait à mes clients, je m’occupe même de la livraison des œuvres. De l’accrochage des pièces à la gestion administrative, j’exerce un métier prenant , qui me laisse peu de temps libre. Dernièrement, Pierre, mon cadet, m’a dit que je faisais le plus beau métier du monde. Cette remarque m’a touchée. L’année prochaine, il compte me rejoindre à la galerie. Pour moi, c’est une immense joie de pouvoir travailler en famille ; le début d’une nouvelle aventure.” Et pour combiner tout ça ? Je me suis installée dans le centre-ville. Tout se trouve à proximité. Et comme j’habite au-dessus de mon lieu de travail, je suis proche de mes fils, même quand la galerie est ouverte - Christine Colon, 55 ans, galeriste et maman de deux enfants. 

Faire appel au papa

“Quand mes enfants étaient petits, j’avais une vie professionnelle prenante, mais pas dans le secteur de l’hôtellerie. Et tant mieux : je ne travaillais ni le soir ni le week-end. Et comme j’étais très organisée, tout s’est passé de manière fluide. L’organisation, c’est la base de tout. Tout comme trouver les bons relais pour prendre la main en cas d’urgence. Aujourd’hui, notre aîné (34 ans) et notre cadette (28 ans) nous ont rejoints dans l’entreprise familiale. Je suis également grand-mère. Ça ajoute du piment (rires). Mon métier actuel résulte d’une reconversion. Je l’exerce sans culpabilité car mes enfants sont tous partis du nid. Seul bémol : je vois peu mes petits-enfants. Si je compare l’attitude des jeunes pères à l’égard de leur famille à celle de la génération d’avant, on a fait d’énormes progrès. Avant, une femme qui sacrifiait tout pour sa carrière était considérée comme une mauvaise épouse et une mauvaise mère. Les modèles ont changé. La société n’est plus dans le jugement, heureusement.” En cas de coup de stress ? Faire appel au papa ! Prioriser sur la chose la plus urgente et laisser tomber le reste. - Françoise Jolly, 59 ans, propriétaire du Domaine de Naxhelet et maman de 2 enfants. 

Un calendrier

“À 15 ans, je voulais déjà être maman. J’ai eu mes enfants (10, 8 et 4 ans) bien plus tard, mais cette envie était fortement ancrée en moi. C’est à la naissance du second - deux heures après l’accouchement exactement - que j’ai décidé de fonder mon agence, spécialisée dans la gastronomie. Je n’ai même pas attendu d’être sortie de la clinique pour prendre mon numéro d’entreprise. Je ne crois pas au concept de Work-Life Balance ; je vis tout de manière intense et passionnée. Je peux par exemple partir en Équateur avec Pierre Marcolini et ne téléphoner qu’une seule fois à mes enfants de la semaine. À l’inverse, en juillet et en août, je déconnecte complètement, je ne lis même pas mes mails. Pareil quand je vais rechercher mes enfants à l’école. Je planque mon téléphone dans le coffre de la voiture pour être sûre de ne pas être dérangée. J’ai aussi délégué tout ce qui ne m’apportait aucun plaisir comme conduire les enfants à leurs activités sportives. En revanche, j’adore jardiner, voyager et cuisiner avec eux. Dernièrement, ma fille m’a demandé combien d’années il lui restait avant de pouvoir faire le même métier que moi. Je dois lui avoir transmis ma passion.” Le bricolage qui aide la famille ? Un calendrier plein de couleurs, qui permet aux enfants de suivre le programme, de planifier leurs journées (et mes voyages) et de décompter les jours. - Alice Bown, 41 ans, attachée de presse et maman de 3 enfants. 

Les plats traiteurs

“Mon fils aîné (9 ans) et mes jumeaux (8 ans) se suivent avec 9 mois et 12 jours d’écart. Autant dire que cette période de ma vie a été particulièrement intense. J’aurais évidemment pu m’arrêter là, mais j’avais un petit goût de trop peu ; l’impression de n’avoir pas profité de mes grossesses. Le quatrième bébé est arrivé par surprise et je n’ai absolument aucun regret. La gestion quotidienne de 8 restaurants et 4 espaces traiteur est évidemment un travail archi-prenant. Le soir, quand je suis à la maison avec les enfants, mon téléphone sonne systématiquement. Il y a toujours bien une urgence à régler dans l’un des restaurants. Si j’éprouve un peu de culpabilité sur le moment, je ne peux pas m’empêcher de décrocher. Mon travail, c’est mon équilibre. Ce qui me sauve, c’est de pouvoir compter sur mon mari, qui travaille dans la finance et dont les horaires sont plus réguliers que les miens. Malgré mon emploi du temps chargé, je fais en sorte de conserver du temps pour le sport (trois fois par semaine) et les sorties sans enfants. On aime aussi, à l’occasion, emmener un seul enfant au resto. L’occasion de lui réserver toute notre attention. C’est important.” Le bon plan qui sauve la vie ? Les plats traiteurs. Rentrer d’une longue journée de travail et ne pas devoir systématiquement cuisiner en plus des bains, des biberons et des devoirs, c’est un luxe inestimable. - Tatiana Litvine, 38 ans, responsable communication et évènements pour lavillalorraine.be et maman de 4 enfants.  

Déconnecter 

“Mon premier bébé, c’est ma marque de bijoux. Avec Gilles, mon mari, nous avons toujours su que nous voulions des enfants. Très naturellement, c’est moi qui ai choisi de dégager du temps pour m’occuper de nos deux fils (5 ans et demi et 3 ans) pendant que Gilles se consacrait au développement de la marque. Je n’ai évidemment pas tourné le dos à mon travail de création. Disons que je m’organise autrement. De 6 h 30 à 9 h et après 15 h, je suis là pour nos fils. Mais quand j’arrive au bureau, je déborde d’énergie. Je pense que mon bonheur est communicatif. Dans ma vie de maman, tout est très cadré. Le matin, je préviens les enfants de ce qu’on fera l’après-midi (du sport, des biscuits ou une balade à vélo) et je leur demande ce qu’ils ont envie de manger le soir. Ça leur évite d’être mis devant le fait accompli et donc... de râler. Pour moi, c’est un gain de temps et d’énergie. Il y a un an et demi, nous avons lancé Blue Nash (un clin d’œil au prénom de notre fils aîné), une marque plus haut de gamme en or et diamants. Preuve que même si je suis une maman très investie, mon projet professionnel continue de me passionner plus que tout.” La règle d’or de maman bosseuse ? S’interdire totalement de toucher à son ordi ou à ses dossiers quand on est avec les enfants. Une règle d’or incontournable qui compense les inconvénients d’une vie très active. - Margaux Spruyt, 33 ans, fondatrice de la marque I.M.A.G.I.N Jewels et maman de 2 enfants. 

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