Cinq marques d'horlogerie belges à découvrir

En matière d’horlogerie la Belgique se défend plutôt bien mais ça reste encore trop confidentiel. Et si, pour une fois, on privilégiait le travail de nos compatriotes ? 

Ressence, la quintessence mécanique

Depuis 11 ans, la marque belge créée par Benoît Mintiens remet les pendules de la Suisse à l’heure. Son travail est largement inspiré par le futur alors que la plupart des Manufactures trouvent leur encrage dans le passé. C’est sans doute ce qui fait sa différence. Il s’est d’abord imposé dans le sérail grâce à une nouvelle expression du temps, plus intuitive et surtout très innovante. Il fait mouche ! Il est loin le moment où, dans un stand de 4m2, il expliquait sa vision de la lecture de l’heure à quelques véritables amateurs qui prenaient le temps de s’arrêter. Le travail paie.

Après des années de recherche et développement, le succès est au rendez-vous. Parce que Benoît Mintiens fait partie de ces gens qui mettent tout en œuvre pour donner vie à leurs rêves. Grâce à la persévérence, Ressence fait partie de la cour des grands. La marque a obtenu le Prix de la Révélation Horlogère au Grand Prix de Genève (GPHG) 2013, le Design Star aux Watchstars Awads en 2015 et en 2016, la Fondation de la Haute Horlogerie (FHH) certifie Ressence comme une des 64 marques au monde appartenant au monde de la Haute Horlogerie. Elle compte le designer, Philippe Starck, et l’informaticien américain, Tony Fadell (développeur de l’iPod) parmi ses clients. Le premier a dit « J’aime le petit miracle horloger qu’est Ressence. » Un beau compliment ! 

Cette année Ressence a profité du Salon Watch & Wonders pour introduire une nouvelle couleur pour la Type 2. Le bleu nuit  (2N) vient compléter le gris (2G) et l’anthracite (2A). Mais ce qui fait surtout  la différence, c’est la nouvelle technologie embarquée sur cette montre. La Type 2 est en effet la première montre mécanique dotée d’une couronne intelligente. Benoît Mintiens nous avait déjà présenté le concept lors du Salon en 2020. À l’époque, il n’en était pas encore à la production. Et il a bien raison d’enfoncer le clou. Pour faire simple, l’e-Crown® règle et ajuste automatiquement la Type 2 au bon moment en cas de besoin. Cela dit, le fond de la montre présente un petit levier qui permet de régler la montre manuellement. On parle toujours d’horlogerie mécanique. En mariant la technologie au savoir-faire horloger, on se rapproche de l’utilisateur du 21ème siècle. Et ça, c’est une innovation importante à une époque où l’on va devoir aller chercher ceux pour qui une montre n’a jamais été un objet essentiel.

Un autre point qui mérite d’être soulevé, l’e-Crown® détecte lorsque la montre n’est pas portée, préservant ainsi la réserve du marche. Sitôt que la montre sera refixée au poignet et que le porteur tape sur le cristal de la montre, l’e-Crown®  la règle automatiquement. Ressence a également développé une application e-Crown® . Via Bluetooth pour se connecter à la montre, elle affiche une liste déroulante de villes parmi lesquelles ont choisi les deux fuseaux horaires à envoyer à la couronne intelligente. On peut naturellement déduire que l’affichage du temps par Ressence est plus efficace qu’avec une montre traditionnelle. Si la montre est fonctionnelle, c’est qu’elle a du sens. Benoît Mintiens nous a confirmé lors de la conférence de presse que d’autres Manufactures ont manifesté de l’intérêt pour cette innovation. Elle prouve qu’il est résolument possible d’éprouver un profond respect pour les artisans et leur savoir-faire, tout en profitant des avancées technologiques de notre époque. 
www.ressencewatches.com

Col&MacArthur, une passion pour l’histoire

Après cinq ans d’expatriation sur quatre continents différents, Sébastien Colen revient s’installer à Liège, sa ville natale, et décide de réaliser son rêve de toujours : concevoir des montres uniques qui représentent les valeurs nobles et qui rendent hommage à des événements ou des personnages illustres ayant marqué la mémoire collection de l’Humanité. C’est aussi une manière d’allier créativité, passion pour l’histoire et goût pour le travail bien fait. Pour la Maison, Sébastien Colen a choisi le cerf comme emblème. Évoquant de nobles vertus, il représente notamment la résurrection faisant référence à la préservation du patrimoine. Un but poursuivi par Col&MacArthur.

