L’athlétisme pour les nuls en quatre questions

On n’aura jamais autant parlé d’athlétisme depuis la victoire de Nafissatou Thiam, devenue première Belge à remporter un titre mondial. Bien que vous admirez ce sport, vous avez parfois du mal à tout comprendre. Pour vous aider, voici quatre informations pour avoir l’air plus intelligent.

Par Tiffany Sales. |

Dimanche, Nafissatou Thiam est devenue la première belge médaillée d’or aux Mondiaux après sa victoire à l’heptathlon à Londres. Un sport qui semble être un excellent compromis car il regroupe plusieurs disciplines sollicitant de nombreuses zones du corps, avec des intensités variées. Bien que vous admirez cette activité sportive aux multiples facettes, vous avez parfois du mal à tout comprendre, novice que vous êtes. Pas d’inquiétude, on répond aux questions que vous vous êtes sans aucun doute posées derrière votre écran de télévision.

Pourquoi la distance du marathon est-elle de 42.195 km ?

Beaucoup de personnes croient que la distance de 42.195 km tire son origine de l’Antiquité. Une anecdote antique raconte en effet qu’un messager grec nommé Phidippidès aurait couru de la ville de Marathon jusqu’à Athènes, soit 40 km, pour annoncer la victoire contre les Perses lors de la bataille de Marathon pendant la 1ère guerre Médique. Une distance retenue pour les premiers Jeux olympiques modernes organisés en 1896 à Athènes à l'initiative du baron français Pierre de Coubertin.

Or, il n’en est rien. Le marathon doit sa longueur officielle à la famille royale d’Angleterre. En 1908, l’Angleterre se voit attribuer l’organisation des Jeux Olympiques de Londres. La famille royale anglaise voulait commencer la course au château royal de Windsor et la terminer dans le stade de White City (un stade aujourd'hui disparu). 41,83 km séparaient Windsor de ce stade. 

Mais 3,218 km ont étés ajoutés à l'exigence de la famille royale afin que la course puisse se terminer à leurs pieds, devant la loge d’Edouard VII au White City Stadium qui leur était réservée. Suite à cette modification, la distance officielle est vraiment et définitivement passée à 42,195 km en 1921. Celle courue aujourd'hui sur tous les continents.

Pourquoi un 100 m haies pour les femmes et un 110 m pour les hommes ?

En athlétisme, la parité est souvent de mise entre les hommes et les femmes mais pas pour les haies. La plus flagrante ? Le 110 m haies masculin amputé de 10 mètres pour les dames. 

Si les hommes courent 110 m c'est tout simplement parce que la discipline a vu le jour outre-Manche. Au milieu du 19e siècle, les universitaires britanniques courraient un 120 yards. Un yard faisant 0,9144 mètre, le 120 yards est devenu un 110 mètres (109,72800 mètres précisément). Lorsque la discipline passa la manche, les Français y ajoutèrent 27,2 cm pour arriver à un chiffre rond. 

Chez les femmes, les premières courses de haies ont vu le jour en 1926. La distance parcourue était alors de 80 m. A l'époque, les obstacles étaient d'une hauteur de 76 cm. Lorsqu'ils passèrent à 84 cm lors des Jeux de Munich en 1972, la distance passa à 100 m.

100 et pas 110 car le nombre de haies, soit 10, doit rester le même. Mais les femmes ne font pas les mêmes foulées que les hommes. La distance entre les haies chez les femmes (8,5 mètres) est donc inférieure à celle des hommes (9,14 mètres).

Pourquoi est-ce que les athlètes hurlent en lançant le javelot, marteau, disque ou poids ? Cela sert-il vraiment à quelque chose ? 

Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à hurler pendant l’effort ? Sachez qu’il s’agit tout d’abord d’une manière de relâcher toute la tension accumulée. C’est prouvé scientifiquement, crier est très efficace pour se vider de toute cette énergie. Les cris, s’ils sont différents pour chacun des athlètes ont également un but commun : déstabiliser l’adversaire. Ils s’avèrent également utiles pour la performance. Une étude britannique a en effet prouvé que les joueuses de tennis qui effectuaient un service en criant gagnaient significativement en vitesse (en moyenne 6 km/h supplémentaire) et en puissance, dûe à l'intense expiration intervenant au même moment que l'engagement musculaire abdominal.

Quel intérêt a-t-on à être lièvre dans les courses de fond ?

Tout donner tout en étant certain de ne jamais devenir champion ? Sérieusement ?

Véritables sportifs de l’ombre, les « lièvres » sont chargés de courir devant un champion, pour le tirer et lui donner un rythme. Les patrons des grands marathons internationaux, font souvent appel à des spécialistes africains, (Kenyans, Jamaïcains, Marocains...). Au début de chaque course, leur rôle est spécifié dans un contrat (par exemple : tenir le rythme de 3min 4 s au kilomètre) et contrairement à ce que l’on peut pense, ils sont indispensables. Du 1 500 au 10 000 mètres, il est impossible selon les athlètes de haut niveau de battre un record sans meneur d'allure. C’est pourquoi, les lièvres reçoivent souvent une partie de la prime allouée au vainqueur. La plupart le font pour l’argent et non pas pour la reconnaissance. Les lièvres empochent bien souvent leur chèque à la fin de leur mission, puis se font oublier.