Au Cul de Poule, le restaurant bistronomique à découvrir à deux pas de chez nous

De temps en temps, Carlo aime replonger dans ses racines champenoises et jouer au touriste avec Florence pour nous dénicher des pépites, comme Au Cul de Poule, une adresse bistronomique prisée par les Rémois.

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE |

Il faut que je vous confie une info tout à fait personnelle. Malgré mon patronyme cent pour cent “rital”, je suis à moitié champenois. Une partie de mes arrière-grands-parents tenaient un restaurant réputé à Reims, tandis que la famille de ma grand-mère produisait du champagne depuis la fin du XIXe dans la Vallée de la Marne, à Cumières, à l’ombre de l’abbaye d’Hautvillers, berceau du champagne. De temps en temps j’aime me replonger dans l’ambiance locale et jouer au touriste en tentant d’y dénicher l’une ou l’autre adresse.

La vidéo du jour :

Le lieu

Cette fois, mon informateur est mon cousin François, qui me rencarde une adresse courue des Rémois, Au Cul de Poule, dont la promesse semble plus bistronomique que bistrot tout court ; ça tombe bien, nous n’avions pas forcément envie de laisser tous nos avoirs dans un des étoilés réputés de la région. À dix minutes de la cathédrale, ce restaurant est déjà totalement rempli au premier service de 19 h 30, un samedi soir.

Nous sommes quatre à table ce soir-là, en mode “Belges en goguette”. Le public est clairement local, plutôt jeune, on croise illico les patrons qui font tourner la boutique en couple. Stéphane et Peggy Kikel dégagent tout de suite cette aura de professionnalisme efficace, tant quant à la capacité de satisfaire les clients que de faire marcher le commerce. Tout est efficace et rôdé, tant au niveau de la prise de commande (d’abord les apéros, puis le manger, puis le vin) qu’au niveau de la cuisine, où on sent que “ça envoie” sans traîner, car après le premier service, clairement, il y en a un deuxième.

Dans l'assiette

La carte donne envie, synthèse des néo-standards de la cuisine de bistrot un peu branchée, avec du lobster roll (15 €), “évidemment” du thon et du saumon et, plus rares, des cuisses de grenouille. Florence se laisse tenter par le lobster roll – dont le homard se revendique bleu-blanc-breton – et j’opte pour les cuisses de grenouille (15 €) ; oui, je sais, c’est mal ! Le roll est gourmand, bien dans sa mayo, même s’il ne déborde pas de homard et, petit détail qui reviendra comme un refrain pendant tout le repas, il est garni de lamelles de jeunes oignons. Mes cuisses de grenouilles ne mentionnent pas leur origine, mais elles sont bien dodues, j’aurais préféré qu’on sente un peu le côté “sauté”, ça manque un peu de “croûte” au contact lingual et d’un poil d’assaisonnement, mais j’en mange tellement rarement que je ne boude pas mon plaisir. J’arrive même à convaincre Florence d’en gober une (ça lui rappellera les restos chinois de son enfance), ça glisse, mais elle se rince vite, vite les doigts au rince-doigts comme pour expier l’acte de manger ce mets. Elle me confiera plus tard une légère phobie des batraciens.

Pour suivre, des classiques comme un vol-au-vent annoncé au ris de veau et sot-l’y-laisse, du thon (encore) mais aussi des belles propositions en matière de bidoche signée, ainsi qu’une carte des tartares qui donne solidement envie (la suite prouvera que cette envie était justifiée). Florence opte pour le vol-au-vent (30 €) qui se présente, non pas avec une “vidée” remplie, mais un disque de pâte par-dessus les gourmandises bien saucées et bien assaisonnées, le plat est plébiscité par la tablée. Je choisis le tartare “goût béarnaise” et l’américainophile que je suis rend les armes. La viande de charolais a du goût, la découpe “couteau” est juste à la bonne dimension et malgré le jaune d’œuf cyclope (et les jeunes oignons) par-dessus (ça fait un peu années 80), je prends mon pied. Je m’amuse aussi avec les frites, très franco-françaises assumées (petit goût de thym) tandis que le reste de la table profite d’une très honnête purée (petits pois et jeunes oignons) avec le vol-au-vent.

Découvrez le menu en photos :

On arrose tout cela avec un Marsannay de Stéphane Pataille (qui tutoie les 80 €), mais il s’agit d’une référence en vins “propres” en Bourgogne et il était possible d’opter pour des flacons moins onéreux et tout à fait honnêtes. Les champagnes “à la flûte” proposés à l’apéro sont par ailleurs très bien sélectionnés. Du dessert ? On n’en peut plus, mais le groupe décide quand même de commander un riz au lait (10 €) servi “format piscine”, avec des pop-corn pour l’ambiance, il ne réinvente sûrement pas le riz au lait (ce n’est d’ailleurs pas nécessaire) et le chef a ici renoncé à son tic “jeunes oignons”, ouf !

Verdict

Au final, cette soirée qui concluait deux jours en Champagne plutôt réjouissants nous a donné l’impression d’être des Rémois parmi les Rémois. J’écluse la dernière goutte de Marsannay à la mémoire de mes arrière-grands-mères, Eugénie Cogne, patronne de restaurant, Hortense Geoffroy, vigneronne, en me promettant de revenir plus souvent dans cette région qui, au-delà des bulles, offre quelques pépites qu’il faut un peu chercher.

Adresse ? 46 boulevard Carteret, 51100 Reims - Informations et réservations : ici

À visiter

Si vous êtes en Champagne, il faut découvrir le “nouveau” musée Pressoria à Aÿ (entraînez-vous, ça se prononce Ailly). Une véritable expérience et beaucoup de gai savoir sur la vigne et le vin !

Adresse ? 11 boulevard Pierre Cheval, 51160 Ay

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