Deux très célèbres marchés de Noël se feront sans chauffage cette année

La célèbre saison des marchés de Noël sera lancée dans deux mois à peine dans de nombreux pays. Mais à quoi ressembleront les marchés de Noël version 2022 ? À ça...

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash / Daniil Silantev |

C'est une nouvelle qui fait grand bruit depuis son annonce. Les marchés de Strasbourg et de Colmar qui comptent parmi les plus grands et les plus célèbres marchés de Noël de France se feront sans chauffage cette année.

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Pas de chauffage, l'avenir des marchés de Noël ?

En cause ? Une loi datant du 31 mars 2022 et qui prévoit qu'il est interdit de chauffer ou de climatiser les terrasses des cafés, bars et restaurants, ou tout espace public extérieur. Les cabanons de Noël seront donc également concernés, que ce soit à Colmar ou à Strasbourg, comme partout ailleurs en France. Une nouvelle que les associations de commerçants ont prise avec fatalité : "On n'a pas le choix". Les marchés de Noël restent une aubaine pour les commerçants, pas question d'y renoncer.

Pour faire face au froid qui risque d'atteindre les 0°C sur l'une des places les plus visitées du monde, les commerçants souhaitent continuer à utiliser des convecteurs électriques, mais en les diminuant un peu. Un usage remis en cause par le maire de Colmar, Eric Straumann, qui réfléchit à des alternatives à ces accessoires très polluants mais aussi très énergivores dans un contexte de flambée des prix de l'énergie.

Différentes pistes de solutions sont explorées, comme le fait de renforcer les planchers de cabanons pour les rendre moins perméables au froid. Le maire conseille aussi aux commerçants de s'équiper de vêtements plus chauds : bottes, vestes et pantalons chauffants. Le même problème de chauffage se pose à Strasbourg, où la municipalité n'a pas encore décidé d'aborder le sujet avec ses exposants. "Strasbourg Capitale de Noël" pourrait cependant voir ses horaires réduits pour faire des économies d'énergie. Commencer plus tard le matin et finir plus tôt le soir est l'une des solutions envisagées. Ce qui est sûr pour l'heure, c'est que l'éclairage ne restera pas allumé toute la nuit et le sapin sera éteint.

"Quand un professionnel commence à avoir froid..."

"40 jours d'affilé sans convecteur, c'est compliqué", confie Christelle, une commerçante depuis 7 ans sur le marché de Noël de Colmar, à France Bleu. "On est là toute la journée, du matin au soir et les pieds ne bougent pas, même si on met de bonnes chaussures et des vêtements chauds. Chacun est d'accord pour faire des efforts pour baisser la température, mais il faut que ça soit vivable". "Quand un professionnel commence à avoir froid, il n'est plus apte à rencontrer un client ou à échanger", renchérit Jean-Marie Lutz, chocolatier et délégué pour le marché de Noël. Des discussions entre élus et exposants continueront d'avoir lieu pour débattre de toutes ces questions et trouver des pistes d'alternatives viables pour tout le monde. 

Et en Belgique ?

Les marchés de Noël belges devront eux aussi s'adapter à la crise énergétique. Si aucune ville n'a pour l'instant annoncé l'annulation de son marché de Noël, certaines ont d'ores et déjà pris des décisions drastiques. À Mouscron, le marché de Noël ne durera que trois semaines au lieu des 40 jours habituels. À Mons et à Gembloux, la patinoire sera remplacée par une piste de rollers sur du plancher en bois. Durbuy réfléchit à recourir à des patinoires synthétiques. L'éclairage sera également réduit dans la plupart des villes, alors que beaucoup d'entre elles passent à un éclairage LED, qui consomme en moyenne 60% à 75% d’électricité en moins qu’une ampoule classique à incandescence.

"Les marchés de Noël nécessitent des consommations importantes. On n’a pas attendu la crise énergétique pour faire des économies", explique Jean-Christophe Echement, responsable de l’organisation en charge du marché de Noël à Louvain-la-Neuve au Vif. "Dans notre village, on ne chauffe pas les chalets. Depuis deux ans, nous plaçons des boîtiers fusibles avec des disjoncteurs pour cadrer la consommation qui est faite dans chacune des maisonnettes. Avant, on comptait en milliers de watts par chalet. Aujourd’hui, on compte en centaines."

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