Di Vini e Cucina, le véritable restaurant italien à un jet de pierre de Wavre

Quand une vieille connaissance du fine dining à l’italienne décide de remettre le couvert, forcément j’ai envie d’y emmener Florence. Giuseppe Santoro a longtemps réjoui le BW avec Un Altro Mondo à Wavre, et après cinq années de discrétion discrète, le voilà revenu à un jet d’huile d’olive de son ancienne adresse avec Di Vini e Cucina, à Bierges.

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Deux mots sur le nom : Di Vini e Cucina fait forcément références aux trattorie d’una volta qui, modestement annonçaient Vini e Cucina, à savoir : ici, on cuisine (un plat ou deux) et on sert du vin, en général, rouge ou blanc, un de chaque, et c’est tout. En ajoutant ce “Di”, inhabituel, Giuseppe nous latinise un peu la phrase pour nous dire qu’ici, on traitera de vins et de cuisine, ce qui est nettement plus ambitieux ! Et cuisiner, Giuseppe sait le faire, nous n’en doutions pas en arrivant sur cette jolie terrasse, dont on oublie illico la proximité avec la E411. Il fait trente degrés de réchauffement, on traverse presto la jolie salle pour atteindre la terrasse, on viendra y goûter l’ambiance aux premiers frimas.

En prenant la carte en main, on va mettre quelques minutes à comprendre - avec l’aide des géniales serveuses - que le chef Santoro a visé juste avec un concept relativement simple. Page de gauche, des plats signatures (de 21 à 34 €), classiques italiens, et qui donnent envie : tagliolini aux truffes (ici, on annonce la couleur, l’été on sert de la truffe d’été) ; dorade au four, grande milanaise, etc. Page de droite, une carte organisée à l’italienne comme en Italie, avec antipasti, primi, secondi, que l’on nous promet en petites portions et dont les prix varient sagement de 14 à 20 €, alors qu’il s’agit pour l’essentiel de plats très cuisinés. Je ne me souviens pas d’avoir pu, à l’exception de restaurants comme Racines (Ixelles) ou Senzanome (Bruxelles), qui pratiquent le menu fixe, commander sans craindre d’étouffer sous les calories, un menu come a casa (non pas les lasagnes, mais comme en Italie, comme dans un vrai restaurant de la Riviera). Bref, Florence, qui ne m’écoute pas, prend deux antipasti et un primo, tandis que je reste fidèle au dogme italien, antipasto, primo et secondo.

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Dans l'assiette

Jaune d’œuf frit débordant de truffe d’été pour Madame Hainaut (16 €, net, tranché, percutant), tartare de crevettes de Gallipoli crues pour moi (j’en suis fou) sur lit d’inévitable stracciatella et un joli coulis de tomates, quel bonheur de manger ces produits de saison en saison, on voudrait que ça dure toute l’année, puis vitello tonnato (14 €). Il y a dix ans la Belgique découvrait ce classique piémontais, mais on n’en s’en lasse pas car, à la différence d’autres standards italiens - comme la bufala - ici, c’est le talent du chef qui cause, et celui de Giuseppe “umamise” les papilles comme il faut.

Florence qui raffole littéralement du vitello et à qui on ne la fait pas, suite à un récent séjour à Bordighera, saucera le tout au délicieux pain blé dur maison. J’ai pris les tagliolini à la truffe (16 €), gentiment assaisonnés d’une crème de parmesan qui gagnerait toutefois à être un peu plus réduite, plus serrée autour des pâtes. Tandis que Florence frétille avec des conchiglioni farcis de canard absolument savoureux (16 €), je me régale de mon secondo, le carré d’agneau en croûte de parmesan (18 €) , cuit rosé mais “percé à cœur”, à savoir, chaud dedans. Tout ça ne décrit pas assez notre ressenti unanime : de un, on se régale, de deux, on mange juste ce qu’il faut, sans exagérer, de trois, il nous faut parler de l’équipe en salle.

À l’heure où la profession peine à recruter, une équipe dévouée, souriante, virevolte avec légèreté et efficacité de table en table, avec de l’humour, de la modestie quand on ne sait pas, de la curiosité, de l’empathie, bref, l’accueil et le service sont juste fantastiques. Allez, on se commande un dessert, tarte au citron (12 €) déstructurée (aaah ce vocabulaire) pour Florence, délicieuse en goût (on aurait aimé plus de pâte sablée) mais pas fière-fière dans l’assiette et tiramisù (12 €) revisité pour moi. Servi par le neveu – commis - de Giuseppe, une jolie coque de chocolat, qui abrite le susdit tiramisù et qui se dévoile sous le café brûlant versé devant le mangeur.

Dans les verres ? La sommelière - qui assume ses débuts dans le métier – conseillera à Florence un joli gin à l’huile d’olive (si, si), tandis que nous enchaînerons la courte carte de vins au verre (deux blancs, deux rouges) avec pas mal de plaisir (surtout le Fiano blanc des Pouilles) tout en regrettant que le rouge vénitien nous soit versé un peu trop chambré, surtout à l’heure où la Wallonie se prend pour l’Andalousie.

En images, découvrez notre menu :

Verdict ?

Un concept qui nous invite à manger à l’italienne (dans le bon ordre et sans manger des spaghetti en garniture du plat, ce qui me rend dingue quand ça arrive encore), un très gros travail en cuisine, où l’on cuisine, un chef qui assure et une équipe qui nous a attendris de fraîcheur, des plats qui parfois s’envolent carrément, on a vraiment bien aimé cette adresse qui ne plaisante pas... au sujet des vins et de la cuisine.

L'adresse ? 26 rue de Genval, 1301 Bierges. T. 02.503.66.94. divinicucina.be

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