Comment réussir ses photos cet été ?

Marre des filtres Instagram sur nos photos prises au smartphone? On rafraîchit sa technique et on mise sur un appareil dernier cri. Compact,reflex ou hybride ? Petit guide de survie en terre optique.

PAR Dorian Peck. Photos DR. |

Avant de partir au soleil, glisser un appareil photo dans sa valise peut être un réflexe salvateur. Entre apéro près de la piscine, portraits d’autochtones, paysages rocheux et photos les pieds dans l’eau, à chacun son style. Et à chacun son boîtier. Il fut un temps pas si lointain où choisir son appareil était simple. Trois catégories d’appareils, trois usages… Au compact, les joies des photos de vacances et autres repas de famille. Au bridge, les portraits un peu plus poussés et les paysages enjôleurs. Au reflex, enfin, les clichés exigeants, les prises de vues composées, la liberté créatrice…

Mais avec le développement du numérique, tout cela s’est complexifié. La course à l’armement  – le nombre de pixels – a eu un effet dynamique sur l’offre. En termes de qualité d’image, le compact
s’est largement rapproché des bridges, voire des reflex d’entrée de gamme. La preuve par exemple avec l’arrivée d’un compact dit de voyage : le Lumix TZ101 (649 €). Ses qualités : bonne puissance de zoom (x10), composants haut de gamme,  très polyvalent et relativement bon marché… 

Compact mais classe

D’autres petits formats, comme les Sony DSC-HX90V, Canon SX710 HS ou encore le Nikon Coolpix A900 (pour ne citer qu’eux) sont d’excellents appareils, faciles d’utilisation, très peu encombrants et dotés de fonctionnalités très intéressantes (mise au point sur toute l’image, reconnaissance des types de scène, écrans escamotables pour certains, zoom 30x pour d’autres…). Sans parler de leur mode vidéo de premier plan. Ils ont leur place dans toutes les poches ou tous les sacs à main. Dans la famille de compacts un peu plus experts, la gamme des Sony RX100 (1200 €) a balayé les champions du passé. Mais de petits nouveaux, comme le Panasonic Lumix LX15 (699 €), s’imposent comme de redoutables rivaux grâce à leur excellente électronique et leur optique ultralumineuse et précise à la fois. Pour les baroudeurs, les compacts se déclinent aussi en mode tout-terrain. Aujourd’hui, certains de ces boîtiers sont tropicalisés, résistant à l’eau, à la chaleur, à la poussière… D’autres ont encore l’élégance d’un 4x4 bavarois, comme le nouvel Olympus TG-5 (499 €), étanche jusqu’à quinze mètres de profondeur et capable de résister à une chute de plus de deux mètres. 

Panasonic Lumix LX15. 

Hybrides bien carrossés

La formule bridge s’est, elle, peu à peu éteinte, à l’exception de quelques représentants de choix, comme le Sony RX10 III, Canon PowerShot G3 X et Panasonic Lumix FZ300. Leur ont succédé ce qu’on appelle les hybrides, qui allient facilité d’utilisation des compacts (vidéo, options...), et qualité d’image des reflex (optiques, capteurs de grande taille…). Le meilleur des deux mondes, quoi. Sony a par exemple lancé l’A7 RII, le premier hybride équipé  d’un capteur dit plein format et rétro-éclairé, une technologie réputée pour ses performances en faible lumière. Les images sont remarquables et l’encombrement moindre qu’un reflex. Certains modèles d’hybride, comme le Fujifilm X-T2 ou son petit frère, le X-T20 (899 €), adoptent eux un look “reflex” avec leur viseur central.  Des petites bombes de technologie, précises et personnalisables. D’autres, comme l’OlympusPEN-F, se parent de lignes très rétro qui, semblant tout droit sorties des années septante, sonnent comme un retour aux sources, à l’âge d’or de l’argentique et du photojournalisme.

Sa majesté reflex

Reste le reflex, l’idéal pour les clichés exigeants… À condition de passer par un véritable apprentissage, tant technique qu’artistique. En effet, pour s’adonner aux joies de la photographie, il faut pouvoir contrôler tous les paramètres de l’image : lumière, profondeur de champ, composition, vitesse d’obturation… et même s’astreindre à apprendre la retouche d’images pour tirer le meilleur de chaque cliché. Un sacerdoce en somme, mais qui promet de bien plus grandes satisfactions que le simple clic d’un appareil automatique. Car l’avantage des appareils reflex, c’est qu’ils laissent une complète maîtrise de l’image au photographe, notamment grâce à ses différents objectifs qu’on choisit suivant ses besoins : grand-angle pour des paysages à couper le souffle, 50 mm pour des portraits émouvants, téléobjectif pour la photographie animalière… Il y en a pour tous les goûts.

Mais hormis les solutions destinées aux professionnels comme le Canon EOS 1D ou 5D, ces appareils font-ils encore réellement la différence ? La question reste ouverte. D’autant que s’équiper pour toutes les circonstances peut vite s’avérer très onéreux. Car à l’appareil s’ajoute une panoplie d’accessoires ! Objectifs, sac renforcé pour protéger le précieux matériel en extérieur, trépied, flash externe… Plus on s’adonne à la photo, plus le barda devient encombrant, mais indispensable. Moralité : avant de commencer, le mieux est de s’assurer que l’on va continuer.

On résume

Le compact : simple, peu encombrant, il est programmé pour booster les couleurs, améliorer la netteté, parfaire la lumière… Par rapport au smartphone, il possède une meilleure qualité d’images, un vrai zoom et un vrai flash. Budget : de 80 à 300 €.

Le compact expert : un vrai capteur et une vraie optique de qualité reflex dans un format compact. Cette catégorie cible ceux qui pratiquent la photo "à l’ancienne", avec la possibilité de faire des réglages manuels. Budget : de 600 à 1500 €.

Le bridge : toutes les fonctionnalités du reflex en modèle réduit, avec un zoom puissant. Son rapport qualité-prix est bien souvent intéressant. Budget : de 300 à 1500 €.

L’hybride : taille de boîtier d’un compact et objectifs parfois interchangeables comme sur un reflex. Les avantages principaux ? Un volume réduit, une qualité au top et des prix parfois à la baisse. Budget : de 400 à 3000 €.

Le reflex : il permet une meilleure précision grâce à ses différents objectifs interchangeables, qui impliquent néanmoins des coûts supplémentaires
non négligeables. Budget : de 500 à 7000 €.

5 rappels de base pour ramener des clichés de pro

Le moment. Contrairement à ce que dicte l’instinct, évitez de sortir votre appareil photo entre midi et 14 h, la lumière étant à son apogée. Pour des conditions optimales, privilégiez le matin ou la soirée. Les couleurs ressortiront mieux.

Le cadrage. Pour garder un maximum de cohérence dans l’image, il ne faut jamais mettre l’horizon en plein centre. L’idéal est d’essayer de respecter une proportion d’un tiers, deux tiers.

La luminosité. En matière de photographie, le soleil est souvent davantage un ennemi qu’un ami. Évitez au maximum de l’avoir en arrière-plan.

Le flash. Il est plus souvent utile qu’on ne le pense, et ne sert pas que dans l’obscurité. Il est par exemple très pratique pour éviter les contre-jours.

Les accessoires. Si vous usez d’un reflex, pensez à emporter un filtre polarisant, un pare-soleil et éventuellement un trépied.