Désolé, mais nous allons encore jouer un peu avec vos nerfs, le temps de tracer les grandes lignes du portrait. Réinterprétation esthétique presque premier degré de son illustre aïeule de 1962, la nouvelle A110 a aussi la même raison d'être : le plaisir intense de la conduite. En même temps, elle est évidemment une voiture de son époque. Plus grande, plus généreuse en équipement (GPS, clim, direction assistée, aides électroniques)… donc plus lourde. 1.103 kg, c'est près du double du poids de l'Alpine originelle, mais ça reste très léger selon les standards actuels. C'est même un bon 300 kg de moins qu'une Porsche Cayman. Pour trouver plus light, il faut le dépouillement d'une Lotus ou le châssis carbone d'une Alfa 4C (l’Alpine étant en alu).
Comme hier, en mieux
Alpine a toujours eu Porsche dans le collimateur et c'est toujours le cas. La première Alpine avait le moteur tout à l'arrière, comme les 356 et 911, la nouvelle a un moteur central, comme le Cayman.
Mais Alpine a toujours été larguée par Porsche sur le plan de la finition. Aujourd'hui, l'écart s'est resserré mais on trouve encore dans l'Alpine des plastiques un peu légers et question rangements, à l'exception d'une petite place pour le smartphone sous la console et d'un porte-canette mal positionné, c'est le néant absolu. Pas de boîte à gants, pas de vide poche, pas de filet, rien ! L'Alpine propose tout de même deux (petits) coffres, un devant, un derrière. Mais terminons le tour de l'habitacle en précisant que les grands conducteurs ne trouveront pas la position de conduite idéale en raison de réglages un peu justes. Tout ceci ressemble à une longue liste de défauts. Pourtant rien n'est rédhibitoire, tant il est bon de se trouver dans cette légende du sport auto ressuscitée, qui est par ailleurs d'une beauté folle sur la route. Bon, vous avez assez attendu. Il est temps de passer aux impressions de conduite...
Alleluia
Voilà, vous savez. En gros, après trois virages, les réserves sur la position de conduite sont oubliées. Sur la route, l'Alpine a la pureté de la 4C sans sa radicalité. Elle a la facilité et le confort de conduite au quotidien de la Porsche 718, avec un esprit sensiblement plus joueur. Les ingénieurs ont fait un magnifique travail pour que le "pilote" se sente immédiatement en communication avec la voiture. Les baquets sont parfaits, la direction est précise et incisive, les suspensions - pas excessivement raides - autorisent des vitesses de passage impressionnantes et l'équilibre est proche de la perfection. Enfin, le poids (presque) plume de la voiture permet au 1.8 turbo, qu'on imaginait un peu limite avec "seulement" 252ch, de s'exprimer pleinement, d'autant que Renault a tendance à plutôt miser sur le couple. Et là, l'excellente boîte auto double-embrayage est une alliée de choix. Même sur le circuit très technique où nous avons aussi essayé l'Alpine, nous nous sommes littéralement éclatés au volant de cette machine hargneuse mais pas méchante, qui se place exactement où et comme on le désire.
Bref, Alpine réussit son retour avec l'art et la manière !
Les plus
- Voiture de caractère mais utilisable au quotidien
- Compromis confort/tenue de route
- Mécanique agréable
- Style très réussi
Les moins
- Trop peu d’espaces de rangement
- Position de conduite perfectible
- Finition également
- Le prix d’une Porsche…
L'A110 Première Edition en quelques chiffres
- Moteur : 4 cyl. turbo, essence, 1.798cc ; 252ch à 6.000tr/min ; 320Nm à 2.000tr/min.
- Transmission : aux roues arrière.
- Boîte : Auto double embrayage 7 rapports.
- L/l/h (mm) : 4.180/1.798/1.252
- Poids à vide (kg) : 1.103
- Volume du coffre (l) : 100 + 96
- Réservoir (l) : 45
- 0 à 100 km/h (sec.) : 4,5
- Vitesse maxi (km/h) : 250
- Conso mixte (l/100 km) : 6,1
- CO2 (g/km) : 138
- Prix (€) : 58.800