Belmondo, Delon, pourquoi leur charme est-il éternel?

Alors que l’on nous annonce le décès de l’icône du cinéma Jean-Paul Belmondo, c’est l’occasion de se replonger dans la fascination qu’il a exercé sur toute une génération et sur l'aura de ces acteurs qui ont été les premiers sex-symboles.

Ingrid Van Langhendonck, Photos DR |

Au tournant des années 60, le cinéma a le vent en poupe. Avec cette évolution exponentielle, on voit surgir les premières stars… Alors que jusque-là, les acteurs de cinéma étaient pour la plupart des acteurs formés pour le théâtre, et recyclés ensuite pour déclamer leur texte devant la caméra. Ils étaient souvent des personnages au langage ampoulé et à l’allure un peu empruntée, une dégaine stéréotypée des arts de la scène… Quand les premiers acteurs de cinéma font leur apparition, une nouvelle génération de célébrités émerge. Parmi eux, on trouve des personnalités flamboyantes comme les deux stars que sont Jean-Paul Belmondo et Alain Delon… Deux hommes très différents, mais qui ont pourtant, chacun de leur côté, éveillé de nombreuses passions. Il a souvent été dit qu’Alain Delon était l’incarnation de la beauté plastique, alors que Belmondo, pour sa part, était plutôt l’homme plein de charme, drôle et séducteur…

En 1970, on les trouve réunis à l'écran à la sortie du film Borsalino. Le film est mythique, on y raconte comment deux jeunes voyoux tentent de devenir les rois de la pègre marseillaise... Les deux acteurs sont déjà connus et célèbres, les associer à l'écran est un coup de génie car le film fait près de 5 millions d'entrées. On les reverra ensuite donner la réplique à Vanessa Paradis en 1998 dans le film Une Chance sur Deux avec le même plaisir et le même charme...  Ils incarnent en effet, chacun, une facette du charme masculin et de la séduction, une certaine idée de la masculinité en pleine période yéyé. Mais en quoi nous ont-ils tant fait rêver ?

Delon, le beau ténébreux

Révélé au public dès 1958, il se fait connaître à travers des films comme le Guépard, Rocco et ses frères ou encore La Tulipe Noire en 1964... C'est en 1968 que sa notoriété explose avec le film La Piscine, où il donne la réplique à la non-moins sublime Romi Schneider avec qui il forme un couple sulfureux. Un film à fleur de peau qui fera de lui un sex-symbol mystérieux, une beauté fatale et presque dangereuse, malgré ses nombreux rôles de flic dans les années 70 et 80.

Belmondo, le charmeur baroudeur

Jean-Paul Belmondo, c'est un aventurier, malgré une formation essentiellement théâtrale et une belle carrière sur les planches, dans des productions classiques, au cinéma, ce sera bébèl ... De sa première apparition dans le film A Bout de Souffle en 1960, en passant par Cartouche, Le Magnifique, Le Guignolo ou L'Homme de Rio, il épate et fait rire en même temps. On le sait, il réalise lui-même toutes ses cascades et ne mise pas vraiment sur son physique, mais sur son humour et son charme pour se rendre irrésistible. Une alchimie exubérante qui fonctionnera jusqu'à son dernier grand film, l'Itinéraire d'un Enfant Gâté en 1998, où il incarne Sam Lion, l'aventurier ultime.

Pourquoi ils nous fascinent toujours?

Parce qu'il y a un peu d'éternel masculin dans ces deux personnalités. Fantasque ou mystérieux, ils sont chacun l'incarnation d'une certaine idée de la masculinité. Séducteurs mais gentlemen, un voyou mais pas trop, qui rassure, qui séduit, qui intimide et qui fait rire à la fois. Chacun dans son personnage, ils ont réussi à construire toute une carrière. Delon en mode sombre, ténébreux et torturé. Belmondo en mode détendu, souriant et casse-cou. Si chaque décennie a eu son lot de sex-symboles masculins, c'est assurément une icône inoubliable de la séduction qui s'éteint ce jour avec Jean-Paul Belmondo...