Adepte de mobilité douce, Amélie n’utilise pourtant plus de vélo personnel pour se déplacer en ville. Pour effectuer les travaux dans sa maison en province de Liège, Thomas a loué de nombreuses machines et outils. Éric, développeur, prend une formule d’abonnement mensuel quand il a besoin de se servir d’un programme précis dans le cadre de son travail ou de ses loisirs plutôt que d’acheter une licence de programme. Tous les trois ont adopté ce que l’on appelle l’économie d’usage ou l’économie de fonctionnalité, un modèle où l’on utilise les biens en location plutôt qu’en possession. On n’achète plus les choses, on les loue quand on en a besoin.
Les vélos et trottinettes électriques
Ne plus posséder de vélo, c’est ne plus avoir les soucis qui vont avec, précise Amélie. Je roule avec Villo quand je suis à Bruxelles et je trouve toujours un vélo en bon état à disposition partout dans la ville, sans frais d’entretien, sans réparations, sans risque de vol, une grande problématique pour tous les citadins à vélo. L’avantage aussi, c’est que le produit évolue avec son temps, sans impact pour le consommateur. Il y a aujourd’hui des Villo électriques. Si j’avais voulu passer à l’électrique et changer de vélo, cela m’aurait engendré beaucoup trop de frais. Mon abonnement me coûte ici à peine une trentaine d’euros par an ! La porte d’entrée dans l’économie d’usage est souvent une question de réduction des coûts.
Les outils et machines
Quand Thomas, actuaire, a effectué des travaux dans sa maison en province de Liège, l’idée de louer des outils et machines s’est rapidement imposée. On est vite confronté au coût et une question se pose rapidement : de quoi ai-je souvent besoin ? Dans ce cas, je l’achète, le reste, mieux vaut le louer. Louer des machines, c’est aussi avoir accès à un meilleur matériel. En louant, j’ai pu utiliser des machines professionnelles plus puissantes. Quand on doit arracher un sol au marteau-piqueur, c’est plus pratique. Sans ces solutions, son budget aurait explosé. J’aurais sans doute dû faire appel à un corps de métier, payé à l’heure. Je ne sais pas même pas si j’en aurais eu les moyens. Ici, j’ai pu louer un outil pour 50 à 60 € le week-end et le faire moi-même.
Les logiciels informatiques
Même principe pour Éric, développeur. Avant, on achetait un logiciel, on l’utilisait jusqu’à ce qu’il soit obsolète, et on achetait une nouvelle version. J’achetais aussi parfois un logiciel professionnel spécifique, mais je n’en avais pas tout le temps réellement besoin. Aujourd’hui, Éric loue les logiciels à l’année et dispose toujours de la dernière version. Et quand il a besoin d’un programme plus spécifique, il choisit une formule mensuelle. C’est une petite dizaine d’euros par mois seulement et on peut avoir accès à ce dont on a besoin au moment opportun. Il n’y a plus de grosse dépense immédiate et j’ai accès à de meilleurs outils. C’est un gain économique, mais aussi technologique. Tout n’est pas forcément rose évidemment. En ce qui concerne la musique et les films, il y a eu une époque dorée, se souvient Éric. Il n’y avait que Netflix et tout était dessus. Aujourd’hui, tout le monde veut sa part du gâteau et la compétition est au détriment des consommateurs. On ne compte en effet plus les plateformes qui lancent leur service de streaming : Disney+, HBO Max, Amazon Prime, AppleTV... Ce sont des abonnements que l’on peut résilier d’un claquement de doigts, mais qui passera quelques mois sur une plateforme avant d’en utiliser une autre ? Par fainéantise, on ne va pas se casser la tête à cela. Et on continue donc de payer des abonnements pour des services que l’on n’utilise pas ou plus.
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