Business au féminin : rencontre avec Charlotte Beaude, créatrice de sacs et entrepreneure

C'est seule, après une carrière en tant qu'architecte d'intérieur qu'elle se décide  d'entreprendre son rêve. Aujourd'hui, synonyme de femme affirmée et indépendante, Charlotte Beaude vit de sa passion au quotidien.  À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, elle nous livre qui se cache derrière la Maison belge de sacs à main et d'accessoires haut de gamme. 
 

Par Marie Honnay. Photos : Charlotte Beaude |

Son showroom/espace de vente est installé dans une rue de la capitale qui compte peu de boutiques. Si vous passez sans vous arrêter, vous pourriez d’ailleurs penser que cet écrin ultra pur est le studio d’une architecte d’intérieur en vue. Vous n’auriez pas tort. Enfin, pas tout à fait. Charlotte Beaude (30 ans tout juste) a étudié l’architecture d’intérieur et le design produits au CAD à Bruxelles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le style qu’elle a donné à ce rez-de-chaussée ixellois a tout pour nous faire fantasmer : dominante de bois blond, bar-comptoir à l’allure folle, grands miroirs, fleurs sauvages jetées dans un vase... La déco du lieu n’est, évidemment, que l’une des raisons de passer la porte du numéro 34 de la rue de la Réforme. Les autres se nomment Carine, Germaine ou encore Louise ; les accessoires furieusement désirables de cette jeune créatrice avec qui nous avons discuté sacs, artisanat et entrepreunariat à l'occassion de la journée internationale des droits des femmes. 

Vous auriez pu ne jamais sortir du registre de l’architecture. Alors, pourquoi le sac ?

J’ai toujours eu une fascination pour les beaux accessoires. Ceux de ma mère d’abord. C’est d’ailleurs avec elle que j’ai, très jeune, créé des sacs sur base de matières de récupération. Cette marque, c’est, en quelque sorte, un rêve de petite fille. Je l’ai lancée en décembre 2020. Le dessin de mes premiers modèles en 3D ne s’éloignait finalement pas tellement de mon premier métier. La recherche de cuirs de qualité, mais aussi d’artisans capables de les fabriquer comme je le souhaitais, m’a demandé beaucoup de temps. Le monde de la maroquinerie est assez fermé. Pour y être acceptée, il faut faire preuve de persévérance. Tous nos accessoires sont made in Europe - France et Italie -, un gage de qualité.

Caroline, Louise, Germaine. Qui sont ces femmes au prénom charmant qui vous ont inspiré le nom de vos sacs ?

Des femmes de ma famille à qui j’ai voulu rendre hommage. Je cultive un petit côté suranné qui définit bien l’essence de la marque. Quant aux nombres, ils correspondent à des moments de la journée. Pour chaque sac, j’ai voulu répondre à différents besoins de notre vie. Le 12-14 de Louise (un clin d’œil à ma grand-mère paternelle) est double avec un côté pile et un côté face. Je l’ai imaginé au bras d’une femme qui se rend à un lunch professionnel. D’un côté, il affiche un fermoir bijou, mais si vous le retournez, il se montre beaucoup plus discret. Parce qu’on n’a pas forcément envie de se faire remarquer...

Chaque modèle est très réfléchi. On perçoit votre obsession pour l’aspect pratique des choses.

J’aime en effet que mes sacs soient beaux, mais aussi pratiques et ergonomiques. Le 18.22 de Louise est un sac du soir qu’on peut porter sans sa chaîne dans un esprit pochette. Sa forme légèrement arrondie lui assure une bonne prise en main. J’ai aussi placé une poche secrète à l’arrière et, dans un souci de discrétion et de sobriété, je l’ai dessiné sans fermoir.


À propos de ses créations, Charlotte Beaude avoue cultiver un petit côté suranné qui définit bien l’essence de la marque.

Dans un tout autre style, le 17 de Mathilde - qui affiche, lui aussi, un style rétro très assumé - est beaucoup plus ludique. On dirait un sac de piscine ?

C’est un peu ça. Mathilde, comme mon autre grand-mère, est un modèle pochon en agneau plongé décliné en cinq versions, dont un cuir ambré très seventies. C’est un fourre-tout à l’allure décontractée qu’on peut ranger à plat dans une valise quand on part en voyage.

S’il ne fallait s’offrir qu’un seul sac Charlotte Beaude, vous nous diriez lequel ?

Le 14 de Carine, le petit frère du Louise, est le plus polyvalent de tous. Comme le Germaine et le Louise, il est en cuir de veau lisse issu d’une tannerie française.

C’est aussi celui qui s’inscrit le plus dans la mouvance des “nouveaux classiques” et dont l’esprit évoque d’autres marques comme Delvaux ou Celine.

Ce sac est un hommage à ma mère. Sa force, c’est sa simplicité, mais aussi son caractère affirmé. C’est le sac qu’on porte tout le temps et qui, je l’espère, ne se démodera pas.

Vous cultivez un sacré penchant pour les foulards en soie, un autre accessoire archi-classique qui revient sur le devant de la scène.

Je suis née dans un foulard de soie (elle rit). Pour mes différents modèles en soie italienne, je me suis replongée dans mes souvenirs d’enfance. Pour moi, c’est l’accessoire le plus intemporel qui soit. S’il est beau et de qualité, vous le gardez toute votre vie. Ce printemps, je vais d’ailleurs lancer une chemise, un top et une robe en soie, ainsi... qu’un nouveau modèle de sac. L’occasion de prolonger le voyage.

Découvrez son univers en 6 accessoires incontournables :

charlotte-beaude.com

Retrouvez  notre rencontre avec Charlotte Beaude dans votre So Soir ce samedi 12 mars en supplément du journal Le Soir ou dans la version online sur https://journal.lesoir.be

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