La mode vegan, un impossible rêve?

Tout le monde veut aujourd'hui porter une mode plus responsable! Coton bio, blazers recyclés, seconde main et, de plus en plus, des matières véganes. Mais qu'en est-il de cette approche particulière?

Ingrid Van Langhendonck, Photo Natan |

La mode vegan, c'est quoi?

On les connait déjà dans la cuisine: les vegan veulent abolir toute forme de cruauté envers les animaux. Plus radicaux encore que les végétariens, les vegans refusent carrément de consommer du miel, des oeufs ou du lait, qu'ils estiment le fruit de l'exploitation des animaux. Transposée dans l'univers de la mode, cela ne signifie donc pas seulement refuser la fourrure, mais également le cuir et certaines fibres, comme la laine, encore une fois jugée comme une matière obtenue par l'asservissement de l'animal. Dans ces cas extrêmes, le veganisme ne concerne que quelques radicaux, mais l'avantage de ce mouvement est qu'il génère toute une série de nouvelles technologies, de nouvelles initiatives pour remplacer le cuir par des matières végétales et ainsi s'offrir le look du cuir sans avoir à maltraiter un animal...

Alors que dans les années 90, Stella McCartney et ses cuirs synthétiques faisaient sourire les modeux avec son combat contre la maltraitance animale, aujourd'hui elle fait figure de pionnière. De nombreuses marques ont ainsi édité des collections construites autour de la fausse fourrure, des cuirs végétaux ou du similicuir. Ces matières autrefois jugées bon marché, donc pas forcément haut de gamme ont donc aujourd'hui reçu un nouveau coup de projecteur et reprennent un côté branché. Chez nous, chaque saison, des petites marques émergent et font des matières vegan leur principal argument.

Retrouvez l'avis de notre rédactrice en chef, Ingrid Van Langhendonck :

Le seul bémol 

De nombreuses marques ont récemment renoncé à la fourrure, ce qui les oblige à travailler avec de la fausse fourrure ou des cuirs synthétiques. Le souci, d'après certains observateurs, c'est que ces étoffes, si elles son en effet 'cruelty free', ont parfois l'inconvénient d'être dès lors des matières dérivées de polymères ou des matières synthétiques, qui posent d'autres questions en terme de biodégradabilité et de respect de l'environnement. D'autres marques labellisées vegan sont aussi parfois originaires de pays lointains et transportées en avion, ce qui en fait des vêtements au bilan carbone catastrophique. Ainsi, en concentrant leur seule préoccupation sur le bien-être animal, les vegan s'attirent parfois certaines critiques qui leur reprochent de ne pas concevoir l'écoresponsabilité de manière globale.

Force est de constater que vouloir consommer de manière plus écoresponsable oblige à poser certains choix et à choisir ses priorités. Mais le mouvement vegan a cet avantage qu'il réveille de nouvelles initiatives, qu'il incite les marques à se réinventer et qu'il démontre que le grand public, une fois sensibilisé à une cause, a vraiment le pouvoir d'infléchir les géants de la mode et de les faire évoluer. 

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