Le mariage de la côte belge et de l’art contemporain

Beaufort, le festival différent

Un festival d’art contemporain avec vue sur mer, ça vous parle ? Pour sa huitième édition, ce rendez-vous artistique programmé du 27 mars au 3 novembre 2024 fait dialoguer création artistique, nature sauvage et environnement urbain dans une approche collective et rassembleuse. Conçu comme une balade à la découverte des œuvres nouvellement installées tout au long du littoral belge, mais aussi de la quarantaine de sculptures issues de précédentes triennales qui ont trouvé une place définitive dans le Parc de Sculptures Beaufort, ce festival offre un panorama large et hybride de la création artistique du 21ème siècle. La force de ce rendez-vous réside aussi dans la pertinence de sa proposition artistique. Cette année encore, pas moins de 18 artistes de renommée internationale présenteront une œuvre ou une installation à La Panne, Coxyde, Oostduinkerke, Nieuport, Middelkerke, Ostende, Westende, le Coq, Wenduine, Blankenberge, Knokke ou encore Zeebrugge.

Le plaisir de l’inattendu

Beaufort24, c’est le festival de tous les possibles : celui d’être charmé par une œuvre découverte lors d’une balade en famille sur le sable, mais aussi le plaisir, tout aussi magique, qu’on ressent quand on se plonge plus profondément dans l’univers des artistes de cette nouvelle édition. « Fabric of life, le poème de Kay Ryan choisi pour illustrer la thématique de Beaufort24, développe le concept d’interconnexion, central dans nos vies », explique Els Wuyts, Commissaire de la triennale. « Il s’agit du tissu de la vie : un assemblage de lignes et de fibres, de directions et de motifs différents auxquels les artistes donnent un sens ». Un sens différent pour chacun, mais aussi l’amorce d’un dialogue avec les paysages, les mythes et légendes de la côte belge, berceau de cette triennale.

Une artiste inspirée par la mer

Parmi les artistes choisis pour cette édition, Lucie Lanzini, une plasticienne installée à Bruxelles depuis 2010, s’est amusée à porter un regard neuf sur un paysage qu’elle connaissait déjà : « j’ai toujours été fascinée par les bâtiments qu’on aperçoit depuis la digue et les reflets de la mer dans cette succession de baies vitrées qui lui font face. Ce sont ces fragments d’architecture qui m’ont inspiré Trouble Sea, l’installation que je présenterai à l’occasion de cette triennale. Conformément au souhait de la commissaire, nous avons choisi un endroit - juste derrière la dune, à 100 mètres de la mer - qui me permet de faire référence au paysage de manière indirecte. Élément central de l’œuvre, la baie vitrée dont le cadre est en acier peint et poli est présentée en taille réelle, ce qui permet au public d’entretenir un rapport physique avec l’œuvre. J’y ai intégré un verre océanique martelé de couleur bleu clair dont le nom est un énième clin d’œil à la mer. J’envisage cette œuvre comme une sorte de carte postale à laquelle j’ai tenu à ajouter une corde, un élément récurrent dans mon travail qui nous lie autant qu’il nous enferme. Bien qu’elle soit coulée dans le bronze, de loin, elle semble réelle. Conformément à mon envie de titiller l’imagination du spectateur, l’effet trompe-l’œil est saisissant. »