Ce qu’il faut retenir du défilé Dior printemps-été 2018

Féministe, mais pas toujours ultra féminine, la dernière collection aux accents rétro et arty réalisée par Maria Grazia Chiuri pour Christian Dior et présentée au Musée Rodin, célèbre le septantième anniversaire de la griffe. Mais qu’en retenir ?

Par Tiffany Sales. Photos : Reporters. |

La grotte aux parois couvertes d’éclats de miroir

Comme à son habitude, le défilé printemps-été 2018 de Dior s’est tenu au Musée Rodin. Plus particulièrement, dans une grotte artificielle reconstituée dans le jardin du Musée, aux grandes colonnes et aux parois couvertes d’éclats de miroir. Une grotte de luxe inspirée de Niki de Saint Phalle, artiste féminine et engagée. « Elle était d'une grande audace, et avait trouvé le moyen de faire ce qu'elle voulait vraiment dans la vie », raconte la directrice artistique, Maria Grazia Chiuri à l’AFP.

Une brillante idée pour refléter avec brio les silhouettes colorées des mannequins.

Un défilé de haute voltige et féministe 

Le défilé a commencé par une question inscrite sur une marinière : « Why Have Been There No Great Women Artists ? » (« Pourquoi n'y a-t-il pas ici de Grandes Femmes Artistes ?»), une interrogation tirée d’un essai publié en 1971 et rédigé par l’historienne de l’art, Linda Nochlin. Un texte au titre provocateur mais très féministe qui a inspiré Maria Grazia Chiuri, pour ce défilé haute voltige.

« J'ai lu beaucoup d'ouvrages sur les raisons pour lesquelles il est si difficile pour les femmes de s'exprimer dans l'art », a raconté la créatrice à l'AFP, évoquant « le manque d'opportunités » et les « préjugés » que peuvent elles-mêmes avoir les femmes.

Une inspiration sixties

Pour trouver son inspiration pour cette collection, la directrice artistique s’est plongée dans les archives de la maison Dior. Plus particulièrement dans les images de Niki de Saint Phalle, habillée par Marc Bohan, à la tête de la maison de 1961 à 1989. En résulte, des minirobes aériennes ornées de miroirs, des combinaisons en cuir patchwork, des cabans à damiers graphiques, des motifs cœurs ou encore dinosaures qui rappellent les tenues portées par l’artiste.

Une collection assurément sixties qui mixe le style Chapeau melon et bottes de cuir avec l’esprit sportswear urbain du moment.

Les mannequins, totalement libres de leurs mouvements, n'ont quant à elles pas hésiter à dévoiler leur silhouette sous des pièces aériennes et des matières légères. La femme Dior est résolument une femme féminine et forte.