La Yoko Uhoda Gallery de Knokke entre synergies balnéaires

Alors qu'elle a inauguré il y a quelques mois à peine, en collaboration avec la galerie A.Baronian, un nouvel espace d’exposition sur la digue de Knokke, la jeune galeriste trace sa route et affine ses propositions tout en capitalisant sur un héritage aussi rassurant qu'inspirant.

Par Marie Honnay. Photos : D.R. |

La troisième exposition née du rapprochement entre la galerie bruxelloise A. Baronian et la Yoko Uhoda Gallery traduit parfaitement l'esprit dans lequel la galeriste liégeoise, désormais aussi installée en bord de mer, envisage son travail: "cette exposition de l'artiste nîmois Claude Viallat est l'occasion pour la galerie A. Baronian et moi-même d'affirmer notre volonté de proposer une sélection d'artistes dans lesquels nous croyons beaucoup. Le travail de Claude autour de la thématique de la répétition, de l'aléatoire et du hasard se traduit par de grands panneaux de tissus de récupération imprimés d'une forme, toujours la même,  que chacun est libre d'interpréter.

Un leitmotiv bien défini

Au fil des rendez-nous, nous proposons une belle alternance de noms plus ou moins connus dans une idée d'ouverture vers de nouveaux artistes et de nouveaux publics.", précise Yoko. L'ouverture: tel est le leitmotiv de Yoko Uhoda, une galeriste tombée dans l'art dès l'enfance. "Collectionneur passionné, mon père Georges a longtemps tenu une galerie. En l'accompagnant à une foule de salons en Belgique et à l'étranger, j'ai affuté mon regard. En marge de mon master en muséologie, j'ai aussi bénéficié de l'éclairage de ma mère, professeur de dessin, qui m'a appris à décrypter la structure d'une oeuvre et à analyser un tableau. La principale chose que j'ai retenue de ce double enseignement, c'est l'importance d'observer la qualité d'un travail, plutôt que de se focaliser sur un nom, aussi prestigieux soit-il."

Des associations qui ont du sens

Si, depuis quelques années, le monde de l'art et des galeries, mise de plus en plus sur le principe d'associations, certaines ont plus de sens que d'autres. Yoko Uhoda: "Il y a 30 ans, Albert et mon père ont collaboré sur de nombreux projets. Il m'a vue grandir. Même si nous sommes issus de générations différentes, nous avons les mêmes goûts. J'admire son expérience, sa vision, ses contacts. De mon côté, j'amène une certaine fraîcheur dans mon approche et dans mon choix d'artistes." A cette nouvelle génération de collectionneurs qui partage sa vision de la création, la galeriste propose une sélection d'oeuvres pointues, mais accessibles qu'elle tient néanmoins à positionner au niveau international.

"Dans le cadre de Flowers, notre précédente exposition, nous présentions des pièces de Lionel Estève, un artiste d'environ 40 ans, de plus en plus visible sur la scène internationale, dont la cote grimpe, mais en douceur. C'est le type de signatures qui caractérise ma vision." Visiblement à l'aise dans son nouvel environnement knokkois, Yoko Uhoda gère, de front, cet espace et sa galerie liégeoise récemment installée dans un nouvel lieu du centre-ville. Quant à la dynamique qui caractérise la vie artistique du Zoute, elle ne peut que la saluer: "je me suis sentie, d'emblée, accueillie et soutenue dans mon projet. J'apprécie la synergie entre galeristes. Une synergie qui se matérialise notamment au travers d'Art Knokke-Heist, un week-end de vernissage programmé dans la plupart des galeries de la ville trois fois par an, dont le 28 et 29 octobre prochains, et qui draine un public décontracté et avide de découvertes."

Claude Viallat, du 3 août au 15 septembre. Yoko Uhoda & A. Baronian Gallery, Zeedijk 731 Le Zoute. yoko-uhoda-gallery.com