Hermès réinvente la montre de voyage

Hermès a suscité un vif enthousiasme avec sa montre, Arceau Le temps voyageur, présentée à Watches & Wonders Geneva 2022. Nous avons rencontré Philippe Delhotal, Directeur de la Création d’Hermès Horloger.

Par Magali Eylenbosch Photo : |

Quand Jean-Louis Dumas a installé la division horlogère d’Hermès en Suisse en 1978, il lui tenait à cœur de proposer des montres de qualité comme tout objet de la maison et a encouragé ses équipes à créer des montres au style singulier sans forcément travailler avec des designers horlogers. Cette même année, Henri d’Origny, designer de la maison, créait la ligne Arceau, une ligne emblématique empreinte de l’héritage équestre. Ses lignes sobres et étudiées, son boîtier rond aux attaches asymétriques en forme d’étriers et sa typographie inclinée évoquant le cheval au galop l’inscrivent dans un présent atemporel.

Des années plus tard, en 2011, Hermès a présenté Arceau Le temps suspendu, une complication singulière qui offrait le luxe de mettre le temps entre parenthèse pour profiter des meilleurs instants. Trois ans plus tard, Dressage L’heure masquée poursuivait l’approche ludique du temps. En 2017, la Manufacture nous enchante avec Slim d’Hermès L’heure impatiente et en 2019, Arceau L’heure de la lune propose une interprétation inédite d’une complication classique de l’affichage des phases de lune. Aujourd’hui, Arceau Le temps voyageur a réussi, avec une indéniable poésie, à réinterpréter la manière d’indiquer les fuseaux horaires.

Philippe Delhotal, parlez-nous de la synergie entre le bureau de création et les responsables de la mécanique horlogère chez Hermès...

Chez Hermès, la technique se met au service de la création. Arceau Le temps voyageur en est un bel exemple. Il y a à la fois une partie très technique et une approche très esthétique. Nous voulons toujours associer les deux. Quand nous avons réalisé un premier dessin à la main, Jean-François Mojon, de la société Chronode, s’est aperçu qu’il allait falloir réussir à intégrer toutes les fonctionnalités dans une surface assez petite. Nous étions d’abord partis sur 41 mm et puis nous avons eu envie de proposer également une taille de 38 mm afin d’offrir un plus large choix à nos clients ce qui représentait pour les équipes techniques un challenge important sachant que le mouvement restait le même dans les deux exécutions. Il est essentiel pour Hermès de proposer des montres singulières au style unique sans compromis sur l’esthétique tout en assurant une qualité technique sans faille.

Vous ne vous en sortez pas si mal...

Je pense qu’en effet nous avons acquis une belle légitimité horlogère grâce à des montres tels qu’Arceau Le temps suspendu qui a été une montre qui sortait des sentiers battus ou, plus récemment, avec Hermès H08 avec son style si propre à la maison, des matériaux de qualité et une mécanique horlogère avec les meilleurs savoir-faire. Ça nous a encouragé à poursuivre dans cette voie-là. Pour l’Arceau L’heure de la lune, l’idée était également de parler de la lune autrement qu’à travers ces phases de lune que l’on voit dans les guichets habituellement. La lune s’affiche au premier plan de cette création, bien avant l’heure et la minute. Pour Arceau Le temps voyageur, nous voulions rendre hommage au voyage. Le voyage, c’est le cheval pour Hermès... et puis vient le domaine équestre. Il y a une logique créative qui est très importante pour nous. La typographie fait aussi partie du vocabulaire créatif d’Hermès.

Comment faites-vous pour décider du thème ? Est-ce au travers des archives ?

L’aventure de l’Arceau Le temps voyageur est d’ailleurs très intéressante. Lorsqu’on a commencé à travailler sur ce projet, nous nous sommes dit que nous n’allions pas utiliser un planisphère du monde traditionnel. Il nous fallait encore enchanter le déplacement du satellite sur le cadran. Il fallait que l’histoire se poursuive. Nous avons eu la chance de retrouver un dessin de Jérôme Colliard, datant de 2016, dans nos archives. Il l’avait créé à l’occasion du Saut Hermès.

Au niveau de la forme, l’Arceau est la montre de tous les possibles ?

Oui, elle l’est parce qu’elle a, à la fois, la dimension et l’épaisseur idéale pour recevoir ce genre de complications et elle est empreinte de l’héritage équestre de la maison.

Vous devez toujours faire un pas de plus dans la course à la légitimité horlogère ?

Bien sûr, la concurrence est importante. Cependant, Hermès suit sa propre route et propose des objets empreints des valeurs de la maison, avec des savoir-faire exceptionnels et une création foisonnante. Il nous tient à cœur d’offrir à nos clients des montres de qualité qui les emmènent dans l’univers d’Hermès. Depuis de nombreuses années maintenant, nous avons construit notre légitimité horlogère, en développant nos propres mouvements et en intégrant, au fur et mesure, les savoir-faire horlogers, en agrandissant notre manufacture. Nous avons aussi beaucoup travaillé leur habillage – boîtiers et cadrans. Aujourd’hui, notre principal défi est de continuer à faire rêver nos clients en proposant des nouveautés empreintes d’émotion, de rêve, d’originalité, d’audace... C’est ce que nous avons fait cette année !

Conçue pour ceux qui veulent un garde-temps intuitif, l’Arceau Le temps voyageur a tout pour plaire.

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