Aux Armes de Bruxelles: un restaurant empreint de tradition

Aux Armes de Bruxelles, c'est une belle endormie qui revit. Il y a un an, Rudy Vanlanker (propriétaire de Léon) a repris l'enseigne. Fermeture, travaux, restauration et... relance!

Texte et Photos: Carlo De Pascal et Florence Hainaut |

Fou de cuisine traditionnelle, avant d’écrire ce papier sur les Armes, j’y suis allé trois fois, dont une fois invité par le service de presse et une autre avec Florence qui, pour l’occasion, a bien voulu manger à la carte. J’ai donc pu faire un petit tour de ladite carte, entre tête pressée et crêpes flambées.

Le Lieu

Les Armes, c’est d’abord un lieu sis dans la rue des Bouchers, tristement célèbre pour ses restaurants attrape-touristes. Les Armes et Léon font heureusement exception à cette pratique. Les Armes, c’est un décor, une salle principale aux accents Art déco désormais privée de nappes, pour faire “brasserie”… Cette salle a un charme fou, une modernité devenue classique, presque un témoin de l’Histoire. À gauche, la salle de la rotonde, échappée d’un intérieur bourgeois de grand-mère à foulard Hermès, ornée de scènes de chasse et de portraits royaux.

On nage dans un classicisme un peu conservateur, mais l’ensemble, restauré à la perfection, a fière allure. On s’installe, on boit une Veulemans au fût, la pils maison, et là, on a quand même un tout petit choc culturel : la carte qui, jusqu’à l’été arborait une magnifique typo vintage, a changé de look : il y a des photos ! Petit faux pas, en contradiction avec la belle atmosphère classique, indémodable ; svp, rendez-nous la carte d’avant !

Dans l'assiette

Oublions ce détail et concentrons-nous sur quelques belles spécialités nationales. La tête pressée (13,50 €). Avec de vrais morceaux qui goûtent bon la viande et une gelée pas gélatineuse issue d’un excellent bouillon. Mention spéciale pour les croquettes de volaille sauce Madère (14,75 €). Moi dès qu’on dit “sauce Madère“, j’ai l’impression d’être redevenu petit et de goûter pour la première fois un truc que je vais adorer toute ma vie. Florence, elle, donne un bon bulletin aux moules, même simplement “marinière”. Je dois encore la convaincre que oui, un plat classique peut être mieux que sa version revisitée à la coriandre.

Le filet pur, sauce au poivre concassé (32,80 €), assure le job. On n’a pas spécialement d’infos sur l’origine de la viande, mais le morceau, commandé bleu arrivera bleu, tendre, savoureuxet la sauce nous replonge dans une belgitude presque oubliée. J’attendais beaucoup du vol-au-vent (19,75 €) d’autant qu’il est annoncé avec un petit topping de sauce mousseline, un plus qui me fait battre des mains.

Contrat rempli, mais sans extase. N’empêche, le plat est enveloppant, rassurant. Les frites sont fraîches, à la graisse de boeuf et elles tiennent bien la route, on pioche avec les doigts et avec joie et on plonge avec gourmandise dans la mayo maison qui tombe juste à point.

Le clou de la soirée

Un des clous de ce ballet bien orchestré, c’est la crêpe flambée à la Mandarine Napoléon. Le flambage obéit à un rituel rodé, un spectacle qui réjouit les serveurs autant que les mangeurs. Le plaisir se prolonge quand la crêpe arrive, entre beurre, sucre, mandarine et glace vanille, c’est intense, énorme !

Côté liquides, une carte sans surprise aux accents français bien élevés ; on se souviendra avec plaisir d’un Sancerre rouge servi à bonne température moyennant quelques manipulations et sinon, nos spécialités du terroir aiment la bière. Mangez à la bière, c’est joyeux !

On y retourne ? Oui, j’ai de nouveau accroché cette adresse au tableau de mes standards belgicains, en espérant que l’envie légitime de séduire le touriste ne cède jamais le pas au plaisir des mangeurs locaux.

13 rue des Bouchers, 1000 Bruxelles. auxarmesdebruxelles.com

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