Changement d’heure : la technique du 5-10-15 pour ne pas décaler bébé dans son sommeil

L’heure d’été arrive ! Dans la nuit de samedi à dimanche, à 2 heures du matin, il sera 3 heures. Ce qui signifie que l’on perdra une heure de sommeil. Pour les parents d’un bébé, ce changement d’heure peut être une véritable source d’angoisse. Comment faire pour préparer son tout-petit et surtout pour éviter qu’il ne soit décalé dans son rythme ? On fait le point.

Par Anissa Hezzaz. Photos : Pexels |

Une heure de sommeil en moins : si à première vue, cela ne semble pas grand-chose, dans les faits, les parents le savent mieux que personne, ce changement d’heure peut avoir un gros impact sur le rythme d’un enfant. Appétit diminué, difficulté à s’endormir, ou encore humeur perturbée, sont autant de conséquences directes dans les jours qui suivent le changement d’heure. Pour les bébés, cela s’avère parfois encore plus compliqué, surtout quand les nuits sont déjà courtes à la base. Pour les parents exténués, une seule heure de sommeil peut être sacrée. Alors, comme faire pour que ce changement se fasse sans encombre pour tous les membres de la famille, en particulier pour notre mini-nous ?

Comme l’explique Marie-Pier dans son ouvrage Les Miracles du sommeil de 0 à 18 mois, tout changement dans ses habitudes qu’il s’agisse de poussée dentaire, l’entrée à la garderie, les voyages ou bien les changements d’heures peut grandement affecter le sommeil de son enfant.

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Pour respecter les besoins de sommeil de son enfant, il faudrait avant tout lui apprendre à s’endormir tout seul. Pour cela, elle préconise ce qu’elle nomme l’endormissement autonome. Autrement dit, on aide son bébé à développer ses propres compétences pour s’endormir tout seul, sans aide extérieure. Sur papier, cela semble facile, mais dans la pratique, on le sait, laisser son bébé pleurer, n’a rien d’évident.

Née dans les années 1960, cette technique a d’abord été avancée par un pédiatre de Boston, le docteur Richard Ferber. Cette méthode consiste à déposer son bébé dans son lit, de sortir de la chambre et de le laisser pleurer d’abord 5 minutes avant de retourner le voir. Au fur et à mesure que le temps passe, on peut ensuite attendre 10, puis 15 minutes. Controversée pendant des années, notamment avec le boom du cododo, l’endormissement autonome semble toutefois convaincre de nombreux parents. Comme le rappelle Marie-Pier dans son ouvrage ainsi que de nombreux spécialistes du sommeil, chaque bébé évolue à son propre rythme et a ses propres besoins : ainsi, si une technique fonctionne avec un bébé, un autre bébé pourrait ne pas du tout y être réceptif. Notez aussi que ce genre de technique pourra convenir à un bébé à partir de 4 mois. Rien ne sert donc de se mettre la pression, ni même de culpabiliser si cela ne fonctionne pas chez vous, vous auriez au moins essayé. Toutefois, si la méthode semble vous convaincre, il s’agit de l’appliquer selon certaines règles et garder en tête que l’endormissement autonome ne s’apprend pas du jour au lendemain. Comme pour un entrainement physique quelconque, les résultats viendront avec de la discipline et de la constance.

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Comment l’appliquer ?

D’abord, comme pour tout, il s’agit de créer une routine de sommeil et de la respecter à la lettre tous les jours. Si votre bébé a besoin qu’on lui lise une petite histoire avant de s’endormir ou qu’on lui chante une comptine pour être rassuré, alors gardez ce rituel chaque soir. Essayez aussi de respecter l’heure du coucher. Dans le cas du changement d’heure, on peut décaler son heure de coucher progressivement de quelques minutes les jours qui précèdent le jour J. Ensuite, une fois votre enfant couché dans son lit, sortez de la chambre. S’il n’a pas l’habitude de s’endormir tout seul, votre bébé sera en pleurs probablement : la première fois, attendez 5 minutes si vous le pouvez avant de retourner le voir, puis ensuite après 10 minutes et puis chaque 15 minutes ensuite. Il ne faut pas prendre bébé, il ne faut pas lui parler, il faut limiter les interventions au minimum et le plus silencieusement possible. Si 5 minutes de pleurs vous paraissent interminables, vous pouvez y aller plus doucement encore avec une attente progressive allant de 1 minute ou 3 minutes au début, selon votre tolérance. Puis ensuite 5 ou 8 minutes et puis 15 minutes. Il faut tenir compte de vos limites en tant que parent et vous écouter. Selon ce qui vous convient, pensez ensuite simplement à suivre la même constance et cohérence.

Marie-Pier rappelle aussi que sans entraînement au dodo, un enfant atteindra ses habitudes de sommeil stables et semblables à celles d’un adulte vers l’âge de 3 ans. Ainsi, si vous n’êtes pas convaincu par la méthode 5-10-15 et que vous en avez essayé d’autres qui n’ont pas abouti, pas de panique : votre enfant finira bien par faire ses nuits un jour ou l’autre.