Cette singularité va de pair avec le souci de la précision horlogère. Pour animer ses montres, Col&MacArthur a choisi des mouvements signés Sellita pour les garde-temps mécaniques à remontage automatique, et Ronda, pour le quartz. L’assemblage est fait en interne à Liège. Cette année, alors qu’une exposition nous replonge dans l’histoire de Napoléon à la gare des Guillemins, au cœur de la cité ardente, Col&MacArthur présente une montre commémorative en son honneur. Une pièce qui sera sans-doute fort appréciée des collectionneurs autant que des amateurs d’horlogerie. L’ensemble des pièces disponibles peuvent être découvertes dans le showroom de Bassenge.
www.colandmacarthur.com

Atelier Jalaper, l’automobile rencontre l’horlogerie

L’horlogerie belge est décidément une histoire de rêve ! Simon  Szleper et Louis Jalaber font la preuve qu’une nouvelle marque de niche peut se faufiler dans le monde assez fermé de l’horlogerie. Il suffit d’avoir la bonne idée. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. Les pré-commandes ont afflué des quatre coins de la planète tant le projet audacieux et sans complexe parlait aux amateurs d’automobiles et de montres. Parce qu’ici, il s’agit de faire fusionner les deux univers. Le designer français, Constantin Sohier a été recruté via un concours lancé dans plusieurs écoles de design industriel. Riche d’une bonne expérience du secteur automobile, acquise lors de missions chez Land Rover, Jaguar, Renault et Volkswagen, il ne pouvait qu’être intéressé par la mécanique horlogère. Ensuite, Stéphane Muller, fabriquant à la Chaux-de-Fonds, a pris le relais au point de multiplier les essais lors du processus de développement. L’originalité du projet ?

Découper les cadrans dans le capot d’une Aston Martin. Le jeu peut paraître simple, mais l’opération est plutôt complexe. Il faut aplanir le capot sans en altérer la couleur d’origine et y découper 500 cadrans avec précision, malgré la malléabilité de l’aluminium afin de garantir un résultat à la fois esthétique et durable dans le temps. Actuellement, la start-up horlogère planche déjà sur d’autres garde-temps et à d’autres emprunts parmi les bolides stars des années 1960 : AC Cobra, Jaguar Type E,…. 
www.atelierjalaper.com

Gavox, pour les professionnels

Michael Happé n’a pas froid aux yeux. Petit-fils de l’un des légendaires Flying Tigers, et ingénieur de formation, il décide de créer Gavox en 2011. GAVOX : un nom facile à prononcer dans toutes les langues, qui combine le grec « galaxias » (notre univers, la voie lactée) et le latin « vox » (voix). Tout un programme lorsqu’on sait que la Maison allait se lancer dans le segment des garde-temps haute performance, conçus et fabriqués pour les professionnels. Un challenge compliqué à relever lorsqu’on connaît le niveau d’exigence pour des montres soumises à des conditions extrêmes. Pourtant Gavox relève le défi et, en 2014 la Maison devient officiellement horloger de la 15ème Escadre et du 350ème Escadron, deux escadrons de l’armée de l’air belge.

Actuellement Gavox fabrique des montres pour 14 escadrons avec plus de 500 pilotes portant ses garde-temps en vol. Mais pas seulement ! Aujourd’hui, Gavox fait des merveilles sur circuits et plonge aussi dans des profondeurs abyssales, notamment avec cette Avidiber Blanc Acier. Cette montre de plongée résistante jusqu’à 200 mètres de profondeur et offre une fonction GMT. Elle est animée par un mouvement automatique Miyota 9015. Vendue au prix de 650 €, elle reste abordable tout en présentant d’excellents critères de qualité. L’aventure de la Maison ne fait que commencer ! 
www.gavox.com

Julémont, l’originalité en ligne de mire

Créateur passionné de la marque éponyme, Bernard Julémont fait partie de ces entrepreneurs qui ne lâchent rien. Ses aventures horlogères ont commencé avec Raidillon en 2001. Une mésentente avec ses associés l’incite à revendre ses parts, mais pas à abandonner le monde des montres. Au contraire ! En véritable amoureux du design, il se lance dans un nouveau projet où la forme prend toute son importance. Il repousse les limites de la recherche esthétique pour arriver à un produit audacieux, même carrément sculptural.

Avec la collection Dôme, il nous propose sa vision de l’élégance horlogère. La forme est atypique, elle épouse cependant le poignet de manière ergonomique, presque sensuelle. Le boîtier en forme de tonneau, étanche jusqu’à 50 mètres, est paré d’un verre saphir bombé asymétrique qui a nécessité 28 mois de développement. La montre est animée par un mouvement automatique Miyota 9100, connu pour sa précision et elle est montée sur un bracelet en caoutchouc végétal, fabriqué en Italie et recyclable. Aujourd’hui, la ligne compte 10 déclinaisons, toutes en édition limitée à 100 pièces. On salue bien sûr l’audace, tant en matière de forme que de couleurs. Voilà en tout cas des garde-temps qui vont attirer ceux qui privilégient l’originalité. 
www.julemont-watches.com

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