Début des soldes : qui a inventé cette pratique commerciale ?

La période des soldes démarre ce 1er juillet avec son ballet de réductions et de pourcentages. Mais depuis quand cette pratique existe-t-elle, et pourquoi a-t-elle été instaurée ?

Ingrid Van Langhendonck, Photos Unsplash et Photonews |

Ecouler les stocks

On s’en doute, les soldes servent à écouler la marchandise qui n’a pas été vendue dans la saison, afin d’éviter d’avoir à la stocker ou à la détruire, ce qui constituerait une perte sèche pour le commerçant. Vendues au rabais, les pièces s’écoulent plus vite et limitent la casse pour le vendeur. En Belgique (comme en France et dans de nombreux pays en Europe) afin d’éviter la concurrence sauvage, la pratique a été réglementée et on ne peut officiellement solder que durant deux périodes fixes par an. Les autres réductions possibles en dehors de ces périodes sont éventuellement les offres conjointes (le second article acheté à 50% par exemple) ou la liquidation des dernières pièces ou de celles portant un léger défaut. Evidemment, le commerce en ligne change la donne depuis quelques années et brouille le jeu, mais la période génère toujours un bel engouement et les ventes explosent.

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Depuis quand ?

La pratique des soldes daterait de bien longtemps et à l’époque, on soldait un peu toute l'année, au fond des rayons, les fins de séries et autres articles défraichis, mais les soldes se sont véritablement installées plus tard, quand les Grands Magasins se mettent à fleurir à Paris et dans les grandes capitales: le Bon Marché, le Printemps, la Samaritaine ou, chez nous, l'Innovation. Plusieurs d'entre-eux revendiquant aujourd’hui la paternité de la pratique.

L'engouement pour les Grands Magasins, ici en face de l'Innovation, rue Neuve à Bruxelles, en 1932

Du côté du Bon Marché, on raconte qu’en 1852, un employé, Aristide Boucicaut, laissa tomber un drap dans un cours d’eau, ce qui le rendit invendable. Il décida alors de le débiter en morceaux pour les proposer à petit prix directement à la criée dans la rue. (Le mot « solde » désignait d’ailleurs en argot parisien un morceau d’étoffe non vendu). En 1873 Boucicault aurait décidé de créer une période de soldes, juste après les fêtes de fin d’année, alors que les rayons étaient vides. Il les remplit de linge blanc et les vendit à prix réduit, avec succès. Ce qui instaura la pratique.

Du côté du Printemps, on raconte plutôt qu’en janvier 1866, Jules Jaluzot, le fondateur des grands magasins Le Printemps à Paris, eut l'idée de faire de ses soldes une grande opération saisonnière. Il décida de mettre en vente tous les invendus de la saison d'hiver, toutes les étoffes fatiguées ou défraîchies depuis l'ouverture des magasins, et il s’engagea à le faire chaque année, périodiquement. Ce fut la cohue. Petit à petit, la pratique se généralise et dès 1906 en France, les périodes de soldes ont été régulées par différentes lois qui ont ensuite évolué au fil des ans.

Les départager n'est pas chose aisée, mais ils ont l'un et l'autre profité des invendus pour créer de grands événements commerciaux et généralisé un concept fort.

Un nouveau système

Mais l’idée de travailler avec des dates fixes pour les soldes, est désormais de plus en plus remise en cause de nos jours, surtout dans le secteur de la mode. D’une part parce que depuis les années 1990 environ, de plus en plus de fabricants fabriquent davantage en flux tendu, et n’ont plus une mais six ou sept livraisons de collections par saison, ce qui permet de mieux gérer les stocks. Et d’autre part, il y a le commerce sur internet, où l’on trouve de tout, toute l’année, à prix cassés sur certains sites non soumis à notre législation.

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