La limite à l’endurance humaine n’a rien à voir avec le mental

Pour les grands sportifs comme pour les amateurs, il arrive toujours un moment où l'effort devient insurmontable lorsqu'ils font du sport. Et si, nous pensions jusqu'à présent que c'était une question de condition physique et de mental, il n'en serait rien : tout dépendrait du métabolisme d'une personne.

Par Belga. Photos : Guduru Ajay bhargav from Pexels. |

Des chercheurs américains ont estimé une limite physiologique absolue à l’endurance humaine après avoir étudié les performances d’athlètes de divers sports, dont les coureurs de la course la plus extrême de la planète, 5.000 km aux Etats-Unis pendant cinq mois.

Les calculs sont un peu techniques mais l’étude, publiée mercredi par la revue Science Advances, met le doigt sur une qualité unique des humains parmi les primates: leur endurance extraordinaire, héritage probable des chasseurs-cueilleurs depuis deux millions d’années. Aucun singe ne peut rivaliser avec un humain sur une longue durée.

La limite de l’endurance est mesurée en fonction du métabolisme de base, qui est l’énergie minimum (en calories) dépensée par le corps pour faire fonctionner l’organisme chaque minute.
Cette limite est d’environ 2,5 fois ce métabolisme de base, conclut l’équipe de scientifiques menée par Herman Pontzer, de l’université Duke (Caroline du Nord).

Une question d'énergie

Dans des performances sportives «courtes» --des courses allant de quelques heures à quelques semaines, comme un triathlon, un marathon ou le Tour de France-- les sportifs pourront augmenter leur métabolisme à cinq ou dix fois leur métabolisme de base.

Mais au bout d’un moment, la performance va forcément redescendre vers une limite de trois environ, expliquent les chercheurs. Impossible pour des humains de garder un régime supérieur au-delà de quelques semaines.

« Vous pouvez faire un sprint sur 100 mètres, mais vous pouvez aussi faire du jogging sur des kilomètres. Il s'agit d’un parfait exemple de consommati­on d'énergie contrôlée. Le corps est limité dans sa capacité à maintenir des niveaux extrêmement élevés de consommati­on d'énergie pendant une longue période », explique Caitlin Thurber, de l’Université de Duke.

Pour parvenir à ce chiffre, ils ont suivi cinq coureurs et une coureuse de l’extrême, participants de la Race Across the USA de janvier à juin 2015: 4.957 km entre Los Angeles et la capitale Washington, soit l’équivalent d’un marathon par jour, six jours par semaine pendant 20 semaines.

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