Comment consommer moins en étant moins pressé ?

Maîtriser son budget est devenu une priorité à l’heure de la crise. Mais, dans nos modes de vie ultra-chargés et où nous sommes toujours pressés, nous aurions alors tendance à consommer plus. Et si la solution était d'adopter un mode de vie plus slow ? On vous explique. 
 

Par Anissa Hezzaz Photo : Andrea Picquadio on pexels. |

La slow life s’est invitée dans nos vies depuis longtemps : vantée comme le moyen ultime de déconnecter et de lâcher-prise, aussi simple et futile que cela puisse paraître, adopter un mode de vie plus slow semble parfois plus difficile qu’imaginé. Et pour cause, à l’heure où nous sommes hyper connectés en permanence, que ce soit à son téléphone ou à son ordinateur et où nous avons tendance à vouloir toujours faire plus pour répondre à nos impératifs du quotidien, on oublie trop souvent de lever le pied. Selon une enquête en ligne menée par iVOX, 61 % des Belges ont même le sentiment d’être débordés en permanence et de manquer de temps dans une journée. Face à ce mal du siècle, cette course contre la montre a plusieurs conséquences : d’abord sur notre santé, ensuite sur l’environnement et indirectement sur notre portefeuille. 

En vidéo, comment rester au chaud et ne pas perdre d'energie cet hiver : 

Pour les spécialistes, ce manque de temps devient alors une source de stress pour beaucoup d’entre nous et comme on le sait, le stress engendre son lot de conséquences néfastes sur la santé : nervosité accrue, angoisse, sensation de mal-être ou encore des conséquences physiques comme les douleurs musculaires, les maux de tête, les troubles du sommeil ou encore le sentiment d’oppression parmi tant d’autres symptômes. 
Mais ce n’est pas tout : pour lutter contre ce mal du siècle, on aurait alors tendance à consommer plus. En effet, comme le rapporte dans un article décidé ecoconso.be, plus on est pressé et plus on aurait tendance à consommer plus. La raison ? Pour pallier le manque de temps dont on dispose, tout est mis en œuvre pour nous faire gagner du temps. 

Economie de temps

Au fil du temps, les marques ont réussi à nous faire économiser un temps précieux. Dans son ouvrage Le cours du temps et la Course du consommateur, le Cairn a d'ailleurs quantifié le gain de temps gagné pour réaliser différentes tâches depuis ces dernières années. Ainsi, on constate par exemple que l’on passe en moyenne 10 minutes de moins en cuisine qu’en 1999, 8 minutes en moins pour faire le ménage, et enfin, 28 minutes de moins pour faire les courses. Aujourd’hui, c’est bien simple, la performance d’un produit se calcule souvent sur le temps qu’il nous fera gagner. C’est encore plus vrai pour les produits électro-ménagers. Ainsi par exemple, la mode du Thermomix, ces robots-cuiseur multi-fonctions qui nous facilitent grandement la vie en cuisine,ne fait que d’amplifier depuis leur lancement dans les années 60. La raison ? Plutôt que de passer des heures aux fourneaux, on en profite pour vaquer à d'autres occupations et rentabiliser son temps. 

Vers une hyperconsommation généralisée 

On va aussi avoir tendance à hyperconsommer dans tous nos aspects de la vie, là encore, dans l’objectif de rentabiliser son temps. Ainsi, le café en dosettes nous fera certes gagner du temps le matin, mais il est aussi un véritable fléau environnemental comme on le sait. Le journal britannique rappelle d’ailleurs que “20 milliards, c’est le nombre de capsules individuelles de café utilisées chaque année dans le monde. De quoi faire 14 fois le tour de la terre”. La machine à pain nous offre le luxe de déguster du pain encore chaud dès le réveil sans avoir à courir à la boulangerie, mais là encore, à y regarder de plus près, ce gain de temps se répercute aussi sur notre facture d'énergie et sur l’environnement. Ainsi, pour une machine à pain d’une puissance de 550 Watts qui réalisera un pain d’environ 500 gr en 3 heures en moyenne, vous devriez consommer +- 1,65 kWh par pain, ce qui correspond à une facture d’environ 68 centimes pour 1 pain. Si cela reste moins cher que d’acheter son pain en boulangerie, il serait illusoire de croire que faire son pain soi-même est totalement gratuit. 

Acheter plus pour aller mieux 

L’autre inconvénient majeur de notre époque est de constater qu’une autre grande tendance a vu le jour : la shopping therapy. Celle-ci consiste à acheter plus qu’il ne nous en faut dans le simple but d’aller mieux. En effet, selon le philosophe et sociologue Gilles Lipovesky, « la consommation joue un rôle de compensation au mal de vivre, au stress lié à la vie professionnelle ». Dès lors, on aura alors tendance à faire du shopping pour compenser et on succombera encore plus aux sirènes du marketing et aux incontournables Black Friday, Cyber Monday, etc. 

Mettre sur pause

Face à ce problème, la solution serait alors la slow life. Celle-ci apparaît alors presque comme un art du lâcher-prise. En ralentissant peu à peu son rythme, on évite la précipitation qui nous fait généralement adopter des comportements d'achats compulsifs et surtout, on se recentre sur l’essentiel. 

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