Le béton, le nouveau matériau tendance pour votre intérieur

Matières brutes, effets de surface et de reliefs, couleurs diversifiées, le béton offre un terrain fertile au design de la maison.

PAR AGNÈS ZAMBONI. PHOTOS D.R. SAUF MENTIONS CONTRAIRES. |

Matériau qui a permis les fondements de l’architecture moderne, de Marcel Breuer à Rudi Ricciotti en passant par Oscar Niemeyer ou Tadao Ando, le béton a acquis ses lettres de noblesse au siècle dernier. Vecteur d’innovation, son apport en décoration intérieure offre aujourd’hui une richesse considérable. Et nous n’en sommes qu’aux prémices d’une révolution du béton. Nous vivons sa période... Bauhaus.

Dérivés du monde de la construction, les bétons allégés et au grain fin sont plus malléables que les bétons traditionnels permettent aujourd’hui de travailler des formes nouvelles et plus complexes.

Tecnhiques élaborées 

Le béton, en pleine mutation, passionne donc les designers qui recherchent, grâce à de nouvelles techniques de moulage, à le faire sortir de ses formes géométriques. Sa plasticité se développe grâce à l’invention de matières vivantes, qui se travaillent avec une grande liberté et ont la capacité d’épouser les formes les plus audacieuses.

Comme autrefois, on cintrait le bois ou le métal, aujourd’hui, on courbe le béton. On peut réaliser des formes particulières, découpées ou ajourées, en procédant à des réserves lors du moulage. Les méthodes traditionnelles restent d’actualité, comme la technique du moule perdu (chaque moule est unique et détruit après la fabrication de la pièce) ou l’estampage, même si cette étape est aujourd’hui exécutée avec du silicone.

Et pour jouer avec les textures, dans le fond du moule, on intègre un plan rigide ou texturé souple, comme un tissu, pour réaliser une empreinte. Côté finitions, le béton offre une incroyable palette de textures : toucher doux et lisse, poncé, lustré, ciré ou teinté, la matière semble réinventée. Façon peau de crocodile, de lézard, galuchat, trame textile, il est possible d’offrir beaucoup de raffinement à la matière...

Le travail du béton mêle souvent haute technologie et savoir-faire ancestral, conception assistée par ordinateur et moulage à l’unité. Les protocoles de fabrication sont aussi extrêmement techniques et précis et les temps de séchage contraignants et incompressibles.

Il faut d’ailleurs compter deux jours de prise dans un moule pour que le béton allégé acquière 80 % de sa résistance mécanique. Puis encore trois semaines pour qu’il soit stable et pour pouvoir commencer les finitions. En tout, huit semaines sont nécessaires pour créer et livrer une table basse, par exemple.

Quant à l’Effix, un béton à démoulage rapide, capable de reproduire des formes fines et complexes, il ne nécessite qu’une à deux heures de prise, mais il faut ajouter vingt-huit jours de cure pour que la matière trouve ses propriétés de résistance mécanique. Le béton, qui paraît très simple à mettre en œuvre, n’est que l’affaire d’experts. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte, au risque de rater une pièce sur deux.

Des matière "light"

Point de départ de nombreuses formules brevetées, le Ductal® de Lafarge est un béton fibré très élastique, très résistant (six à huit fois plus qu’un béton classique) et résistant au gel, pour un poids divisé par deux par rapport à un béton conventionnel. Certains micro-bétons fibrés au poids plume, applicables sur tout support, se déclinent en panneaux ultrafins et muraux.

L’effet le plus surprenant est sans doute l’inclusion de fibre optique noyée dans le béton, dont la surface est ensuite poncée pour retrouver les effets lumineux qui animent de façon magique la matière avec une batterie qui assure l’autonomie. Sans oublier le textile et la dentelle de béton, mis au point par le duo de designers Conjugaison. Autant d’usages nouveaux et inattendus, qui démultiplient les possibilités créatives.

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