Le premier changement, on le sait, est que nous allons tous passer – contraints et forcés – à l'électrique. L'autre changement concerne surtout les plus jeunes citadins : posséder sa propre voiture ne sera plus tendance : on préféra utiliser une voiture partagée quand on en aura besoin. Et dans bien des cas, ladite voiture ne servira que pour quelques kilomètres. Elle peut donc être rudimentaire. Vue comme ça, la Citroën AMI est exactement ce qu'il faut. Elle est minuscule dehors, mais assez grande dedans pour emmener deux adultes faire du shoping ou même les courses du samedi. Bien sûr, elle est électrique, et c'est peu de dire qu'elle est rudimentaire.
Fermée
Elle l'est toutefois un peu moins qu'un autre petit engin du genre, en circulation depuis une dizaine d'années : le Renault Twizy. En effet, la Citroën est entièrement fermée, ce qui signifie qu'on est vraiment à l'abri des intempéries. Pas à l'abri du froid en revanche, car si on a droit à une soufflerie, c'est uniquement pour désembuer le pare-brise en cas de besoin, et soufflerie ne veut pas dire chauffage. À l'inverse, et malgré les petites fenêtres qu'on peut ouvrir à moitié, cette drôle de boîte en plastique doit vite devenir une étuve par forte chaleur. Mais bon, en même temps, on est prévenu : c'est rudimentaire, et c'est à la fois plus confortable et plus sûr qu'un scooter. Cette comparaison n'est pas faite au hasard, puisqu'avec ses 8 chevaux et sa vitesse strictement limitée à 45 km/h, la Citroën AMI est légalement un quadricycle à moteur que l'on peut conduire dès 16 ans avec un permis AM. Tiens, au fait : c'est comment, de conduire ce bidule ?
Irrésistible
Eh bien franchement, l'AMI est une expérience irrésistible de bout en bout. Se retrouver face à elle d'abord, découvrir cette bouille sympathique, ouvrir la portière conducteur « dans le mauvais sens » (par souci d'économie, Citroën n'a créé qu'une portière, elle est donc fixée différemment d'un côté et de l'autre de la voiture), découvrir cet intérieur minimaliste mais coloré et lumineux, prendre place (ouille, c'est dur : pas vraiment un siège à la Citroën)… Puis se mettre en route, et profiter des regards amusés et/ou incrédules des autres usagers. Dimensions obligent, l'AMI est formidablement maniable et agile. On est aussi surpris par le fait qu'elle est moins « tape-cul » qu'elle en a l'air, même si tout est évidemment relatif.
Mais surtout, on retient que la modeste motorisation et la vitesse bridée ne sont pas du tout handicapantes en ville. Car si on n'ira en effet pas plus vite que 45 à l'heure, on atteint très rapidement cette vitesse au démarrage. Bref, on suit le flot de la circulation, sans gêner qui que ce soit. Enfin, avec 70 km d'autonomie annoncés (50 à 60 constatée durant l'essai), on a tout le loisir d'arpenter la ville en long, en large et en travers sans craindre la panne. Après, on branche sur 220V et en 3 heures, on refait le « plein ». Née en priorité pour l'autopartage, l'AMI peut évidemment aussi être achetée au prix de base de 7.290€, plus quelques centaines d'euros d'accessoires sympas. Quand on connaît le rôle parfois très limité de la seconde (voire troisième) voiture du ménage, on se demande si on a vraiment besoin de plus que ceci. Bref, il faut vivre avec son temps…
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